Chapitre 14

495 3 2
                                    


Alors que je révisais avec Rika-san, elle interrompit mes pensées.

Rika : Akemicchi, il y a une question dans l'exercice que je n'ai pas comprise. Peux-tu me l'expliquer à nouveau ?

Je regarde son carnet, essayant de me concentrer. Même si j'ai l'habitude de l'aider, je me demande souvent si je le fais vraiment bien. Si elle échoue, est-ce que ça voudra dire que je n'ai pas été une bonne enseignante ?

Akemi : Oui, pas de problème. Montre-moi laquelle ?

Aider les autres est ma seule façon de me sentir utile, ma seule manière de ne pas disparaître. Si je ne me rends pas utile, que reste-t-il de moi ? Rika-san me montre l'exercice en question. En voyant ses calculs maladroits, je remarque qu'elle a essayé de résoudre les équations de son mieux. Les maths ne sont pas son point fort, mais elle fait vraiment des efforts. Cela me réchauffe le cœur, même si je me dis que je dois m'assurer qu'elle ne se sente jamais découragée.

Rika : Ah, c'est celle-là. (Elle pointe du doigt l'exercice.)

Akemi : Ah, pour celle-là, c'est assez simple. (Je regarde de plus près ses réponses.) Tu n'étais pas si loin de la bonne réponse. Tu as juste oublié de calculer x et y séparément avant de les ajouter dans ton équation finale.

Rika : Ah oui, tu as raison. Je n'avais pas compris qu'il fallait les calculer séparément. (Elle fronce les sourcils, réfléchissant.)

Le visage de Rika-san était adorable lorsqu'elle réalisait ses petites erreurs. Je ne pus m'empêcher de la féliciter pour son approche. Son raisonnement était bon, il manquait juste cette petite précision. Je lui expliquai doucement que parfois, les consignes pouvaient prêter à confusion.

Akemi : (avec bienveillance)Oui, des fois, les consignes ne sont pas très claires. On se fait facilement avoir. Tu fais de bons progrès, ne t'inquiète pas. As-tu d'autres questions ?

Alors que nous continuons de discuter, je vois le professeur de chimie s'approcher de nous. Instinctivement, mon corps se tend. Les adultes me mettent toujours mal à l'aise, surtout depuis que mon père a commencé à être plus violent. Une part de moi s'attend toujours à recevoir des reproches, même quand je n'ai rien fait de mal.

Prof: (froid, autoritaire)Reaven-san.

Akemi: (se redressant, tendue) Oui, monsieur ?

Prof: J'ai besoin que tu viennes dans le laboratoire de science pour préparer les verreries et aussi les ranger à la fin du cours.

Akemi: Oui, je comprends.

Prof: Et prends Kurosaki avec toi. La dernière fois, il a échappé au nettoyage, donc c'est sa punition.

Akemi: Je vais l' informer.

Je suis surprise qu'il me demande de ramener Kurosaki-kun avec moi. Nous ne sommes pas proches du tout. Il est toujours dans son monde, à dormir ou à regarder ailleurs, et je n'ai jamais eu de vraie discussion avec lui. Qu'est-ce qu'il va penser de moi ? Je me sens tellement petite à côté de lui, comme si mes efforts ne comptaient pas.

Prof: Je te remercie.

Rika: Ah, la prof de science abuse un peu trop de ses élèves. À chaque fin de cours, elle demande seulement à deux élèves de nettoyer le bazar des autres. C'est tellement frustrant. Elle ne sait pas combien de temps cela prend pour tout nettoyer.

Je ne peux m'empêcher de rire face à la réaction de Rika. Elle est si passionnée et concernée, c'est contagieux. Dans un coin de ma tête, je pense que, même si cela m'angoisse d'être en charge, c'est réconfortant d'avoir quelqu'un comme elle à mes côtés.

La Fleur ÉternelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant