Chapitre 18

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Sebastian.

Je fixe Riley sans savoir si elle me donnera plus d'informations. Peut-être qu'elle n'en a pas envie et je ne vais pas la brusquer, c'est son choix et personne ne devrait se mettre en travers de ça.
J'ai toujours pensé que chacun faisait bien ce qu'il voulait dans la vie et c'est encore plus vrai quand ça la concerne.
Ses yeux se plantent dans les miens et elle serre ma main plus fort, une certaine tristesse s'empare d'elle à cet instant et j'aurais envie de lui dire que je n'ai pas besoin de tout savoir maintenant mais elle commence à parler et je l'écoute.

- Je n'ai eu qu'une seule vraie histoire d'amour dans ma vie et c'était magnifique. C'était pur, sans disputes, sans compromis. Il me laissait être qui j'étais, même quand ça signifiait que je parte faire la fête à Cancún tout un week-end sans prévenir. Et puis un jour, Max en a eu marre. Je ne l'amusais plus du tout, il attendait autre chose de notre relation et il m'a demandé de changer si je l'aimais vraiment. Alors j'ai essayé...

Son regard se perd dans le vide quelques instants, elle souffle, boit quelques gorgées de vin et puis elle revient à son récit.

... Même quand Ashton me disait que, si lui, m'aimait vraiment, il ne me demanderai pas de devenir quelqu'un d'autre pour le satisfaire, je ne voulais pas le perdre. Sauf que je me perdais moi et c'est vite devenu un enfer, je ne peux pas changer, je suis trop... j'ai besoin d'être comme ça, c'est ma nature...

Bien sûr que personne n'a le droit de te demander de changer Riley. Tu es tellement à part, si unique. Il faudrait être fou pour avoir envie de changer ça.

... Alors je l'ai finalement quitté pour lui laisser l'opportunité de rencontrer quelqu'un qui soit plus en phase avec ce qu'il était. Mais il... il ne l'a pas supporté, il voulait que je fasse plus d'efforts, que j'arrête de voir Ashton parce-que d'après lui, on s'entraînait l'un l'autre sauf que... Non. Je n'ai pas cédé même quand il menaçait de se tuer si je ne revenais pas. Et puis un jour, il l'a vraiment fait...

Quelques larmes s'échappent de ses yeux qu'elle s'empresse d'essuyer avec le revers de sa main. Elle a l'air si fragile à cet instant, si brisée. Ce n'est pas de la pitié que je ressens mais plutôt de la tristesse. Oui, je suis triste pour elle car elle n'avait pas à vivre ça, surtout pas pour quelqu'un qui n'a pas songé à l'idée que ça pourrait la détruire de porter ce poids toute sa vie.

... Depuis, je m'en suis voulu et je pensais que c'était de ma faute, que c'était moi qui l'avait rendu fou au point qu'il se brise. Ce jour-là, j'ai décidé que jamais plus je ne ferai de mal à quelqu'un de cette manière, alors quand j'ai commencé à ressentir des sentiments pour toi, j'ai essayé de les enfouir très loin et j'espérais que ça ne soit pas réciproque. Je pensais encore que je n'avais pas le droit de demander à quelqu'un de supporter mon grain.

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