Wild world

Chapitre 1

Je regarde une dernière fois mon reflet dans le miroir. Bon, ce n'est pas catastrophique mais après une journée de travail intense, je ne pouvais pas faire mieux !
Mes cheveux ont l'air tout à fait désordonnés, je n'aurais peut-être pas du les laisser sécher à l'air libre mais il fait encore près de trente-cinq degrés ce soir et je ne tiens pas à mourir de transpiration excessive.

De toute manière, il ne vient pas ici pour admirer ma crinière de lion, juste assouvir un besoin naturel d'homme du vingt-et-unième siècle : une bonne baise.

Alors je me maquille légèrement, juste un coup de mascara et du rouge à lèvres. Il n'aime pas quand j'en fait trop, soi-disant que je suis belle sans artifices. Il changera peut-être d'avis après ce soir.

Et lui, qui est-ce ? Nul autre que Sebastian Stan. Acteur talentueux au physique de rêve qui sait comment on s'occupe d'une femme. Oui je ne m'emmerde pas, je sais.
On s'est rencontrés il y a huit mois.

Je suis kiné, mon collègue m'a demandé de prendre Sebastian ce jour-là qui s'était blessé à l'épaule sur un tournage, rien de méchant mais un massage a aidé à débloquer quelques muscles froissés.
Et ce n'est absolument pas déontologique de ma part, mais j'ai accepté sa proposition à boire un verre le soir même.

Ça ne m'arrive pour ainsi dire jamais, d'habitude je refuse poliment mais ce n'était pas réellement un patient et puis... qu'est-ce que je pouvais bien craindre en allant boire un verre avec lui ?

J'ai l'ai su quelques heures plus tard : le meilleur orgasme de ma vie.

On a baisé comme des fous !
Et puis je suis rentré chez moi, j'ai essayé de reprendre le cours de ma vie mais rien que de penser à lui inondait ma petite culotte, alors je l'ai recontacté... une fois, et puis lui l'a fait une deuxième, jusqu'à ce qu'on décide de notre statut non officiel de plan cul régulier.

À un moment donné il m'a même demandé pourquoi on essayait pas quelque chose de plus formel, comme un couple. Mais ce n'est pas le genre de relation qui me va, j'ai trop peu de confiance en moi; trop d'incertitudes et de traumas non résolus pour faire vivre ça à quelqu'un.

Pourtant, j'aurais pu accepter sa proposition parce-que je me sens bien quand il est là et vide quand il s'en va.
Il fait battre mon cœur comme il ne l'a jamais fait pour personne et je n'aurais jamais cru ça possible, je pensais que mon ex allait rester mon grand amour.

J'aime ses yeux, la façon dont il me regarde quand je dis une bêtise ou son air faussement réprobateur quand je fais de l'humour noir; son magnifique sourire quand j'utilise le sarcasme comme mécanisme de défense.
Même la vulgarité dont il fait preuve quand on baise. En fait, je crois même que c'est ce que je préfère parce-que dans ces moments là, nous sommes seuls au monde.

Je ne sais pas combien de temps encore ça va durer, j'aimerais lui dire ce que je ressens mais... je n'y arrive pas.
Souvent même, je dis tout l'inverse.
Comme quand il me demande si ça me dérange qu'il voye d'autres femmes et que je réponds par la négative alors que ça me fait pleurer pendant des heures quand il s'en va.

Ou quand il me demande si, moi, je vois d'autres hommes et que je lui dis que oui pour ne pas passer pour la fille qui n'attend que lui alors qu'en vérité, je m'en fous des autres mecs, mais tellement...
Personne ne lui arrive à la cheville.

À quoi bon perdre son temps à faire des rencontres si c'est pour moins rire ? Et moins jouir ?

Parce-que même si on est seulement plan cul, on se voit souvent, plusieurs fois par semaine parfois et quand son emploi du temps lui permet.

Je n'ai jamais parlé de lui à personne, déjà pour préserver son anonymat et parce-que mes amis sont généralement assez fouineurs alors si je leur disais que je voyais quelqu'un, ils chercheraient à tous prix à savoir qui il est.
Alors je le garde pour moi, c'est mon petit secret et ça me va très bien.

Je m'étais interdit d'aimer à nouveau après Max, je ne voulais pas tomber amoureuse de quelqu'un parce-que j'avais peur de l'oublier et j'étais sûre de ne jamais pouvoir aimer quelqu'un d'autre plus fort que lui mais... son souvenir m'empêche d'avancer correctement.

Alors après six ans, j'ai enfin décidé d'aller consulter quelqu'un, un psy pour être plus précise.
Je ne sais pas vraiment si ça me fera du bien, je ne suis pas très à l'aise à l'idée d'étaler ma vie, mes faiblesses et mes cicatrices devant un inconnu.
Mais je me rassure, c'est son métier, il a du en voir d'autre et je ne dois pas être la pire.

Toutes ces années, je me suis jetée à corps perdu dans le travail pour ne pas avoir le temps de vivre, ne pas penser aux pires moments de ma vie pour ne pas sombrer à nouveau dans le chaos.

Et il a fallu que je retourne à L.A pour avoir envie de vivre à nouveau.
C'était il y a un an tout juste, je venais voir mes parents après avoir passé plus de six mois sans donner de nouvelles- oui je fais souvent la morte quand ça m'arrange - et je suis tombé sur Ashton au détour d'une rue. On a fait nos études ensemble, on a même débuté dans la même clinique avant qu'il ouvre son cabinet, à l'époque déjà il m'avait proposé qu'on s'associe mais je ne vivais pas une bonne période de ma vie, j'avais besoin de m'en aller d'ici et de tout ce qui me rappellait Max, alors je suis parti loin, très loin.
Londres. J'étais une des kinésithérapeutes des Gunners, le surnoms qu'on donne à l'équipe d'Arsenal.

C'était génial, cette expérience était ce qu'il me fallait et pendant cinq ans, j'ai pris du temps pour identifier mes problèmes, le fait que je ne puisse toujours pas remettre les pieds à L.A a été une évidence, alors un jour, sans savoir comment ni pourquoi, je me suis retrouvé dans un avion pour la maison. Mes parents ont failli faire une attaque, juste avant de vouloir m'étriper parce-que, "quand on est vivant, on répond au téléphone". Mon père est un véritable drama king qui utilise les meilleures répliques de séries pour sermonner ses enfants.

Et ce changement d'air m'a fait du bien. Ce n'était pas douloureux de revenir ici comme je le croyais, c'était simple, évident, naturel...
Tous mes traumas viennent d'ici et il n'y a qu'ici que je peux les régler.

Alors quand Ashton m'a fait remarquer que j'avais vraiment besoin de reprendre des couleurs, que toutes ces années en Angleterre m'avait rendu aussi blanche qu'un cachet d'aspirine, j'ai accepté sa proposition faite des années plus tôt.

Je ne suis même pas retourné à Londres chercher mes affaires, j'ai tout laissé derrière moi. J'ai simplement passé un coup de fil au club, raccroché au nez du directeur qui me reprochait de partir en milieu de saison et j'ai acheté une maison.

Je pensais que ça se ferait tout seul mais finalement, quand je remarque la difficulté avec laquelle je suis incapable d'avouer à Sebastian à quel point il compte pour moi, je me dis qu'une bonne thérapie sera le point de départ et qu'ensuite, je pourrais lui laisser l'opportunité de m'apprivoiser.

Je ne lui laisse que très peu de chance de le faire pour l'instant, j'élude ses questions sur mon passé amoureux, pourquoi j'ai fuis L.A autant d'années...
Mais je le laisse quand même me serrer dans ses bras par moment, de plus en plus même. Ça ne me met plus mal à l'aise comme avant.

Mais maintenant, j'ai vraiment envie de lui laisser cette chance là.

Peut-être parce-que Ashton me répète constamment qu'à trente-deux ans, il serait temps de vivre. C'est même lui qui m'a lancé l'idée d'un psy.
J'ai trouvé ça assez gonflé de la part de quelqu'un qui a toujours réglé ses problèmes par le je-m'en-foutisme et les soirées arrosées, mais il a toujours été d'excellents conseils alors pour une fois, je vais les suivre.
Dans tous les cas, ça ne me fera pas de mal.

Ah, Sebastian vient de frapper. Je ne pense pas qu'il soit sage de lui parler de tout ça, je préfère attendre d'être sûre que je suis prête à vivre quelque chose avec lui.
Alors je referme mon esprit sur le passé avant d'aller ouvrir, je vais me concentrer sur lui ce soir.

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Hey !
Dans cette nouvelle histoire vous retrouverez des anciens personnages : Ashton, Abby et Aydan que j'ai crée pour "Promets moi" et qu'on retrouve également dans "Brisés". Il n'est pas nécessaire d'avoir suivi ces histoires pour lire celle-ci.

J'espère qu'elle vous plaira, comme à chaque fois, j'y mets tout mon cœur.

Olivia 🤘