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Le silence qui régnait était pesant et tendu. Mes géniteurs attendaient une parole de moi, et j'étais décidée à ne rien dire. J'avais peur. Point.

- " Alors ? " Débuta mon père, qui fut le premier à briser ce silence.

- " Je suis virée. " Avouais je prise d'une poussée d'adrénaline.

On aurait dit que les yeux de ma mère voulaient s'évader de leurs orbites tandis que mon père s'étouffa avec le morceau de poulet qu'il venait d'ingurgiter.

- " Qu'est ce que tu- "

- " Mais j'ai un nouveau job. " La coupai je brusquement, pour m'éviter les questions sur le pourquoi du comment je ne travaillais plus à l'épicerie.

- " Dans ce cas, c'est bon. " Continua mon père, soulagé.

- " Et... tu travailles dans quoi maintenant ? " Questionna curieusement ma mère.

J'étais prise au piège. Je n'allais pas leur dire que je travaillais pour la mafia. Impossible. Moi même cela m'effrayait encore. Je me retrouvais maintenant dans l'illégal.

- " C'est... du... business. " Répondis je enfin après maintes et maintes bégaiements.

- " Ah et tu gagnes combien ? "

- " Cinquante milles yens. " Dis je rapidement dans l'espoir qu'ils n'aient pas entendu.

Malheureusement pour moi, les deux avaient très bien entendus et ma mère refis la même tête qu'il y'a quelques minutes. Mon père quant à lui, avait recraché toute l'eau que sa bouche contenait.

- " PAR MOIS ? " Demanda t'il en criant, complètement ahuri.

- " Meme par mois, c'est énorme ! Je dirais pas trimestre au moins, vu que c'est du business apparemment. " Le rassura ma mère, essayant de comprendre.

- " Non, par semaine... " chuchotai je.

- " Qu'est ce que tu as dit ? " Demandèrent t'ils en chœur, n'ayant pas compris ma dernière phrase.

Je pense qu'il vaut mieux ne rien leur dire.

- " Ahem. Je disais que maman a raison, c'est par trimestre. " Avouais je faussement, en souriant fière de mon mensonge.

- " Wow. Je suis toujours autant choqué. "

- " Moi aussi Makoto, moi aussi. "

Mon petit frère somnolait, j'étais rassurée qu'il n'entende pas cette conversation.

- " Mais le plus important c'est qu'avec ça tout nos problèmes seront réglés et nous serons plus à l'aise non ? " Essayais je dans le but de les rassurer et de tamiser leurs soupçons.

- " Oui, mais c'est vraiment beaucoup ma chérie. Fais attention, ça peut être un business sal. "

- " Non, bien sûr que non. " Mentis je encore.

- " Et... tu commences quand ? " Ajouta t'elle.

- " Demain... et c'est là le problème. Je travaille à domicile, donc je ne serai pas là pour un moment. "

- " Mais qu'est ce que c'est que ce travail !? " S'exclama mon père en posant bruyamment sa fourchette sur la table.

- " Femme de- "

Je mis mes mains brusquement sur ma bouche sentant que j'allais faire une gaffe, tandis que ma mère fronça les sourcils en me regardant.

- " ... Ménage. " Me rattrapais je, en voyant les traits de mon père se défroisser et la méfiance quitter le visage de ma mère.

- " Ah oui, d'accord mais tu es bien payée pour une femme de ménage haha ! A mon époque elles étaient payées à peine mille yens par mois ! " Éclata ma mère en engageant une discussion joviale avec mon père.

J'aimais les voir comme ça, heureux. Et c'est là que je me rendais compte que j'avais peut-être fait le bon choix. Ça allait être dur à vivre psychologiquement pour moi mais je ferais tout pour eux.

Ma famille.

Contrat - Sano Manjiro.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant