Chapitre 23

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- Lucy -

Jeudi 1er juillet 2021

L'Autriche n'était pas parmi ma liste des pays chauds, pourtant il fait une chaleur étouffante depuis que nous sommes arrivés. C'est à dire ce matin. Bon d'accord ça ne fait que quelques heures, mais c'est déjà trop. Surtout qu'on revient du track-walk, que je suis épuisée et que mon t-shirt me colle de partout. Je voudrais une seule chose : une douche.

Mais visiblement tout le monde ne semble pas être de cet avis puisque au moment où j'ajoute quelques lignes sur mon cahier de notes je sens qu'un bras se pose lourdement sur mes épaules tandis que des mèches de cheveux qui ne sont pas les miennes viennent se coller sur mon visage me faisant râler sans délai.

« Hauger dégage, il fait assez chaud comme ça.

- Que dois-je comprendre que c'est moi qui te donne chaud ou ... Aïe ! »

Après m'être libérée de son bras collant, je ne peux m'empêcher de lui donner une gentille tape derrière la tête alors qu'il sort sa connerie tout fier de lui, évidement.

« T'es fatiguant tu le sais ? Je soupire sans relever les yeux de mon cahier de notes.

- C'est pas une raison pour me frapper » s'indigne-t-il d'un air à peine dramatique et exagéré.

Il râle mais pose à nouveau son bras autour de mes épaules juste pour m'emmerder ce qui me fait lever les yeux au ciel amusée. Je n'essaie pas même pas de me battre avec lui, quand il s'y met ce mec est une cause perdue. Et visiblement ce week-end il semble en grande forme : voilà qui promet.

« Bon quand vous aurez fini de vous chamailler, on pourra peut être se mettre au boulot ? »

La voix de Thomas résonne dans notre dos nous faisant sursauter tous les deux, comme deux gosses pris en flagrant délit qui vont se faire engueuler par leurs parents. D'ailleurs on ne se retourne pas comme si cela aller nous éviter le regard assassin de mon responsable.

« En plus, reprend-t-il, on a de la visite alors arrêtez de me mettre la honte tous les deux, on dirait une garderie ici.

- Tous les deux ? Je m'exclame presque scandalisée. Mais c'est juste Dennis qui ... »

À peine ai-je fait demi-tour entrainant malgré moi Dennis dans mon geste puisque ce dernier ne m'a pas lâchée, que je me fige complètement sous la surprise. Voilà une chose que je n'avais absolument pas vu venir.

« Oscar ? Je m'arrête brusquement, mais qu'est-ce que tu fais là ? »

Un sourire niais vient immédiatement se coller sur mes lèvres, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne semble pas particulièrement partagé. L'origine de son manque d'enthousiasme n'est pas difficile à comprendre et le regard peu avenant qu'il pose sur Dennis, ou plutôt sur le bras de Dennis toujours installé sur mes épaules, ne laisse que peu de doutes.

Je comprends sa réaction, et à sa place j'imagine que j'aurais l'air encore plus fermée, mais en même temps je ne me dégage pas brutalement de l'étreinte du norvégien, c'est un geste amical et je ne veux pas donner à Oscar l'impression d'être mal à l'aise qu'il nous ait vus ainsi. C'est là que tout aurait l'air suspect alors que réellement il n'a pas à s'inquiéter, tout est parfaitement clair.

C'est juste que Dennis est ... Dennis. Outre le fait qu'il soit plutôt tactile, il est surtout infiniment insupportable et la vérité c'est qu'il ne fait ça que pour m'emmerder on le sait tous les deux car il sait qu'on meurt tous de chaud dans cette tente sous ce soleil de plomb et que ce contact est purement désagréable.

My Little KoalaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant