CŒURS DE HAINES | En pause

20 - Piégée

— Quoi...? Lui demandais-je alors je sentis mon monde s'écrouler sous ses mots.

— J'ai même plus ton numéro de téléphone ! Ajouta Noah avant de me prendre mon téléphone des mains,...Et ça c'est pas mon numéro non plus, en plus y'a aucune fête foraine qui a lieu ce soir.

Je fis 3 pas en arrière, sentant la panique me submerger. Ma respiration se saccade peu à peu, je sentis également ma gorge se nouer, peut être par la peur, ou par l'angoisse.

Je ne sais pas ce que je ressens mais ça ne fait pas du bien du tout.

Au même moment, Amira descendit de l'escalier.

— C'est qui lui... ? Me demanda-t-elle en s'approchant de nous.

— C'est qui elle...? Rétorqua-T-il en la détaillant du regard.

Je n'arrivai pas à récupérer mon souffle, ni à prononcer ne serait-ce qu'un mot tant ma gorge fut nouée.

— Meuf, ça va ? Dit Noah en claquant des doigts sur mon champ de vision, essayant de me couper de la bulle dans laquelle je m'étais enfermée malgré moi.

Malheureusement, ce fut sans succès. La panique s'était totalement emparée de mon corps. Peu à peu leur voix semblèrent s'éloigner, et des points noirs commencèrent à s'ajouter à ma vue.

Je vais mourir.

Je vais mourir.

Ma respiration se saccada davantage malgré moi, je ne contrôlai plus rien. Au même moment, un coup sec me tira de ma torpeur. Une chaleur vive s'imposa sur ma joue, l'air, que j'eus presque oublié, afflua dans mes poumons, me redonnant une conscience fugace de mon environnement.

— C'est comme ça qu'on fait reprendre conscience aux gens, mon vieux. Dit Amira en me secouant un peu.

— Les femmes sont terrifiantes des fois. Murmura Noah, l'air surpris.

J'arrivai à garder les pieds sur terre à présent, mais ce fut toujours le bordel dans ma tête. Je fermai les yeux, essayant de trouver mes mots.

J'ai dis à Leeloo de nous rejoindre là-bas.

Rien qu'à cette pensée j'ouvris les yeux à nouveau, puis je les écarquille en réalisant que je l'avais envoyé dans un piège malgré moi.

Putain.

— Youna ?

— J'avais dis à Leeloo de nous rejoindre là-bas. Parvins-je enfin à prononcer en les regardant, tout les deux.

Amira fronça les sourcils d'incompréhension tandis que le visage de Noah se mit à blêmir.

— Vous étiez censé aller quelque part ? Demanda Amira.

Oh Suki, si seulement je pouvais te raconter tout ce qui m'est arrivé.

— Non. Lui répondit Noah d'un air grave, mais on va la chercher. 

Il claqua sa langue deux fois pour interpeller son chien avant d'avancer vers la porte, Smyle se leva automatiquement avant de suivre son maître.

Mais j'avais direct compris qu'il m'avait inclu dans le « on va la chercher », et ma culpabilité me fit lever aussi.

Pourquoi c'est toujours moi qui me retrouve dans de sales histoires.