CŒURS DE HAINES | En pause

14- Sous ma protection

Ce que je ne comprenais pas c'était comment ils nous avaient traqués, et encore moins d'où ils sortaient.

Cette rue de terre fut très isolée, et elle mena jusqu'au réseau uniquement, la seule explication que j'eus en tête fut qu'on était suivi. Mais à partir de quand ? Je n'en savais rien, et ça me terrorisait davantage de ne pas le savoir.

Un deuxième feu retentit, je me figeai sur place. Mon cœur batta d'une vitesse folle, Je regardai les armes que je tenais dans mes mains.

Noah m'avait confié son colt, comme si je savais m'en servir moi ?

Mes mains tremblèrent je ne savais pas où me mettre, je frôlai la crise d'angoisse. Je laissai l'adrénaline prendre le dessus en soupirant un coup, de toute façon c'est la seule chose qui pourrait me sauver la peau actuellement.

Malgré la peur qui coula dans mes veines je soufflai avant d'essayer de comprendre le fonctionnement de ce glock. Supposant que c'était peut-être le même fonctionnement que ceux dans les films, je rechargea l'arme en faisant glisser sa glissière avant de jeter un œil sur nos ennemis tout en faisant attention à ne pas me faire voir.

Au loin, je pus voir un homme vétu de noir et d'un masque se déplaçant hativement en direction de la Jeep qui dégageait de la fumée au niveau du moteur, ce qui me fit grimacer. Je sursautai presque lorsque je vis une balle atterrir violemment à l'intérieur de sa tête.

D'un coup je me retournai en entendant un bruissement derrière moi, instinctivement je me retournai mon arme braquée vers sa direction.

Non attends ! Imagine si c'est Noah ?

Prise par le doute, je baissai petit à petit mon arme en essayant d'identifier la personne, puis je la releva lorsque je vis un revolver sortir, mes mains devinrent moites et tremblèrent. Accidentellement j'appuyai sur la gâchette.

Mon souffle se rompit lorsque je sentis une balle me froler, au même moment un gémissement de douleur intense se fit entendre.

Je l'ai eue ?

J'en eus la confirmation lorsque je vis une flaque de sang se répandre sur le sol et un bras dépasser l'arbuste en lâchant son arme. Je venais de tuer quelqu'un...

J'ai descendu quelqu'un...

Il est mort, je l'ai tuée...

Un sentiment de culpabilité me rongea, n'arrivant pas à réaliser ce que je viens de faire. Ma respiration fut saccadée mais je fis de mon mieux pour qu'elle soit le moins audible possible. Je m'approchai du corps en faisant de petits pas.

Je me retins d'hurler d'effroi en posant mes mains contre ma bouche, lorsque je vis un trou à l'intérieur de sa poitrine, se vidant de son sang.

Putain.

Au final, c'était beaucoup plus facile à faire que je ne le croyais. Mais reste à voir si ça sera aussi facile d'avoir cela sur la conscience. C'est moi qui l'ai tuée.

Je vins de commettre un meurtre.
Je n'arrivai pas à le croire.

Je repris l'arme du cadavre qui commença à se baigner dans son propre sang, j'eus vite envie de vomir mes tripes en revoyant son corps.

Un petit traumatisme là comme ça, joli !

La voie semblait libre, pour l'instant.
Je passai la main dans mes cheveux afin de les remettre en arrière avant de les attacher, sinon je n'allais jamais y arriver.

Même si ça me dégoutait, je sus qu'il fallait que j'en descende quelques uns, si je voulais m'en sortir vivante.

Plus les minutes passèrent, plus les tirs devinrent de plus en plus nombreux.