De retour dans mon royaume, je retrouve l'atmosphère pesante et sulfureuse que je connaissais si bien. Anchalagon, le conseiller du roi nôtre père abandonna son camouflage de montagne à mon arrivée.
- Bon retour chez vous, mon prince. Vôtre quête porte il ses fruits
- Héraut, savez vous où je peux trouver mon père ?
- Il vous attends chez vous.
Je continua ma route vers mon château. La place forte du royaume et unique entrée vers Therma, la cité souterraine où vit mon peuple. J'ai édifié moi même ce bâtiment. Sur les versants du mont Drakhensark, La sépulture de notre Reine-Mère Arkraan, pour la protéger de tout raids de notre ennemi. Je traverse le rideau de lave pour accéder au hall principal, au fond duquel siège le Trône familial, sur lequel, mon père, Sijyriam Oni, m'attendais.
- Je croyais que tu ne quittais jamais ce monde. À protéger cette montagne et notre peuple de toute personnes qui pourrait lui en vouloir. Pourtant j'ai réussi à revendiquer ce Trône comme le mien.
- C'est parce qu'il l'est effectivement, Vahkiir. Vous ne serez pas d'içi vous aurez pas le temps de vous empoisonner par l'air que vous serez déjà mort, exécuté sur place sans avertissement.
- Je le sais bien, je te taquinais juste un peu. Aussi, je suis ton père, tu n'es pas obligé de me vouvoyer.
- Pardon, père. Mais je m'adresse à vous comme on doit s'adresser à un roi.
- Arrête, tu sais très bien que tu est plus légitime que moi pour diriger notre peuple. Tu veilles sur lui, Tu assume sa protection quotidienne et tu lui donne l'espoir que la reine vit encore parmis nous, à travers toi.
- ......vous m'attendiez, père ?
- Oui en effet, les sentinelles ont rapporté des nouvelles en Volcontri. Nous avons peut-être localisé la source d'une magie immense. Cachée sous terre dans une grotte emplie de cristaux. Elle serait assez puissante pour mettre le Phénix à mal.
- Et le problème ?
- Elle est gardée par un puissant gardien, un golem, et aucune arme ne l'entame.
- pas même avec des bombardiers ?
- Rien du tout.
- Dans ce cas nous devrions chercher ailleurs, il y a peut être un moyen de contourner le problème. Essayez de voir si on peut raisonner cette créature. Évitons les pertes inutiles.
- Et toi sinon. Tu voulais me voir ?
- En effet, Mon roi. Je pense.... enfin je sais pas.. mais.. je crois que j'ai contracté un mal. Un mal que je ne comprends pas. J'ai rencontré quelqu'un dans un autre monde qui... enfin.. est apprentie sorcière..je ne sais pas ce qui me prends mais je pense à elle beaucoup plus que je le devrais. Je ressens des chose jusqu'à lors inconnue. Comme de l'hypnose.
- Ah... je connais ça. Ça m'est déjà arrivé. Ne t'inquiète pas pour ça, mon fils.
- Dites m'en plus. Je veux savoir.
- Te souviens tu des légendes sur l'origine de notre royaume ?
- Oui, du moins ce qu'on en dit.
- J'y étais figure toi. Le jour où Arkraan deferla sur le monde, où l'humanité qui y vivait avait disparu par la suite. J'étais l'unique survivant. Et quand je suis sorti de mon abri, j'ai vu un œil me fixer, un oeil grand comme le ciel et plus flamboyant qu'un soleil. Et c'est avant que cette grande wyverne ne se mette à mon niveau en prenant la forme d'une noble femme aux longs cheveux bleus. Je me suis senti exactement pareil. Il s'agit d'une force qui permet l'impossible.
- Impossible comme tuer un dieu ?
- Ce jour là, La Quintessence m'a pris ce que j'avais de plus cher, je me suis donc juré que je lui arracherais quelque chose en retour. J'ai altéré son âme pour le rendre matériel. Le temps qu'il m'a fallu pour arracher une de ses côtés pour lui faucher son âme.
En racontant ces souvenirs, Mon père me brandis sa Pertuisane. Une arme presque aussi titanesque que lui, une lance au bout duquel était montée une baliste, et sur lequel était greffée la côte arrachée de la Quintessence, taillée et aiguisée en lames. Symétriquement opposées.
- Quel est cette force ?
- L'amour, mon fils. J'aimais ta mère plus que tout. Et elle m'aimais tout autant. Et lorsque ce dieu l'a figée en pierre comme si elle ne représentait qu'un déchet, c'est notre royaume tout entier qui fut en proie au chagrin. Mais moi, j'étais si furieux, si courroucé que je n'ai même pas tenu compte des risques que je pouvais courir en affrontant celui qui a créé l'univers. Comme si tout mon être cria vengeance...
- C'est à se demander de qui je tiens ce feu.
- Quarnyx est formelle, tu est un héritier d'Arkraan. Tu a reçu le pouvoir de diriger sa rage et son désir de destruction contre tes ennemis, ses ennemis, les ennemis de notre royaume.
Je regarde ma main, me remémorant tout ce que je représente pour ma famille, pour mon peuple, pour Skunderflur, avant de fermer le poing.
Donc, je suis tombé amoureux ? Après plus de trois mille ans d'existence j'ai fini par croire que ça ne m'arriverais jamais
- Fait moi plaisir, prends soin de cette petite pour moi. J'assurerai la garde du royaume en ton absence
- C'est beau tout ça, mais je n'y crois pas un mot. Je ne peux pas être amoureux, je suis un pur avatar de haine. Je veux dire, au sens propre ! À aucun moment je peut ressentir l'opposé ! C'est forcément autre chose.
- Il faut te rendre à l'évidence, mon enfant.
Je soupire, et pendant un instant je me pose la question si ressentir de l'amour n'est pas une forme d'hérésie en soi pour une personne créé par la haine. Mais ça n'a pas l'air d'inquiéter mon roi de père. Alors marchons de ce principe pour le moment. Je n'ai pas l'impression que ce soit lui qui puisse m'éclairer sur une autre éventualité.
- Comment s'appelle l'heureuse élue ?
- ...Lise....De Madrearca.
- Une noble à ce que j'entends.
- C'est fort possible.
- Cela promet une bonne lignée. Le jour où je ne serais plus de ce monde, la relève sera assurée
- Nous n'en sommes pas encore là, père. Elle ne me connaît pas. Et puis, je ne vous sais que trop inflexible pour vous permettre de mourir.
- Ce n'est pas de l'inflexion ou de la détermination mon fils. C'est la mort qui m'a oublié et que j'ai puni.
- Bonne journée mon père.
- Va, mon fils. Offre nous un avenir radieux pour notre royaume ! Je m'occupe de notre ennemi jusqu'à ton retour.
Ainsi je suis parti une nouvelle fois vers ce nouveau monde d'Halfeti. Je ne sais pas ce que j'y ferais, car ce sera une journée où les artisans se reposent. Je pourrais en profiter pour explorer la ville, où éventuellement voir cette fille chez elle. Mh.. on verra bien.
Cela me fais vraiment bizarre, me dire que je suis tombé amoureux, J'en oublierais presque les question essentielles a se poser. Comme d'où sortent ces monstres... S'ils viennent de quelque part, s'ils ont une origine, alors peut être pourrions nous couper le mal à la racine. Mais je n'y arrive pas. Cette fille m'intrigue beaucoup trop...
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Chroniques d'un éon perdu : Les contes de la Rose Noire
FantastikC'est avec l'espoir éprouvé par une guerre sans fin que Khao Oni, un démon forgeron, visite une ville peuplée d'humains : Halfeti. Mais cette ville elle aussi combat, elle combattait des monstres qui naissaient dans les ténèbres. Et malheureusement...