Des tensions dans l'air

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Il était tard, très tard, mais je ne dormais toujours pas. J'étais entourée des Sully et Tuk était collée à moi.

Ils dormaient tous, profondément, et moi, j'étais là, étendu, les yeux grands ouverts n'arrivant pas à trouver le sommeil.

Je décala doucement Tuk qui laissa échapper un soupire dans son sommeil avant de se retourner et de se coller à Kiri.
Je me leva et quitta la tente dans le plus grand silence.

Une fois dehors je pris une grande inspiration, mais je le regretta tout de suite.
Dans la forêt l'air était doux et ça sentais, le bois, les feuilles, la mousse, un mélange d'odeur très agréable.
Alors que là, l'air empestait le poisson, l'algue, les moules et les huîtres, et le sel me piquait les narines.

Je me concentra alors sur l'ouï.
Je ferma les yeux et écouta les sons; on entendait les vagues qui ondulaient sur la mer et qui  venaient s'écraser sur la plage et le vent qui soufflait sur le toit des tentes et entre les feuilles des palmiers.
Encore une fois, la forêt était beaucoup plus intéressante.
On y entendait les animaux nocturnes qui marchaient sur les feuilles mortes, les hiboux qui hululaient, les arbres qui respiraient, les plantes fluorescentes qui faisaient leur danse en s'allumant et s'éteignant, le vent se faufiler entre la végétation et le petit ruisseau qui coulaient doucement.

J'avança vers l'eau et m'assise sur le bord du ponton pour y tremper mes pieds.
L'eau était froide et le sel me faisait un effet bizarre au contact de ma peau, mais ça me fis quand même du bien.
Je m'allongea, en laissant mes pieds dans l'eau, et regarda le ciel sombre constellé d'une infinité d'étoile.

Je ferma doucement les yeux et me laissa bercer par le son des vagues.

J'étais sur le point de m'endormir quand j'entendis soudainement des pas sur le pont qui s'approchaient de moi.

Je me redressa brusquement et fus surprise en voyant non pas un des Sully mais un Metkayina.
Je n'arrivai pas à le distinguer à cause de l'obscurité, mais il me surplombait de sa grande taille et sa présence me fis me sentir comme un petit insecte en face de lui.

Il me fixait longuement et ne disait rien, c'était très perturbant, mais pourtant, je ne mettais pas levée, j'étais toujours assise, mes pieds trempés dans l'eau.

« Qu'est-ce que tu fais là ?! »

Il avait dit ça sur un ton sévère, sec et sans aucune gentillesse et je n'avais pas aimé.

Je me tourna vers lui et pu enfin distinguer son visage, Aonung.

Je ne sais pas pourquoi mais je fronça instinctivement mes sourcils et répondu sur le même ton que lui.

« C'est interdit de se promener la nuit peut être?! »

Il me dévisagea et lança un rire moqueur.

« Non, c'est jusque votre espèce doit beaucoup dormir à force de sauté de arbre en arbre comme des singes ! »

Il avait dit sa pas comme un compliment ou une admiration, mais comme une méchante moquerie.
Je me sentis rougir de colère.

« Je n'ai pas envie de perdre mon temps avec un poisson géant doté de parole. Quoi que, je préférerais avoir une discussion avec un poisson, ils savent se servir de leurs cervelles, eux »

Et j'appuya bien sûr le "eux" en voyant le sourire narquois de Aonung disparaître.

Je ne pu m'empêcher de lâcher un sourire satisfait, j'étais plutôt fière de ma réplique.
Et je savais quelle avait fait effet, car le Metkayina ne disait rien et je l'entendait grincer des dents.

Je me leva.

Aonung s'approcha, et je sentis sa colère dans sa voix.

« Tu as dis quoi là, vasi répète un peu pour voir! »

J'avais beau avoir une tête de moins que lui et moins de muscle, je n'avais pas peur.

« A parce qu'en plus de ne pas savoir utiliser ton cerveau tu es sourd! Ça doit pas être facile tous les jours »

Je le vis serrer les poings.
Et hop, je l'avais encore touché.
Je n'étais pas d'humeur se soir et il a eu le malheur de venir vouloir m'embêter.

« Et puis c'est quand que vous partez ?! On est pas les baby-sitters d'animaux de compagnies tous frêles! Et encore moins d'un monstre albinos! »

Aille!
Là, ça me toucha au fond, même ici on me faisait voir ma différence des autres méchamment.

Il sourit et vint se rapprocher encore plus de moi en me dévisageant de toute sa hauteur et me lançant des éclairs par les yeux pour me défier.

Je pouvais sentir son souffle sur mon visage tellement on était proche.

« Alors le petit animal ne sait plus quoi dire, il a peur, il va aller se réfugier auprès des Sully ou peut être vers ses parents. -dit il sur un ton moqueur-

- NON ! Je n'ai pas de parents (si mais je ne les considère pas comme tel). Je n'ai pas peur, et encore moins de toi et d'ailleurs je ne pense pas que quelqu'un ai peur de toi dans cette univers, même pas le plus petit des insectes et la plus peureuse des personnes!

- Ou! Mais c'est que le petit animal se défend!

- Et oui, fais attention, le petit animal sait se servir de ses griffes et plutôt bien même.

- A ouai

- Tu veux voir peut être »

Alors que je m'apprêtais à mettre une griffe sous sa gorge et lui à me mettre son poing dans la joue, Lo'ak apparue derrière moi.

« Tp, calme toi -dit il calmement-

- Il m'a cherché ! -répondis je alors que Aonung lança un sourire narquois-

- Je sais, je sais, mais il n'en vaut pas la peine.

- A ouais et pourquoi je n'en vaudrai pas la peine le gringalet »

Je grogna.
Lo'ak posa un regard réprobateur à Aonung avant de se re concentré sur moi.

J'étais crispée, lançai des éclairs à Aonung des yeux, mes griffes étaient sorti.

Soudainement, Lo'ak m'attrapa par la taille et me recula.

« Allez viens »

Je ne résista pas et me laissa faire, il m'écartât du Metkayina et me mise dos à ce dernier. Il passa un bras autour de mes épaules et m'emporta a l'intérieur de la tente.

Je tourna ma tête juste avant de rentrer et vit Aonung qui n'avait pas bougé et qui me regardait toujours de la même façon.

Je souris et lui tira la langue.
Il serra les poings et j'entendis un grognement sortir de ses dents serrées.

L'abeille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant