Chapitre 9

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Je suis montée dans ma chambre, les jambes tremblantes, le souffle court. En fermant la porte derrière moi, j'ai senti une vague de vertige m'envahir. Mon regard s'est accroché au miroir, et ce que j'y ai vu m'a presque fait rire, un rire nerveux, amer. Mon visage... C'était horrible. Des traces de larmes séchées marquaient ma peau, les joues striées de lignes que je n'avais même pas senti se former. Mon uniforme était en désordre, froissé et tiré dans tous les sens à cause de ma lutte désespérée contre lui... contre Reiji Miyamoto, mon ex-fiancé. Juste à penser à son nom, un frisson de dégoût parcourt mon échine.

Puis mes yeux se sont rivés sur mon cou. Mon souffle s'est coupé en voyant les marques violettes qui y trônaient encore, visibles, violentes. Les traces de ses mains... encore présentes, comme un rappel cruel de son emprise sur moi. Ma gorge se serre tandis que je tire lentement la manche de mon bras. Juste là, à côté de la vieille cicatrice qu'il m'avait laissée il y a quelques années... Une autre marque. Une preuve supplémentaire de sa cruauté.

Je soupire en regardant ces marques sur mon corps, une douleur sourde au fond de moi. Comment vais-je les cacher cette fois-ci ? Ça va être difficile. Très difficile. Je ne veux pas que qui que ce soit soit au courant de ce qui s'est passé aujourd'hui. Pas Kaori nee-sama, pas Hayato nii-san. J'ai appris à garder mes blessures pour moi.

Je m'assois sur le lit, fatiguée, épuisée par tout ça. Pourquoi est-ce que tout doit être si compliqué ?

🌸🌸🌸🌸

Le lendemain matin, je me suis levée comme si de rien n'était. J'avais passé une nuit agitée, hantée par les souvenirs de la veille, mais il était hors de question que je laisse cela transparaître. Je me suis préparée comme d'habitude, forçant mes gestes à être aussi naturels que possible. Heureusement pour moi, l'uniforme réussissait à bien couvrir mon cou. Les marques étaient cachées sous le tissu, invisibles au regard des autres. Je me suis regardée une dernière fois dans le miroir avant de descendre. Le sourire que j'ai affiché était parfait, impeccable. Personne ne pourrait deviner ce qu'il s'était passé hier soir.

En bas, Kaori nee-sama était déjà là, radieuse comme toujours. Je lui ai souri, un grand sourire, comme si rien ne s'était passé, comme si tout allait bien. Comme si je n'avais pas croisé la route de Reiji la veille. C'était ce que je faisais de mieux, après tout : cacher la vérité, enfouir ma douleur sous un masque de normalité. Je l'ai saluée joyeusement avant de partir, évitant soigneusement tout contact qui pourrait trahir la vérité.

La matinée sembla se dérouler au ralenti. Chaque minute était une éternité alors que mes pensées tournaient sans cesse autour de ce qui s'était passé la veille. Les images de Reiji, son regard sadique, sa voix pleine de mépris, se répétèrent dans ma tête comme un mauvais rêve. Les souvenirs de ses mains sur moi, des marques qu'il a laissées, étaient des fantômes persistants qui m'assaillaient.

La voix de Rika-san et Miyuki-san me tira de mes pensées, me ramenant brusquement à la réalité. Je n'avais pas réalisé que c'était déjà l'heure du déjeuner. J'étais tellement perdue dans ma propre douleur et mes réflexions que j'avais complètement oublié le passage du temps.

Rika:Ça va, Akemicchi ? (demande avec une curiosité bienveillante)

Je prends une grande inspiration. Comment pourrais-je leur dire la vérité ? Ça va ? Non, rien ne va. Mais... je dois continuer à jouer mon rôle.

Akemi: (souriant) Oui, tout va bien. Vous avez fait quoi hier ?

Pourquoi cette question semble-t-elle si lourde à poser ? Tout est tellement léger avec elles, et moi, je me sens écrasée sous le poids de mon secret.

La Fleur ÉternelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant