My Little Koala

Chapitre 9

- Lucy -

Jeudi 25 mars 2021

Le soleil brille, les oiseaux chantent et tout va bien dans le meilleur des mondes.

Des conneries ouais.

La chaleur me rend toute transpirante et mon t-shirt colle de façon tout à fait désagréable dans mon dos. Pour couronner le tout me voilà obligée de faire le tour de piste à pieds ce qui n'était absolument pas prévu : 5,412 kilomètres de torture sous ce soleil de plomb. Et dans la bonne humeur s'il-vous-plait avec un sourire tout ce qu'il y a de plus faux de plaqué sur mon visage. J'aurais été aussi bien dans la fournaise de la tente à revérifier le plan d'attaque de demain pour les essais et les qualifications.

« Pourquoi tu fais bande à part toi ?

- Robert dégage sérieux, je râle en retirant immédiatement son bras posé sur mon épaule. Il fait assez chaud comme ça.

-Serais-tu en train de dire que je suis hot et sexy ? Après je peux comprendre, je fais souvent cet effet là. »

Il fanfaronne en replaçant ses lunettes de soleil sur son nez et de mon côté je me contente de tourner un regard désespéré vers lui sans m'empêcher de sourire malgré moi. Ce mec est une distraction ambulante, mais je dois avouer qu'aujourd'hui je ne suis pas vraiment d'humeur à être réceptive à ces pitreries.
Enfin ce n'est pas qu'aujourd'hui d'ailleurs ...

« Sérieusement, tu ne devrais pas être avec Oscar et ta partie de l'équipe ?

- Je ne devrais même pas être sur la piste, je me contente de bougonner.

- Aoutch, tu m'as l'air d'excellente humeur toi.

- Et toi on t'appelle » je commente simplement soulagée de le voir partir.

Le reste du tour se passe dans le calme, personne ne vient plus essayer de me faire la conversation et j'échange le strict minimum avec les autres membres de mon équipe. Sûrement pas le meilleur moyen de débuter la saison ni mon stage, mais je pense que c'est le mieux pour m'éviter de commettre un meurtre.

D'ailleurs de retour à l'hospitalité une fois toutes mes obligations sur place de réalisées et puisque j'ai déjà proposé toutes mes stratégies pour les courses du week-end à notre stratège, je range mes affaires pour aller terminer de fignoler l'étude de mes données à l'hôtel. Là où personne ne viendra me déranger, et surtout là où l'abruti de pilote qui me sert de « collègue » ne sera pas.

Il veut jouer les mecs distants, pas de soucis de la distance je peux lui en proposer.

Mais alors que je m'apprête à passer la porte tout en refermant mon sac, je manque de rentrer dans quelqu'un. Et évidemment il faut que cela soit l'australien. Je m'apprête à simplement le contourner mais après quinze jours de presque silence, et des heures à faire comme si je n'étais pas là depuis notre arrivée le voilà qui semble décidé à me parler : dommage pour lui c'est trop tard.

« Salut Lucy. »

Non vraiment c'est tout ce qu'il trouve à dire ? Quatre heures de réflexion pour ça. Après c'est toujours un progrès par rapport à la semaine dernière lorsqu'il était à l'appartement.

« Au revoir. »

Il n'a pas le temps de protester car j'entends que son ingénieur l'appelle au même moment. Et sans me retourner ni m'attarder sur sa réaction éventuelle je me contente de passer la bretelle de mon sac avant de me diriger vers la sortie du circuit, bien décidée à m'éloigner le plus possible tant que c'est possible.