L'union

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Ils échangent un regard et Rogue lui tend le bras droit sous les rires et les sifflements des Mangemorts. Ginny le regarde et attrape son bras sans plus réfléchir. Partout ailleurs plutôt qu'ici... même s'il s'agit de se retrouver avec Severus Rogue.

-Profite bien Severus! Crie un mangemort à la voix stridente.

Les rires fusent de plus belle et le couple disparait dans un léger"pop".

Leurs deux silhouettes apparaissent devant les hautes grilles d'une propriété. L'homme s'avance en levant sa baguette magique et la jeune femme reste en retrait. Les grilles émettent un champ magnétique perceptible. Elle l'observe faire, à moitié abrutie par les évènements récents. Les rires fusent encore à ses oreilles et maintenant qu'elle se trouve loin d'eux ce n'est plus la peur qui domine ses émotions mais bien la colère. La phrase du mangemort revient à son esprit, comme une désagréable comptine "profite bien Severus!"et elle sent son visage s'empourprer. Rogue lui fait signe de venir et sans plus attendre, elle passe le portail entrouvert. Il referme derrière elle et recommence le même manège tandis qu'elle observe les environs, un frisson parcourant sa nuque. L'endroit est plongé dans la nuit mais elle distingue le tronc des hauts arbres qui la surplombe, leurs branches courant au-dessus d'elle et se mêlant les unes aux autres de manière macabre. Rogue avance alors et elle marche à ses côtés tout en relevant la tête. Enfin le ciel nocturne apparait de sous les branchages, noir, et quelques pâles étoiles l'animent comme de faibles espoirs. Cette idée accélère son rythme cardiaque. Puis le manoir lui fait face. Il n'est pas si grand, mais il est imposant. On dirait un bloc dans lequel a été taillé une maison. Droit, aux fenêtres ordonnées et hautes, des tourelles le complétant, mais aucune âme ne s'en dégageant. Aucun oiseau ne se perche sur le toit pour les observer.

-Venez, dit la voix grave de Rogue.

Il a déjà ouvert la porte et lui fait signe de rentrer. Surprise, Ginny s'avance dans le vestibule faiblement éclairé et il referme la porte sur elle. Aussitôt, elle lui fait face et plantant son regard dans le sien de manière intense elle murmure à voix très basse :

-Pouvons-nous parler ?

Rogue lui fait signe de se taire et levant sa baguette, lance quelques sortilèges.

-On ne sait jamais, reprend-il à voix haute. Nous pouvons parler à présent Miss Weasley.

Un tas de pensées confuses et d'idées saugrenues agitent l'esprit de la jeune sorcière. Tellement de questions se pressent à ses lèvres qu'un seul drôle de borborygme en sort. Rogue la regarde étrangement.

-Peut-être avez-vous d'abord besoin d'un réconfortant, dit-il en faisant un geste pour l'inviter à le suivre.

-Je n'ai pas besoin d'un remontant merci beaucoup j'ai besoin de planifier mon évasion, dit-elle d'une traite, son teint blême s'enflammant de colère.

Elle le regarde avec hargne puis peu à peu ce sentiment retombe pour laisser place à une forme d'anxiété.

-Oui, d'accord pour un petit remontant, finit-elle par admettre.

Rogue qui n'a rien dit la conduit à l'étage. De là, quelques portes se profilent dans un étroit corridor. Rogue ouvre la porte sur le côté droit et Ginny le suit dans une grande pièce qui donne sur le jardin. En quelques coups de baguette les rideaux sont tirés, un feu de cheminée éclatant réchauffe la pièce instantanément et les chandelles suspendues dans les airs finissent d'éclairer chaleureusement la pièce.

Ginny sent son cœur se serrer douloureusement. Dans cette pièce émane une atmosphère et un décor typiques de Poudlard. Une bibliothèque remplie de vieux grimoires s'étale sur tout le flanc gauche, des fauteuils verts et rouges sont disséminés autour de la cheminée, et même les tapis à motifs lui rappellent la salle commune dans laquelle elle a passé une partie de sa vie. Comme pour parachever ce spectacle, Rogue, son ancien professeur s'assoit dans un des fauteuils comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. Observant le feu il se redresse soudain et va chercher d'un pas vif une bouteille d'un liquide transparent ainsi que deux verres dans un petit meuble à liqueur. Il les remplit prestement et lui tend son verre d'un air neutre. Ginny le récupère et sans un merci se laisse tomber dans un fauteuil.

Huis clos : Au creux de l'allianceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant