Chapitre 25

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Je n'ai pas réussi à fermer l'œil de la nuit, bien trop préoccupée par Glenn et ce que je devrais dire ou non à Sebastian.
Je n'ai pas le courage de lui parler de tout ça, je n'ai pas envie que cette histoire prenne des proportions faramineuses et pourtant je sens que c'est ce qu'il va se passer.

Glenn me hait bien trop pour abandonner sa vendetta et il aurait besoin d'un bon psy pour comprendre que je ne suis pas responsable de la fin brutale de la vie de Max.

Et moi, je suis beaucoup trop têtue pour me protéger en allant porter plainte tout simplement parce-que je pense encore qu'il souffre tellement que sa colère l'aveugle alors n'importe quelle mesure d'éloignement ne changera rien si il a décidé de me suivre partout.

Le plus simple pour moi, c'est ne pas rentrer dans son jeu et quand il verra que rien ne marche, il s'arrêtera et je pourrais enfin obtenir la paix.

Je n'essaie de ne pas m'enfoncer mais revoir Glenn et tout le mépris qu'il a pour moi dans ses yeux me ramène des années en arrière.
Je ressens cette culpabilité qui s'est envolée pendant ma thérapie pour Max.
Je recommence à douter de moi et de la place que je veux que Sebastian prenne dans ma vie parce-que j'ai à nouveau peur de le détruire d'une manière ou d'une autre.

J'avais réussi à laisser tout ça de côté, à croire en lui et en l'amour qui nous liait. Je l'ai cru quand il a dit qu'il ne me demanderait jamais de changer pour lui et pourtant, maintenant, j'en viens à me dire qu'il ne sait peut-être pas dans quoi il a mit les pieds et qu'il vaudrait mieux tout arrêter tant qu'il en est encore temps.

Et ces pensées, je les déteste ! J'ai envie de me taper la tête contre les murs quand ces idées me traversent parce-que je ne veux pas avoir perdu tous les bénéfices de ma thérapie. Surtout pas à cause de Glenn.

Je ne veux pas perdre Sebastian et je ne dois surtout pas oublier qu'il sait ce qu'il fait et que si il a décidé d'être avec moi, c'est qu'il est assez fort pour me supporter.

Mais ça n'arrête pas de me tourmenter. Mes yeux se perdent sur la télé que j'ai laissé allumé toute la nuit sans vraiment la regarder.
À l'écran, une énième rediffusion de Friends : Ross vient de se tromper de prénom et Émily s'est enfuie par la fenêtre.

Un faible rire s'échappe de ma bouche et je pense enfin à autre chose. C'est un instant de légèreté et j'en profite car je sais qu'il ne durera pas.

Mais quand j'entends la porte de la chambre s'ouvrir et que je me retourne, voyant Sebastian apparaître presque nu, les cheveux en bataille et les yeux mi-clos pour faire face à la luminosité du salon, je sais que les tergiversations de cette nuit sont finies et que je peux enfin respirer.

- Tu m'as laissé tout seul. Se plaind t-il alors qu'il vient m'entourer de ses bras par derrière le canapé où je suis assise.

- Je ne voulais pas te déranger avec mon insomnie.

Je bascule ma tête contre son épaule profitant de la chaleur de son corps et de tout l'amour que j'ai pour lui afin d'apaiser mon esprit.

- J'ai eu froid sans toi. Râle t-il.

- C'était bien hier soir ?

- Oui on a beaucoup rigolé. Et toi ?

- Pareil.

Ce n'est qu'un demi mensonge puisque on s'est bien amusé, Abby et moi avant que l'autre tocard ne vienne gâcher notre soirée.

- Scott risque de te regarder bizarrement maintenant, il a appris que Ashton te disait tout sur leur vie sexuelle. S'amuse t-il en partant vers la cuisine.

Je le suis en riant alors qu'il sert deux verres de jus de fruits.

- Il n'a pas à être gêné, ce n'est pas moi qui vais le juger.

- C'est ce que Ash lui a dit.

Je prends le verre qu'il me tend en essayant de me motiver à lui raconter la vérité à propos de ma lèvre fendue mais les mots ne parviennent pas à sortir de ma bouche alors je me laisse un peu plus de temps.

- Ça te dis une douche avec moi ? Minaudé-je en passant mon index sur son torse.

Pour toute réponse, Sebastian se mord les lèvres en haussant un sourcil avant de prendre ma main et se mettre à courir dans la maison en direction de la salle de bain.
Je ris aux éclats et je me déshabille à la vitesse de la lumière alors qu'il est déjà nu et qu'il m'attend sous l'eau.

J'entre enfin sous la douche en venant directement chercher ses lèvres délicatement en faisant attention à ne pas appuyer sur ma plaie.

Sebastian passe ses mains dans mon dos tandis que les miennes sont dans ses cheveux maintenant mouillés.
Il me plaque contre le mur et je pousse un cri de surprise quand le froid du carrelage entre en contact avec mon dos.

Sebastian embrasse mon cou, tenant mes mains au dessus de ma tête avec un des sienne tandis que l'autre caresse mes seins d'une façon délicieuse avant de poursuivre son chemin pour se glisser entre mes cuisses où il titille mon clitoris avec son majeur puis il le fait entrer à l'intérieur de moi. Très vite, il ajoute un autre doigt mais ce n'est pas ça que je veux.

Je veux que ce soit sa queue à l'intérieur de moi qui me fasse jouir, je veux que nos deux corps ne fasse plus qu'un et je lui fais comprendre en râlant.

Il me regarde en se léchant les lèvres et il ne me fait pas attendre, d'ailleurs je crois bien que lui non plus n'a pas envie de perdre de temps car il sort aussitôt ses doigts et il passe ses mains sous mes fesses pour me soulever du sol.
Je serre mes jambes dans son dos et mes bras autour de son cou alors qu'il entre en moi doucement sans jamais me quitter du regard.

Ses va-et-vient sont lent et brutaux, je presse mon front contre le sien et à mesure que mon plaisir grandit, mes émotions m'envahissent. J'en viens à me persuader qu'il est fait pour moi comme je le suis pour lui, et meme si je n'ai jamais cru que je pourrais passer ma vie entière avec quelqu'un, avec lui je le ferai bien.

Parce-que je l'aime tellement que je suis sûre que je ne pourrais jamais aimer de cette manière. Cet amour se passe d'explications, il est juste enivrant et terriblement vrai. Rien ne peut être aussi fort que ça.

- Je t'aime tellement fort. Dis-je d'une voix reconnaissante.

- Je t'aime encore plus. Sourit-il.

Je plaque mes lèvres sur les siennes, tant pis pour la douleur que ma blessure me procure. Je veux l'embrasser aussi passionnément que je l'aime.

Sebastian s'active toujours en moi, de plus en plus vite jusqu'à ce que la puissance de mon orgasme le fasse faiblir et qu'il vienne lui aussi.

On reste un moment dans cette position juste à s'embrasser et à se câliner. 

Je ne sais pas pourquoi on avait pensé que ça serait bien de ne pas aller trop vite; c'est si stupide quand on voit comment on ne peut pas se détacher loin de l'autre.

Je n'ai pas envie qu'on vive chacun chez soi en attendant impatiemment le moment où on se reverra.
Peut-être parce-que c'est ce qu'on a déjà fait pendant huit mois et que je suis fatiguée de cette attente satisfaisante mais néanmoins interminable.
On s'est déjà découvert. Je connais ses manies, il sait les miennes.
Je le laisse complètement entrer dans ma vie et ça ne me fait plus peur du tout.

Alors plus tard dans la matinée, pendant qu'il lit son script pour demain, je tente une nouvelle fois de tout lui dire.
Je cherche mes mots et comment je vais pouvoir les tourner pour ne pas qu'il se mette dans tous ses états.


















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