𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟱

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Sa fait un mois que nous sommes dans cette ville. Un mois que mes rêves me jouent des tours pour finalement me laisser avec un des plus... Étrange. Je dois dire.

Un rêve pas très catholique et je ne sais pas quand ni comment je me suis mise à faire des rêves pareille avec qui plus est quelqu'un que j'ai rencontrée que deux fois.

Il ne vient plus au lycée. En tout cas je ne le vois plus en classe ni dans la cour. Même quand je fais mon jogging au parc, je le vois pas. Va pas croire que je le cherche, bien sûr que non. Je fantasme sur lui et je veux savoir pourquoi. J'espère qu'en le voyant, je vais me rendre compte que tout ceci n'est qu'un passage et que ça ira.

Que c'est dans ma tête comme toute chose.

- Anya !

- Hein? Oui, tu disais ?

- Tu ne m'écoutais pas ? Demande ma mère en boudant.

J'étais tellement dans mes pensées que je me suis même pas rendue compte qu'elle me parlait. Aujourd'hui ma mère m'a proposée de me déposer au lycée. Elle rentrera tôt et viendra me chercher pour passer le reste de la journée ensemble.

- Si m'man.

- Ah oui? Et qu'es ce que je disais ?

La question qu'il ne fallait pas poser.

- C'est bon, j'ai rien écouter de ce que tu disais.

- Je m'en doutais. Je disais que à partir de 12h, je suis libre. Alors je viendrai te chercher pour qu'on aille faire du shopping, manger de la mal-bouffe dans un fast-food et pour terminer on fera une soirée pyjama devant un film d'horreur comme tu aimes. Comme avant... Qu'es ce que tu en dis ? Finit-elle par dire avec un beau sourire au lèvres.

Elle fait des efforts pour moi, je le sais. Elle veut se rattraper de toute ces jours perdues où je suis toute seule à la maison à regarder à travers la fenêtre de ma chambre, les yeux parfois dans le vide.

Sa ne m'enchante pas trop tout ça. J'ai pas envie. Je préfère qu'elle travaille pour nous deux que de faire ça.
Je sais qu'elle m'aime et c'est ça qui compte. Elle n'a pas besoin de faire toute ces marques d'affection inutiles.

Mais ça, je vais pas lui dire pour lui faire plaisir.

- Oui m'man. Sa me plairait bien de passer du temps avec toi comme avant. Répondis-je en lui souriant faussement.

J'essaye du mieux que je peux aussi maman. Tu feras avec...

On arrive à l'école et elle me dépose. Elle me fait un bisous de loin puis s'en va. Moi je souris.

Dans la cour, je vois qu'on me regarde, ce genre de regard qui clairement "tu n'es pas la bienvenue ici". Moi qui pensais être visible, mais, pourquoi que maintenant, il y'a anguille sous roche.

— Eh toi la gotique !

Je me retourne vers la voix et vois une belle fille venir vers moi. Cheveux châtains, longs, ça recouvre son petit visage de poupée.

Mais elle me veut quoi ?

— Il y'a quoi entre toi et Dave ? Me toise t-elle de la tête au pied.

— Hum ?

Je suis perdu là. De quoi est-ce qu'elle parle ? Et c'est qui Dave d'abord ?

— Ne fais celle qui ne comprends rien connasse ! On t'a vue avec lui à la supérette du coin.

Ma bouche fais un "o" puis un "aaahh" pour finalement lui regarder d'un air nonchalant et de hausser les épaules.

— C'est pas moi hein. Ton mec, il est toujours dans mes 1m50 comme par hasard, quelle coïncidence ! Dis-je en ironisant.

Mais cela n'a pas plus à la jeune fille, qui, ose porter sa main de suceuse et de mettre main sur ma petite joue fragile.

Ma tête pars sur le côté, je touche ma joue rougis.

« Tu as rendez-vous avec ta mère tout à l'heure » me hurle la voix dans ma tête.

Et je vrille.

Je pense à comment elle va s'inquiéter et moi qui vais devoir lui mentir. Je pense, encore, que maintenant elle se fera un sans d'encre pour moi au travail et qu'elle ne sera plus concentrée.

Parce que, mon mensonge, elle le croira pas.

— Ne t'approche plus de mon petit ami la gotique, m'avertit t-elle en s'approchant de moi, menaçante. Sinon...

Je la laisse même pas finir en lui agrippant les cheveux, faisant atterrir mon genoux en plein dans sa face.

Un cri strident retentit, elle se redresse en touchant son nez, essayant d'arrêter l'hémorragie. Oups, je crois que je lui ai cassée le nez.

À mon tour d'avancer en vociférant des menaces, parce que si elle m'attaque, je vais riposter ah oui.

Ce monde ne laisse pas de répits au plus faible, si tu te laisse marcher dessus, on marchera sur toi toute ta vie.

Les paroles de mon père sont claires et net.

Elle recule puis je m'arrête, lassée et aussi parce que ce jeu de « j'avance tu recule » le fait trop penser à moi et lui.

Et c'est à cause de LUI que je subis tout ce cirque.

— Ne t'avise plus à lever la main sur moi, s'il te plaît, je n'aime pas ça. Lui fis-je comprendre.

Je n'aime pas la violence, mais ça veut pas dire que je vais me laisser faire. Je lui regarde saigner une dernière fois avant de tourner les talons. Tous ce monde qui ne font que chuchoter me regarde jusqu'à ce que je traverse le couloir et que je les entendent plus.

Devant mon casier je l'ouvre et récupère un livre puis le referme.

— Journée de merde, je souffle déjà épuisée.

Proie D'un Vampire [ RÉÉCRITURE ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant