CŒURS DE HAINES | En pause

21- Menace latente

Le réseau, 18h20.

— C'est quoi le corps que vous avez bâillonné dans la salle de tir ? Demanda le sociopathe.

Aucun de nous n'osa répondre, aucun sauf Noah qui fit quelque pas en craquant ses phalanges.

— C'est celui de ta mère. Ironisa-T-il avant de bailler, sinon est-ce que c'est normal si j'ai mal...

Il ne finit pas sa phrase, il se contentait seulement de montrer une partie de son corps que seul Thomas put voir, vu qu'il était en face de lui.

— J'suis sexologue peut-être ? Répondit ce dernier d'un ton blasé.

— Mmh...non. Mais tu t'en es prise suffisamment pour avoir la réponse à ma question.

Ma bouche s'entrouvrit, surprise par la repartie. Le visage de Thomas s'assombrit, puis un énorme bruit résonna, je sursautai lorsque Noah se plia en deux avant de s'accroupir sur le sol, se tenant le ventre. Asma poussa un rictus amusée que je suivis aussi.

Au même moment, le psychopathe fit son entrée, posant la même question que Thomas. Mes iris se dirigèrent vers lui sans cacher l'énorme mépris que j'eus envers lui depuis notre dernière interaction, mais il m'ignora totalement.

Enculé va.

Leeloo prit donc la parole, et lui raconta tout, du moins toutes les informations dont elle disposait. Les yeux du psychopathe se dirigèrent vers Noah, encore agenouillé au sol.

— Et du coup t'as récupéré ton téléphone ? Demanda-t-il.

— N-non...j'ai fouillé il l'avait...pas... Souffla Noah malgré la douleur qu'il ressentait.

Le psychopathe fronça les sourcils en entendant la réponse de Noah.

— T'as la diarrhée ou quoi ?  Pourquoi t'es au sol ?

— Oh t'inquiète, j'suis juste en train de lui apprendre à respecter ses aînés. Répondit le sociopathe.

Je regardai le psychopathe se ronger les ongles, regardant dans le vide, comme s'il réfléchissait. Je me contentai d'aider Noah à se relever, n'empêche je ne pensais pas que le coup était si fort...

Un frisson parcouru mon épiderme lorsque je sentis le regard du psychopathe sur moi, le sourire qui se dessinait ses lèvres ne me rassurait pas vraiment. Mais je décidai d'affronter son regard, essayant de paraître confiante.

— Dis-moi, tu sais tirer maintenant, non ? Me demanda-t-il sans détourner ses iris des miennes.

— J'ai pas encore eu le temps de lui apprendre. Répondit Thomas à ma place.

— Ah, bon bah ça tourne bien.

Je fronçai les sourcils en le voyant s'approcher de moi avant de me contourner, je n'arrivai pas encore à comprendre ce à quoi il pensait. Mon corps se figea lorsque je sentis ses mains rejoindre mes épaules, d'une douceur calculée. Je détournais lentement ma tête vers lui.

— Tu pourrais apprendre dès maintenant, en plus tu as de la chance...continua-t-il en retraçant la ligne de mes omoplates de ses doigts avant de se replacer face à moi, tu pourras t'entraîner sur une vrai cible...