POV MULTI
Hier soir avait été d'une grande aide pour l'esprit maltraité du sergent. La légèreté du moment lui avait permis de souffler un peu. Cela ce voyait à son air moins grave et à son attitude moins défensif. La journée d'aujourd'hui se passa plus tranquillement que les précédentes, réussissant enfin à avoir un certains contrôle sur ses pensées.Il se trouvait actuellement dehors, fumant une cigarette tout en promenant Borka. Du coin de l'œil, il vit sa compagne s'avancer vers leur bâtiment avec une montagne de papier dans les mains. Elle devait certainement rattraper tout le travail d'hier qu'elle n'avait pas fait. Un petit rire lui échappa, il avait l'impression qu'elle ne s'arrêtait jamais. Depuis qu'elle avait repris du service, elle était sans arrêt à l'affût du moindre petit travail qu'on pouvait lui donner. Il lui arrivait souvent de veiller tard le soir pour finir un rapport ou de classer des documents.
Il se trouvait terriblement chanceux d'être son compagnon. Elle était d'une grande patience avec lui, ne le précipitant jamais dans sa guérison mentale sans pour autant se montrer indifférente. Elle n'avait jamais besoin de lui demander comment il allait pour le savoir, mais elle le faisant quand même pour lui faire sentir qu'il était soutenu. Elle seule pouvait comprendre ce qui ce passait dans sa tête, surtout après l'incident avec les Russes, alors elle savait la marche à suivre avec lui. Quelle bonne élève elle avait été, appliquant tout ce qu'il lui avait enseigné pendant son propre rétablissement. L'élève dépassait même le maître. Peut-être était-ce le moment d'inverser complètement les rôles...L'épisode d'hier soir lui avait redonné du courage et il ne pouvait pas rester éternellement silencieux.
Il éteignit sa cigarette et demanda à Borka de le suivre, la chienne s'exécutant immédiatement pour le suivre jusqu'à sa chambre. En y entrant, il constata que la pile de document que tenait Ziraël plus tôt était sur le bureau et il entendit le bruit de la douche. Pour l'attendre, il se coucha sur le lit et sortit son téléphone pour traîner un peu dessus. La malinoise saura également sur le lit pour s'étendre de tout son long à côté de lui. Il n'eu à attendre que quelques minutes avant que Y/N sorte de la douche.
Y/N : ah désolé, je ne t'ai pas attendu cette fois, j'étais dégueulasse.
Ça pouvait paraître bête, mais le moment de la douche était devenu un rituel pour eux. Ils rentraient généralement en même temps et fonçaient directement se laver. Parfois ensemble pour le plaisir du partage, mais la plupart du temps l'un se lavait pendant que l'autre faisait chose à côté. Et ils discutaient, de leurs journées, de leurs idées, de tout et de rien ensemble. C'était un petit rituel qui c'était installé entre eux.
Soap : c'est pas grave, j'ai compris, tu ne veux plus m'attendre...
Y/N : n'importe quoi. J'ai juste encore tout ça à finir, j'en ai pour un moment.
Elle s'installa au bureau, tirant quelques papiers vers elle d'une main tandis que l'autre aplatissait mieux la serviette qui tenait en équilibre sur sa tête. Soap attendit un petit moment, étant encore en pleine réflexion de comment aborder le sujet. Il opta pour ce qu'il savait mieux faire, parler sans réfléchir.
Soap : je t'admire.
Y/N : pardon ?
La Française se retourna, surprise de cette soudaine déclaration.
Soap : je t'admire. Tu as été complètement fracassée pendant des années et pourtant, tu as réussi à t'en sortir et à remonter. Alors que...J'ai à peine passé quelques mois là-bas et je me plains.
Comprenant là ou elle voulait en venir, elle prit un petit temps pour essayer de trouver les meilleures paroles.
Y/N : Johnny..-
Soap : c'était horrible, j'ai cru que j'allais me laisser crever. Les premiers jours, ça allait, ce n'étaient pas les premiers passages à tabac que j'ai eu. Mais quand ils sont passés aux électrodes...Je devenais fou. J'entendais leurs voix en échos, mon corps était sans arrêt crispé, j'avais putain de mal. Ils me répétaient sans arrêt des mots que je ne comprenais même pas...Les décharges, j'en avais partout, j'avais mal Y/N...J'avais peur aussi. Je ne savais pas si on allait venir me chercher...Je voulais pas finir comme eux...Je voulais pas non plus souffrir...Je savais pas...
Le voyant partir dans un élan de panique par le simple fait de se rappeler de tout cela, elle se décolla de sa chaise.
Y/N : Johnny.
Se mettant à genoux face à lui, elle posa sa main sur sa joue, seul endroit qu'elle pouvait toucher depuis son retour.
Y/N : tout ça est normal, tout ce que tu as ressenti. Et c'est bien que tu commences à l'accepter. Peu importe si ça a duré 3 jours ou 10 ans, un traumatisme reste un traumatisme. Ce n'est pas parce que j'ai passé plus de temps dans cet enfer que mes peurs sont plus importantes que les tiennes. Ne te braque pas à t'exprimer juste parce que j'ai du endurer ça plus longtemps...
Sa respiration se ralentit petit à petit, le contact contre son visage et la voix rassurante de Y/N faisant effet.
Soap : je vais y arriver.
Y/N : bien sûr que tu vas y arriver, mais pas tout seul. Ne fait pas la même erreur que moi, d'accord ? Fais confiance à ton équipe, tu as la chance d'être entouré de personnes qui veulent ton bien Johnny, profites.
Soap : je ne veux pas qu'ils le sachent...
Y/N : alors ça restera entre nous. C'est toi qui mènes la danse. Montre-moi ou tu veux aller et je suivrais sans poser de question. On peut y aller en courant, en marchant aussi... On va certainement sauter quelques obstacles, mais ça va aller. Au pire, ce n'est pas pire que les entraînements de Price un vendredi soir.
La petite boutade réussie à lui arracher un rire et à finir de le détendre complètement.
Y/N : Te mentir ne servira à rien. Tu vas tomber, c'est sûr. Mais je serais toujours là, derrière, pour te relever et te pousser l'avant. Tout comme tu l'a fait avec moi. La guérison, si tu veux bien, commence maintenant.
Elle baissa ses yeux vers les genoux du sergent ou elle avait posé son autre main. Étonnamment, ce sentiment abjecte de peur qu'il avait ressenti les autres fois où elle l'avait effleuré ailleurs que sur son visage n'était pas présent. Il était tendu à cette vision certes, mais il n'avait pas peur et acceptait même le toucher. La guérison commençait bel et bien.
Notes : ceux qui me lisent depuis le début vont peut être se dire (ou pas) pourquoi n'ai je pas plus détaillé les émotions de Soap moi qui est l'habitude d'être plus dans le détail ? Justement pour le réalisme. Dans ce genre de crise les pensées sont rapide et tout sort sans être bien réfléchis avant...C'est clairement l'état de Soap actuellement. Je veux que vous vous disiez à la fin de la lecture « J'ai rien compris » parce qu'on ne comprend jamais ce genre de moment. J'espère avoir été clair 🥲
VOUS LISEZ
L'Hirondelle / l'envol de l'oiseau
FanfictionY/N s'attelle à gérer le traumatisme de Soap, à l'aider à s'en remettre comme elle lui avait promis. Quelques événements viendront partager notre héroïne entre son passé et son présent. Dans ce deuxième volet, le quotidien de cette équipe vous sera...