Sex Game : l'Affrontement [Tome 2]

6.

Tania:

Mais il a un problème lui ? Pourquoi dans cette famille sont-ils tous aussi bizarre les uns des autres ? James est énigmatique et Nathan, je crois, est je ne sais quoi, un peu trop envahissant sur les bornes. Que dois-je faire ? L'ignorer encore ? Mais c'est fatiguant à la longue, je serai bien obligée de lui parler. Enfin je crois, je suis enfermée ici de toute façon, je ne peux rien y faire. C'est ridicule n'est-ce pas ? 

Le soleil commence à tomber, c'est si beau mais il sera encore plus beau si je ne devais pas l'admirer dans une situation pareille. Je suis comme figée, paradoxalement je m'évade, loin de cette triste réalité, assise là, sur ce lit, dans cette pièce qui est ma prison. Je m'imagine dans un autre univers, là où tout serait différent. Comme dans ces livres que je lisais avant Sex Game, comme ces romances que j'ai entendu, comme ces vies dont les autres avant nous ont pu en bénéficier. Dans un monde bien meilleur, dans un pays bien meilleur, dans un endroit où la perversité, la terreur ne pas fait pas sa loi. Dans un monde, où peut-être James et moi aurions pu nous rencontrer sans ce maudit jeu. Mais c'était trop demandé, beaucoup trop car au moment où mon imaginaire allait partir, partir loin d'ici, l'autre entre dans ma chambre. 

Il s'assoit juste en face de moi, comme si je n'étais pas assez épiée durant tout l'été, il faut que maintenant je le sois ici? Mais bon, ça ne me choque pas, dans cette famille ils sont tous tarés. 

- Tu comptes m'ignorer encore longtemps ?

Je ne lui réponds pas. Je l'ignore, il n'y a que ça à faire. 

- Et tu ne me réponds pas. Décidément tu es si mystérieuse. Qu'est-ce que mon frère a bien pu trouver d'attirant chez toi. 

Toujours rien de ma part. 

- Tu veux vraiment me faire sortir de mes géants? Je peux être gentil mais quand on me force la main je suis pire que mon père. 

- De toute façon dans cette famille vous êtes tous tarés, répondis-je sans même lui regarder. 

- Ah enfin ! Et ce n'est pas faux. Mais moi, je sais être doux quand il le faut. 

- Toi? Pardonne-moi si j'ai de la peine à te croire. 

Je laisse passer un petit rire, il est si ridicule. 

- Viens manger, nous avons un invité. 

- Je n'ai pas faim et je m'en fous de ton invité. 

Bon, je crois que je suis allée un peu trop loin, il se lève d'un coup et viens vers moi. Il arrive à ma hauteur, se penche et me dit d'un ton autoritaire. 

- Tu sais ma jolie, tu es ici chez toi si tu te comportes bien, mais si tu oses me contrarier, je peux transformer ton séjour dans cette demeure en un véritable enfer, encore pire de ce qu'il n'est déjà. Donc, si je te dis de venir manger, tu viens manger, tu ne discutes pas. 

Son visage affiche une certaine autorité mais un quelque chose d'autre, serait-ce qu'il veut faire ses preuves auprès de son père et se montrer tout aussi cruel que lui ? Il se redresse. 

- Maintenant, lève-toi et suis-moi. 

Je ne répondis pas, j'obéis et honnêtement je n'avais pas envie de voir à quel point il peut rendre mon séjour encore pire de ce qu'il n'est déjà. J'espère seulement pouvoir remonter dans ma chambre tout aussi vite. 

On descend les escaliers, je le regarde, de toute façon faut bien que je regarde devant moi. Il est grand, bien plus grand que James, enfin de quelques centimètres je crois, il a une corpulence d'un mec qui va à la salle tous les jours, et pourtant, il y a ce quelque chose de triste en lui. Ce quelque chose qu'il dégage. Tania ressaisi-toi, ne te laisse pas attendrir par lui. Et pourtant.