5 : Honteuse des différences.

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Lundi

-Je suis contente qu'on se soit pris un moment juste à deux. Ça fait des mois qu'on n'a pas pu. Souffla Emma en posant son verre de vin devant celui de sa femme.

-Je suis bien d'accord, j'avais besoin d'une soirée en amoureuses sans notre fille qui râle. Reconnu Regina dans un soupir assez semblable à celui de la blonde.

Elles étaient en tête-à-tête au restaurant ce soir. Elles avaient leur fille de seize ans et demi à la maison, qui passait la soirée seule après que le couple ait longuement hésité à la laisser ou non. Leur fille était responsable, bonne élève et pas du genre à faire une soirée en leur absence, ou une quelconque bêtise. Cependant, elle était en pleine crise d'adolescence et se montrait assez énervée à propos de tout, impolie souvent, et en permanence contre ses mères. Elle râlait quand il fallait faire autre chose que d'être dans sa chambre, elle pestait quand elle devait aider ses mères, elle s'énervait dès qu'une de ses mères lui demandait quelque chose ou simplement n'était pas parfaitement en accord avec elle. Bref, le climat familial était tendu, et c'était donc assez épuisant d'être tous les soirs et week-ends dans une maison à l'atmosphère aussi pesante. Alors le couple ne fuyait pas vraiment la maison, mais plus leur fille pour une soirée. Surtout que celle-ci qui avait grandi en allant passer quelques week-ends de temps à autre chez son grand-père ou chez ses grands-parents, refusait de le faire depuis quelques mois. Donc elle allait en cours, rentrait et ne sortait plus. Sauf de temps en temps le samedi avec ses copines quand elle avait l'autorisation, ce qui se faisait de plus en plus rare avec son attitude.

-J'espère que ça lui passera rapidement, je déteste cette situation. Soupira Emma.
-Ça passera Emma. C'est juste l'adolescence. Remarqua la brune, avant de sourire. Je suis sûre que tu as eu tes moments insupportables toi aussi à cet âge.

-Non. Mon père te le confirmera. Je n'avais pas ce luxe, j'apprenais encore à vivre avec mon fauteuil. À seize ans, je sortais de la dépression dans laquelle j'étais depuis l'accident et la perte de ma mère, je comprenais tout juste que malgré mes efforts les médecins avaient raison, je ne marcherais plus jamais. Mon père commençait à fréquenter Jacqueline, et je retrouvais des bases dans la vie. Elle esquissa un sourire vers sa femme. Je comprenais aussi que pour ajouter aux difficultés de ma vie, j'aimais les femmes.

-Et c'est une difficulté cela mon coeur? Lui demanda son épouse, un sourcil arqué.

-La plus grande des difficultés. Rit tendrement la blonde.

-Tu sais quoi? Je prévoyais beaucoup de sexe pour toi et moi en rentrant. Mais puisque c'est si compliqué de m'aimer, tu t'en passeras. Argua Regina.

-Oh non, ne me punis pas au sexe. Tu me manques tellement mon amour, ça fait des semaines qu'on a ni eut le temps, l'énergie ou la tranquillité pour faire l'amour. Soupira Emma.

-Tu as raison, même moi, je ne pourrais pas résister à l'envie ce soir. Reconnu la brune avec un doux sourire.

-Donc je ne suis pas punie? Sourit grandement la blonde.

-Non. Mais ne dis plus que je suis la grande difficulté de ta vie. Gronda gentiment Regina.

-Tu sais que tu ne l'es pas. Tu es tout ce qui pouvait m'arriver de mieux. Mais à seize ans, j'étais encore plus pessimiste que je ne l'ai jamais été depuis que tu me connais. Alors quand j'ai compris que j'aimais les femmes, j'ai juste pensé que ça réduisait mes chances d'être heureuse et aimée un jour. C'est ce que je pensais à l'époque. Expliqua Emma.

-Mais tu m'as trouvée. Et moi, j'aime chaque petit morceau de toi exactement comme ils sont. Sourit tendrement la brune.

-J'ai eu beaucoup de chance. Murmura la blonde avec un sourire amoureux.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 25 ⏰

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Un squelette paralysé sous la douce chair.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant