Chapitre 22

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-PDV Takemichi-

Le jour de son départ, nous nous sommes tous rendu au lieu, à l'aéroport. Manjiro leur a tous adressé un au revoir, quant à moi, il ne m'a pas adressé un seul regard, comme si, je n'étais pas présent, ou plutôt, comme si j'étais inexistant. Je ne cesse de penser que je mérite cette situation, cette réaction de sa part. Mais lorsque j'ai posé le pied dans mon appartement, qui me parait si vide et si froid, je me suis effondré en larmes. Ça faisait si mal, je désirais déjà son retour, mais... Je me dis, que ce n'est juste que de la dépendance. Ni lui ni moi n'avons besoin de cet état, d'être en manque comme si l'autre était une drogue. Ce n'est pas sain, mais je l'aime fou d'amour.

Durant la première semaine, comme il me l'avait dit, aucun message, aucun appel, sa compétition avait déjà commencé, mais comme je l'ai promis, avec silence, pour respecter sa volonté, je n'ai absolument rien regardé, ni même un fragment d'image à la télévision, ou sur les réseaux sociaux.

Mais, c'est Chifuyu qui me disait qu'il remportait haut la main ses courses. J'étais si fier de lui. Chifuyu est par ailleurs celui qui vient tous les jours me voir depuis la révélation d'Hinata. Chaque jour il s'assoit ou s'allonge à mes côtés sans prononcer un mot, redoutant que ma solitude me referme sur moi même. Il ne me juge pas non plus sur mes pleurs et actions.

La plupart du temps, qu'il ne soit là ou pas, c'est toujours en larmes que je finis. Je ne savais pas quoi faire ce jour là, j'étais perdu, je ne peux pas laisser toute la charge émotionnel ou physique à Hinata, je ne peux pas. Ce n'est pas une question de ternir mon image de mari, mais mon image de personne tout court ainsi que ma valeur, qui est déjà assez bien salit.

Mes journées se résument à la même chose. Matin, pleurs, petit déjeuner, pleurs. Midi, déjeuner pleurs, après-midi, visite de Chifuyu, répondre à Hinata ou lui rendre visite, pleurs, soir, dîner, pleurs, dodo. Je n'ai jamais autant pleurer de ma vie, et encore moins d'un chagrin d'amour.

C'est si dur, son absence est si pesante, tout me manque de lui, ses discussions, sa voix, son visage, son regard, ses mains, ses doux cheveux, ses baisers, ses câlins. J'ai l'impression d'avoir constamment froid, même 3 vestes sur le dos ne suffisent pas.

La nuit ne m'est plus aussi tranquille qu'avant, ses bras enroulant ma taille me manque, je ne pouvais pas m'empêcher de les trouver rassurant ainsi que de sentir son souffle contre ma nuque et inversement. C'était si chaleureux lorsque je l'enlaçais, je pouvais sentir son parfum, sa peau contre moi. 

Mon sommeil était si paisible, mais maintenant, je suis envahi de remord, jusqu'à pénétrer dans mes rêves, des rêves allant au cauchemar.

Ce qui me rend ainsi, n'est pas son départ en europe, je me doutais bien qu'un jour ça arriverait, ce sont les circonstances et c'est entièrement de ma faute.

Dans mes rêves virant au cauchemar, ça commence toujours pareil et finit de la même manière. Il est toujours au loin, immobile et me fixant, et lorsqu'il j'avance à lui, il s'éloigne sans pour autant bouger, plus je cours, plus il s'éloigne, je n'arrive jamais à l'atteindre, ce qui me désespère et désempare. Je finis toujours par me réveiller en sueur et en larmes.

Il me manque terriblement, j'aimerais tant qu'il soit là, pour juste me prendre dans ses bras.

Cette après-midi encore, Chifuyu est venu me rendre visite, et comme d'habitude, il s'allonge à mes côtés, tandis que mon appartement se remplie de sacs poubelle puante.

La tentation d'un amour égoïsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant