My Little Koala

Chapitre 16

- Lucy -

Jeudi 6 mai 2021 (Barcelone)

« Le but c'était que tu sois avec moi, pas avec la concurrence » Logan râle alors que nous entrons dans le paddock.

Même si je le comprends, je lève les yeux au ciel amusée de le voir bouder de la sorte alors que nous passons nos badges à l'entrée du paddock.

C'était certain avec le calendrier restreint de cette saison et puis ce n'est pas comme si il le découvrait aujourd'hui. Nous l'avions évoqué dès le début de saison, et si mon frère a vraiment cru que PREMA ne m'enverrait en F3 qu'en cas de besoin, sachant que je serais sur le paddock à chaque Grand Prix de mon côté je savais que je serais réquisitionnée. Surtout avec trois pilotes à gérer.

Même si la stratégie a un rôle moindre en F3 car il n'y a pas d'arrêt aux stands obligatoire, il faut malgré tout choisir les bons pneus et être prêts pour toute éventualité. Alors si un seul stratège est affecté à la F3, c'est à dire notre responsable en F2, j'imagine qu'un deuxième regard ne sera pas de trop surtout avec trois voitures engagées.

Je n'ai donc pas refusé lorsqu'on m'a demandé de ne pas être là simplement comme simple spectatrice, c'est toujours de l'expérience en plus de toute manière. Et si je veux réussir à obtenir un job à la fin de mon stage, c'est exactement ce dont j'ai besoin. De plus ce n'est pas comme si je risquais de pouvoir vraiment être avec Logan dans tous les cas. En effet étant une employée PREMA dans tous les cas il ne m'est pas possible de l'accompagner chez Charouz partout et tout le temps comme il l'aurait souhaité.

« Je passerais autant de temps que possible avec toi c'est promis, je te suivrais sur les écrans et on partage notre chambre de toute façon, j'essaie de le rassurer.

- Quand même, je préférais quand tu bossais dans mon écurie et que je t'avais tout le temps avec moi, il continue de bougonner.

- Moi aussi je préférais, mais je serais là quoi qu'il arrive. »

Arrivée devant la tente PREMA, nous nous arrêtons et j'enroule mes bras autour de lui pour une étreinte fraternelle réconfortante. Je sais à quel point c'est difficile pour lui ce début de saison, la frustration n'a fait que monter depuis des semaines de voir toutes les autres catégories débuter alors qu'il était bloqué dans notre appartement loin d'un volant. Surtout que le fait de refaire une année en F3 dans une écurie moins performante est toujours difficile à avaler.

Il essaie de ne pas trop le montrer quand j'évoque mon stage, ou quand il parle avec Oscar qu'il a régulièrement au téléphone mais je sais que le fait de ne pas avoir pu monter en F2 lui aussi à cause de difficultés financières qui ne le lui ont pas permis est bien plus compliqué pour lui à digérer qu'il ne le laisse croire. Même vis à vis de moi il essaye de cacher son désarroi et nous savons tous les deux que le défi qu'il va devoir relever cette année sera à la fois grand et primordial car la suite de sa carrière en dépend.

Nous échangeons encore quelques mots puis je me décide à entrer dans les installations PREMA en faisant taire au mieux mon stress que je tente de dissimuler. Il n'est pas aussi important que lors de ma « rentrée » en F2, mais tout de même c'est toujours difficile de débarquer comme ça dans un environnement que l'on ne connait pas pleinement. Certes je connais beaucoup de membres de l'écurie grâce à mes stages et au temps passé à l'usine mais cela reste stressant malgré tout. Surtout que je ne travaille pas avec l'équipe de cette catégorie et que ma présence n'était pas totalement prévue.

Juste avant de franchir la porte, un doute me prend, une montée incontrôlable de stress. Et par réflexe je sors mon portable, bien décidée à appeler celui que j'aimerais avoir à mes côtés car je sais que sa présence suffirait à m'apaiser - et parce qu'il me manque, bien décidée à l'appeler. Je veux juste entendre le son de sa voix.