CŒURS DE HAINES | En pause

02-Hasard.

« Je soupirai intérieurement en écoutant l'administration se répéter pour la septième fois.

Si j'avais su qu'elle prendrait autant de temps je serais venu demain , j'ai passé ma matinée ici.

Je crève de fatigue.

— Le temps presse mademoiselle Bockel, il ne vous reste seulement que trois semaines vous le savez bien. Dit l'une des membres administratives de ma fac.

— Mmh.. Repondis-je en hochant la tête.

Cette affaire de frais d'inscriptions me compliquait deux fois plus la tâche , ma mère ne prenait même plus en charge les impôts.

Je ne sais même pas si j'aurais encore de quoi me nourrir tellement les prix augmentent ces derniers temps..

Elle préfère pourrir en Antarctique plutôt que retirer une petite somme d'argent de son salaire pour moi.

Gé-nial.

— Demandez à l'un de vos parents ou à l'un de vos amis de vous dépanner , ou alors faites un prêt à la banque ? Trouvez au plus vite une solution. Les inscriptions se terminent-

— Dans trois semaines, c'est bien enregistré dans mon disque dur madame. Lui dis-je d'un sourire forcé.

Elle me rend la pareille en regardant à nouveau mon dossier.

— Bien , dit-elle en se levant , dans ce cas nous avons terminé .

Je me lève à mon tour en lui souriant avant de pénétrer à la sortie de la porte qu'elle tenait.

— Vous êtes une élève studieuse, ne relâchez rien.
Dit-elle d'un faible sourire .

Pitié madame payez pour moi..

Je lui souris en retour et elle me pris par le bras violemment en ricanant avant de s'esclaffer de rire.

— Oh mon dieu que c'était drôle ,vous jouez très bien dis donc . Encore un peu et j'aurais pensé que vous étiez sérieuse. Dit-elle avant de reprendre son éclat de rire.

Je la regardais en ne comprenant pas bien ce qui se passait , de quel jeu parlait-elle ? De quoi elle parlait ?

— Haha oui on me le dit souvent merci , lui mentais-je ouvertement en me grattant la nuque , De quoi parle-on exactement ?

Et elle repartait dans un éclatement de rire pour une seconde fois , elle rigolait tellement qu'elle ne pouvait plus respirer.

Crève pétasse .
Je déteste qu'on se paie ma tête.

— Oh Mademoiselle Bockel, on aura tout vu avec vous . Ne me dites pas que vous comptiez vraiment intégrer cet établissement avec votre torchon de dossier scolaire , si on peut encore appeler ça comme ça ? Vous n'arriverez à rien. Vous êtes beaucoup trop incompétente pour ce genre d'études.

Ses paroles me traversaient l'esprit et achevaient mon cœur.

Tout mais pas ça.

Je sais que durant mon parcours scolaire je n'ai pas tout le temps eu de bonnes notes, mais j'ai toujours fait de mon mieux .

Je refuse qu'on me jette de cette manière.
Pourquoi moi..

— Je..»

Mes yeux s'ouvrirent d'un coup. La sonnerie de mon réveil venait de me ramener violemment à la réalité.