La peur de ma vie.

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Point de vue de Djamila.
On m'appelle Djamila. Je vais pas vous dire mon pays d'origine. Je vous connais, vous allez sûrement vous faire votre p'tit catalogue dans votre tête. Et c'est pas bien de mettre tout le monde dans le même sac. Justement moi, je suis très ouverte sur ma sexualité. J'ai perdu ma virginité après la vingtaine. Ne vous méprenez pas et ne me jugez pas. Je suis libre comme vous aussi d'ailleurs. Je comprends autant celles qui l'ont perdu à 13 ans que celles qui attendent d'avoir un mari pour lui en faire cadeau. Je trouve même ça vraiment touchant. Mais les cultures, les éducations divergent et je trouve cela vraiment charmant. Je suis arrivé en France en 2019. J'étais plus chaste avant de venir. J'adorais flirter sur les réseaux sociaux et y'en avait une où je rencontrais la plupart de mes aventures. Le premier que je décidai de voir habitait pas loin de la maison où je logeais. J'allais le voir très souvent et on se faisait plaisir. Il donnait, je recevais et je m'en allais. Un homme qui me plaisait bien sinon j'aurais jamais couché avec. Normal. Un jour je le vis et on s'amusa. Et comme on discutait parfois puisqu'on avait échangé de coordonnées, il me dit qu'il n'allait pas bien et qu'il avait décidé de se faire tester. Se tester pour quoi? Je me posais cette question et je la lui posais également. Il me dis qu'il voulait savoir s'il avait pas une maladie sexuellement transmissible. Puisque ça faisait un moment qu'il avait pas faits de tests. Le rapport? Je le sus pas.
Je pris peur, véritablement. Je l'avais vu y a juste quelques jours. Il attendait ses résultats et moi aussi. La sentence tombait très vite. Tenez vous bien, une bombe. Il avait le SIDA. Il me l'annonçait par message. Pour lui c'était pas vraiment si grave, même si ça lui avait fait un choc. La médecine avançait bien et y'avait moyen pour lui de vivre encore longtemps avec la maladie, qu'il y avait même moyen un jour peut être de trouver une antidote pour remédier à cette maladie. Sur ce coup là encore les mentalités étaient différentes. Pour moi cette maladie est une horreur, l'affirmation et le signe qu'une personne était vraiment dans une débauche totale. Même si je l'étais entre nous. Mais je sentais un truc dans mon corps. Vous voyez parfois on peut s'imprégner tellement d'une chose dans la tête que cette dernière nous semble vraisemblable. Je regardais. Je me disais que je perdais du poids, j'avais des rougeurs imaginaires sur le visage surtout que je suis de teint clair. J'avais tout le temps semble-t-il de la fièvre et mes maux de tête s'accentuaient de plus en plus. Bref j'avais tous les symptômes d'une séropositive.

J'étais terrifiée. La peur. Un sentiment étrange, un Sentiment inconfortable. L'impression d'avoir une grosse boule au dessus de la tête et qui peut tomber et nous engloutir à tout moment. J'étais en sursis. Je pouvais pas rester les bras croisés. Il fallait que je sache. Y'en a qui se pose cette question : vous vous protégiez au moins? Oui c'était le cas mais cela n'enlevait en rien ma terreur. Des préservatifs se trouaient très vite et trop souvent. Il fallait que j'en ai le cœur net. Je partis faire les test. Un vendredi et le labo, ces salauds avait décidé de me donner les résultats qu'après le week end. Les plus longs jours de ma vie. Et j'avais personne à qui en parler. J'étais un peu dans la débauche. C'était le seul truc que je faisais . Je fume pas et et je bois pas non plus, c'est déjà bien non?😀.
Durant mon attente je suis passée par tous les états, j'ai essayé de relativiser tant bien que mal. Y'en a beaucoup de personnes qui sont atteintes par cette maladie et qui vivent tranquillement pourtant. Mais je ne me convainquis guère pas du tout. Je pensais à tout type de scénarios. Je me demandais bien s'il y'avait des puits dans les villes françaises. Je fis même ma recherche sur internet mais les seuls que je trouvais étaient à des kilomètres de chez moi. Je me décidais alors de me jeter dans la Garonne, au moins ça se ferait très vite. J'avais énormément de mal à avaler quoi que ce soit. Je ne mangeais pas et je ne dormais pas du tout. J'avais trop peur. Chez moi au pays quand tu faisais des test, il fallait souvent aller les récupérer soit même et faire face aux questions du toubib. Mais là j'avais reçu un code que je devais saisir une fois le message avec le lien de connexion disponible. Je reçus mes résultats que le lundi soir après 76 heures d'attentes, 76 heures d'angoisse. Je me dirigeais vers mon suicide tout simplement j'avais même préparé une lettre.

A ma chère famille.
Je suis parti de chez vous à la poursuite de mes rêves. Je voulais réussir et revenir auprès de vous. Mais ma liberté a finalement pris le dessus sur ma vie. C'est paradoxal car justement, vivre c'est tout ce que je voulais. Mais à trop jouer avec le feu je me suis brûlée. Svp ne me pleurez pas. Je suis partie en paix.
DJAMI, votre amour.

Vous avez saisi toute ma lâcheté. J'ai même pas pu leur dire ce qui m'était vraiment arrivé. Je voulais pas qu'ils aient cette image là de moi, surtout pas. Ils en souffriraient c'est clair. Et je voulais pas vraiment leur infliger cela. Donc je décidais d'y aller simplement et vaguement. Ils se poseront certainement 1000 questions mais c'est bien comme ça.
Quand je reçus la notification du message mon cœur tambourinait comme jamais. Boum boum boum boum. Je saisis le code et les résultats apparurent.
Je traversais le document de haut en bas et tout en bas je vis un truc du genre HIV et à côté, le statut. Positif pour dire que j'étais malade ou négatif pour signifier que j'étais saine.

Et le résultat était................................................................................................................
















.....NÉGATIF. Il était négatif putain. Je sautais au plafond. J'étais la personne la plus heureuse du monde sur le coup. Je pris mes résolutions et je décidais de me trouver un homme avec qui je me retrouverais régulièrement. Je décidais d'être la femme d'un seul homme. Je continuais donc à me faire du bien comme je le dis. Lol.
Pour le suicide je pense que c'était juste sur le feu de l'action que je décidais de cela mais je l'aurais jamais fait. J'aurais vécu avec la maladie jusqu'à ce que la mort frappe à ma porte. J'ai trop peur de la mort pour faire cela. Rien que d'y penser ça m'effraie. Donc je pourrais jamais me donner la mort c'est juste impossible.

Commentez et aimez et je balancerais un autre chapitre.
Il en faut de la motivation pour écrire.

Aventure 4.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant