Une sensation me coupa dans ma rêverie, comme si je sentais une partie de moi même quelque part de proche. C'est alors que je fit face à un autre monde. Il avait un soleil, quelques régions verdoyantes, des mers d'eau et non de lave. ainsi qu'une atmosphère stable. Je posa le pied sur ce sol nouveau, l'air était beaucoup plus frais que chez moi, et dépourvu de souffre, juste de l'air pur. Autour de moi se dressait des arbres, j'en avait jamais vu de tels. Ils étaient verts, et aucun d'eux n'était calciné. Et puis, ce bruit, ce bruit qui m'interpellait, qui venait d'une rivière dans laquelle coule un liquide transparent et fluide. Je n'eus d'autre idée que d'y tremper ma main dedans. C'était froid, mais doux. Tout était si calme, si reposant. Si le ciel n'était pas gris, ça aurait été un bon endroit pour se reposer, pensais-je.
Mais malheureusement, je fus interrompu dans mes réflexions par une chose. un être difforme visiblement animé par des instincts de prédateurs. S'agit il d'un représentant de ceux qui vivent en ce monde ? Difficile à dire sur le coup, mais cette chose m'attaquais, alors je m'en suis débarrassé sur le champ, elle était clairement moins résistante que ce qui m'oppose habituellement. C'est alors que trois personnes vinrent à ma rencontre, ils avaient des armures et montaient ces créatures équidés. Ils semblaient confus, à la vue du monstre que je viens de tuer.
"Ami ou ennemi ?" me demandait l'un d'entre eux. Mais je ne connaissait pas cette langue. Du moins, pas à l'époque. Ceci dit, je voyais en eux une certaine crainte, si je ne montrais rien de pacifique, ils s'engagerons surement à m'affronter. Fort heureusement, je sais reconnaitre un soldat quand j'en vois un. Et les soldats savent reconnaitre une marque de respect. Je glisse un pied vers l'arrière, me courbe, baisse la tête en écartant les bras. C'était le salut traditionnel des guerriers de mon royaume. Je pense que ça leur a suffit, car je les vois ranger leurs armes. Leurs présence est une aubaine pour moi, ils peuvent me conduire en leur royaume, mais comment leur demander la direction quand on ne parle pas un mot de leur dialecte ?.
Je pointa simplement leur blason qui se trouvait sur leur bouclier, en manifestant un air interrogatif.- Vous n'avez pas l'air du coin, que faites vous ici ?
- Il a visiblement l'air perdu, ramenons le à Halfeti.Le chef du détachement semblais avoir vu clair dans mes intentions, il savait qu'elles étaient pacifiques et que je cherchais simplement de l'aide. L'un des chevalier me tends la main, que je saisis, me montant sur son cheval, alors qu'ils se dirigeaient vers une ville comme je n'en ai jamais vue, une vraie ville avec de vrais humains. Il y avait des chaumières, des enseignes, des calèches, des femmes qui étendaient le linge, une scierie, des auberges, des tanneries et même des forges. Ce dernier détail m'interpella, car a l'inverse des autres, les forgerons semblaient débordés. Je peux également distinguer des regards inquiets à mon encontre. Evidemment, ma morphologie dénotait de tout ces humbles habitants. J'écoutais attentivement le moindre mot que je pouvais entendre, pour essayer d'apprendre cette langue que tous parlent ici, car une bonne communication est primordiale pour ce que je suis venu chercher ici. Je parviens à saisir quelques notions de grammaire, de syntaxe et quelques mots de vocabulaire, mais ça reste loin d'être suffisant. Après quelque minutes de marche à cheval, nous descendions devant un château. Visiblement le siège du pouvoir local. Les portes s'ouvrent sur un hall menant à un trône. Celui qui y siégeait avait de courts cheveux noirs, un cache œil, une canne et un veston rouge sous un manteau lui aussi noir.
- Seigneur Ravencraft, nous avons trouvé cet homme aux abords de la ville
- Et vous n'avez pas jugé bon de l'abattre sur le champ ? Vous ne voyez pas qu'il s'agit d'un démon?
- C'est pour votre jugement que nous sommes ici, ce démon a attaqué une engeance qui rodait sur les lieux.
- Un démon qui en abat un autre, voyez vous ça. L'ennemi de notre ennemi n'est pas forcément notre ami, monsieur le capitaine de la cavalerie.Je fais trois pas vers le souverain avant de répéter mon geste de respect, je parviens également à faire une phrase en espérant ne pas me tromper, même si mon ton hésitant pouvait me rendre suspect d'une manière ou d'une autre.
- Moi... Khao Oni... vouloir... aider. Moi... Forge....et guerrier
- Il parle ! Il parle notre langue ?
- Il essaie, du moins.La surprise rayonnait sur le visage d'un des cavaliers, tandis que le seigneur Ravencraft me regarda un peu moins comme un déchet, et avec un peu plus d'intérêt.
- Vous voulez donc nous aider ? Qu'est ce qui vous fait croire que nous avions besoin d'aide dans notre ville.
- Au fait, Seigneur, nos effectifs s'amenuisent. Nous ne parvenons pas à chasser efficacement les monstres qui menacent notre ville. Si nous ne prenons pas de mesures immédiatement, nous la perdrons dans les mois à suivre.
- Je le sais bien, mais j'aimerais bien savoir de quoi ce démon est capable. Ce n'est pas tout les jours qu'un représentant d'une autre espèce vienne spontanément nous offrir son aide. Capitaine, amenez le donc en croisade près du village de port sur nuit.
- Mais Seigneur, ne serait-ce pas plus avisé de l'envoyer quelque part moins risqué ?
- J'ai l'intuition qu'il changera la donne, fiez vous a mon jugement.
- Bien, mon seigneur.Ainsi je fus escorté vers un autre endroit, "Port sur nuit" donc. Un endroit assez dangereux pour faire douter le capitaine du détachement de reconnaissance ? C'est que ça promet d'être intéressant alors.
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Chroniques d'un éon perdu : Les contes de la Rose Noire
FantasyC'est avec l'espoir éprouvé par une guerre sans fin que Khao Oni, un démon forgeron, visite une ville peuplée d'humains : Halfeti. Mais cette ville elle aussi combat, elle combattait des monstres qui naissaient dans les ténèbres. Et malheureusement...