Chapitre 46

162 24 16
                                    

Sebastian

Pour nous changer les idées, Abby a proposé qu'on aille au ciné.
Si Scott était partant, j'avais surtout envie de rester chez moi. Seul, en ruminant notre dispute et en la modifiant dans ma tête pour trouver une issue plus agréable.

Je crois que Chris a très bien compris que j'allais me morfondre toute le reste de la journée puisqu'il a tenu à rester avec moi.
Il a réussi à me faire plier, à force d'insistances très lourdes.

Nous voilà donc assis dans mon canapé, bière à la main, regardant un film passablement nul.
Je ne cesse de souffler en regardant mon téléphone. Attendant un appel qui ne viendra probablement pas avant un moment. Voire jamais.

- Tu vas faire concurrence aux éoliennes si tu continues.

Je jette mon téléphone sur le fauteuil en face de moi avant de passer une main dans mes cheveux.

- On aurait dû passer un week-end parfait ensemble. Au lieu de ça, on se dispute et elle prend des vacances.

- Abby m'a fait ça aussi et souviens-toi des conseils que tu m'avais donné.

Chris me regarde en faisant la moue.

À l'époque, je lui avait dit de se reprendre en main, de ne pas avoir l'air d'une loque quand Abby rentrerait si il voulait qu'elle se rappelle pourquoi elle était tombé amoureuse de lui.

- Toi, tu l'avais trompé. Elle avait toutes les bonnes raisons de te fuir.

- C'était à propos de quoi votre dispute ?

- On est allé dîner chez ses parents et là-bas, j'ai appris que Riley s'est fait ligaturer les trompes pour être sûre de ne jamais avoir d'enfant. Avoué-je.

- Et ? Je croyais que tu te fichais d'avoir des gosses ?

- Je m'en fous. Mais j'aurais voulu qu'elle me le dise avant. Soupiré-je.

- C'est normal et n'importe qui d'autre l'aurait fait. Le truc c'est que... Riley n'est pas très normale. S'amuse t-il.

- Ce n'est pas un défaut. Dis-je en fronçant les sourcils.

- Moi ça m'est égal, ce n'est pas moi qui doit la supporter. Se défend-il.

Je détourne les yeux pour fixer l'écran de télé où le générique de fin vient nous libérer de ce film naze.
Quoi que, en d'autres circonstances, j'aurais pu l'apprécier.

- Je l'aime pour ça. J'aimerais juste que mon ressenti vis à vis d'une situation compte un peu plus pour elle.

Wild worldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant