Contrat - Sano Manjiro.

19

Une semaine jour pour jour était passée, et je n'avais pas vu mikey une seule fois de toute la semaine.

J'avais reçu mon premier payement, cinquante milles yens, il y'a de cela trois jours. Je n'étais pas très d'accord parce qu'il m'avait déjà fait une grosse avance...

C'est Sanzu qui était venu me remettre la somme, et je n'avais pas osé lui demander où était mikey, ce n'était pas ça mon travail.

Pour la première fois de ma vie, j'avais touché autant d'argent d'un coup. J'étais absolument admirative. Je n'avais pas tardé une seule seconde et j'avais envoyé dix milles yens à mon père.

Malheureusement il ne m'avait pas fait de retour, donc j'étais sur le point de l'appeler pour lui demander si il avait reçu l'argent.

Il décrocha au bout de la dernière sonnerie, moi étant déjà prête à raccrocher.

- " Papa ? J'ai essayé de t'avoir depuis un moment, tu as reçu l'argent ? "

Un silence se fit entendre à l'autre bout du fil, et je peinais à entendre ce que les voix disaient au fond.

- " Oui ma chérie, désolé je suis occupé. J'ai reçu. "

- " Ah d'accord... je peux avoir maman au téléphone ? Ou kotaro ? "

- " NON. 'Fin je veux dire, non tu peux pas je ne suis pas à la maison. " S'agita t'il.

J'avais l'impression que quelque chose clochait. Comme si il ne voulait pas que je leur parle.

- " Ah d'accord... tu sais quoi ? Je vais acheter un téléphone à kotaro et maman. " Déclarais je, en me levant pour chercher un vêtement confortable dans le dressing.

- " Ca ne sert à rien. Tu les aura par mon téléphone, fin de la discussion. "

- " Et pourquoi ? C'est mon argent, je sais comment le gérer. " Répondis je tout aussi froidement, un peu saoulée par son comportement.

- " Tu préfères acheter quelque chose d'aussi futile qu'un téléphone alors que ta mère frôle la mort ? Revois le sens de tes priorités, Rei. "

Les vêtements que je tenais tombèrent lourdement au sol, tandis que la porte s'ouvrît.

Je m'en fichais, j'étais sidérée par ses propos. Il voulait me faire me sentir coupable ?

- " Je t'ai envoyé dix sept milles yens à l'écart de quelques jours et tu oses encore me dire ça papa ? Tu t'entends ? Je fais tout mon possible pour pas vous laisser crever et tu insinues que je privilégie le matériel à ma propre mère ? " Ajoutais je, sentant les larmes me monter.

J'étais trop sensible. Ça m'énervait et ça me donnait encore plus envie d'extérioriser ma peine ou ma colère, je ne savais pas moi même.

- " Je suis ton père ! "

- " Aurevoir. "

Je raccrochais sans attendre une réponse de sa part. J'essuyais rapidement mes yeux un peu humides d'un coup, et je me tournais vers la personne qui avait entendu un bon bout de ma conversation quelque peu toxique avec mon père.

Mon boss.

- " Salut, je t'ai manqué ? " Demanda t'il, en s'asseyant sur le lit et en me fixant entrain de choisir mes vêtements.

Je ne voulais pas lui répondre. J'avais besoin d'être un peu seule un moment.

- " Ca va ? " Demanda t'il un peu choqué que je lui mette un vent.

- " non. "

- " Tu veux qu'on le descende ? "

Je lâchais un petit rire.

- " Non, ça reste mon père. "

Je me tournais enfin pour l'observer. Il avait des tâches de sang sur les phalanges et la joue. La vue du sang me donna envie de vomir.

- " Je vais me nettoyer t'inquiètes. Je voulais juste te rappeler que la soirée la plus décisive à lieu demain. "

J' hochais la tête, et il entra dans la salle de bain.

J'allais devoir me trouver une tenue. Pour la première fois de ma vie je voulais me faire belle.

Mikey faisait tellement pour moi.