4 : Enfant aux pieds fous.

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Vendredi

Emma se gara sur le parking de l'école, et en sortit, avant de rouler vers la porte d'entrée du bâtiment. Sa fille allait sortir d'une minute à l'autre, étant à l'école depuis quelques années déjà. Elle avait l'habitude de venir chercher sa fille, elle le faisait souvent, en fait elle alternait avec Regina en fonction de l'emploi du temps des entrainements de la brune. Elles avaient pris la décision quand leur fille était rentrée à l'école qu'elle n'irait pas au périscolaire après l'école, donc même si Emma ou Regina ne pouvaient pas venir, c'était ses oncles et tantes -c'est à dire les amis du couple, qui s'étaient investit depuis toujours dans la vie de l'enfant- ou ses grands parents qui venaient la chercher. Un soir par semaine elle faisait du sport, de la gymnastique bien sur, elle avait tellement suivit Regina dans ses entraînements petite qu'elle avait très vite voulu en faire. Regina avait été ravie et en même temps elle faisait attention à ne pas se faire trop pressante, insistante ou stressante pour sa fille. Elle voulait que Aimée fasse de la gymnastique parce qu'elle aimait ça et non parce qu'elle se sentait obligée pour qu'elle soit fière d'elle. Quant à Emma, elle avait adoré de suite suivre sa fille à ses cours et quelques compétitions, tout comme elle avait toujours aimé voir les entrainements de sa femme. Mais ce soir, Emma ramènerait sa fille à la maison, enfin plutôt chez ses grands parents, puisqu'elles profitaient du week-end pour aller diner et dormir chez ses parents. Jacqueline fêtait son anniversaire le lendemain, et donc elle avait demandé à sa belle fille, Regina et Aimée de venir passer le week-end chez eux, bien sur la petite était ravie, vu que là bas elle était la princesse, et les mamans s'étaient dit qu'un week-end chez les grands parents, leur permettrait d'avoir des moments juste à deux. Alors elles partaient ce soir pour le week-end dans la maison de David et Jacqueline.

Emma attendait devant l'école depuis cinq minutes, remarquant vaguement les regards des autres parents présents, mais refusant de porter d'attention à ça, elle s'y habituait depuis des années. La porte de l'école s'ouvrit et les enfants affluèrent, elle était à l'affut pour repérer sa petite fille. Elle finit par la voir et se mit à sourire. Du haut de ses six ans et demi, Aimée avait de jolis cheveux blonds sauvages, des yeux gris brillants, et un joli sourire rose, qui marquait ses pommettes et qui la rendait à la fois adorable et malicieuse. Et elle l'afficha quand elle repéra sa mère dans toutes les personnes présentes. Elle accouru en quelques secondes à elle.

-Maman! S'exclama-t-elle avant de lui sauter dessus pour s'asseoir sur ses jambes.

-Bonjour mon bébé. Sourit la blonde, une main gardée sur sa roue, l'autre passant autour de la taille de sa fille pour l'ajuster sur ses jambes. Comment était ta journée? Demanda-t-elle.

-Trop bien. On a fait du coloriage, et de la peinture avec les mains. Gloussa Aimée en montrant ses petites mains, une avec encore des traces de bleu et l'autre de rouge.

Emma gloussa et poussa son nez dans la main rouge de son enfant, la faisant rire. Puis elle la serra dans ses bras pour embrasser sa tête et repéra derrière elle les parents qui la dévisageaient. Elle détestait ce regard empli de pitié et insistant, parce qu'ils étaient toujours aussi surpris de voir qu'elle était en fauteuil et qu'elle avait un enfant. Sans parler du fait qu'elle et Regina était le seul couple homoparental de l'école, et que bien que ça n'avait jamais été officiellement un problème pour qui que se soit, elles avaient déjà reçu plusieurs regards durs, les scrutant parce qu'elles étaient différentes. Emma avait vécu cela toute sa vie, donc elle n'était pas étonnée que ça arrive encore, mais par contre, elle redoutait la possibilité que ça atteigne sa fille à un moment. Alors elle essayait de la garder protégée, ignorante des regards des autres. Regina et elle avaient fait en sorte d'élever leur fille dans la tolérance, qu'elle soit consciente que son schéma familial et la vie de ses mamans n'étaient pas des plus classiques, mais aussi tout à fait heureuses, et que c'était ce qui importait le plus.

Un squelette paralysé sous la douce chair.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant