Chapitre 28

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[PDV Xiao]

Je regarde Aether tituber légèrement en marchant comme il peut. Il refuse mon aide. Depuis tout à l'heure, il agit étrangement en ma présence... Là je le retrouve à se bourrer la gueule  après notre mini querelle. Je ne sais pas où j'ai pu merder. Tout allais bien entre nous, je pensais bientôt faire le premier pas.
Mais il n'en est rien. Je ne peux plus sans savoir ce qui le chagrine.

Nous arrivons devant les dortoirs. Celui-ci entre sans rechigner et on grimpe les marches où seul le bruit de nos pas sont audibles. Il galère vraiment à monter mais il s'en sort mieux que ce que je pensais.
Une fois à notre étage, il traverse le couloir d'une traite, sortant ses clés pour ouvrir la porte et pénétrer dans la chambre. Je le suis, retenant de peu la porte qui allait se refermer derrière lui. Cela m'agace de ne pas savoir !

-Aether, t'as fini d'être grognon ?

Ses yeux jaunes se posent sur moi, il me toise du regard avant de lever du haut jusqu'en bas son regard. Il lâche un râle juste après ça. Qu'est-ce que c'est que ce comportement ?!
Il ne prend pas le temps de se changer complètement, il se contente de juste retirer son sweat et de rester en teeshirt. Il s'allonge sur son lit, sans tirer les draps pour se tourner face au mur.

-Dit-moi tu es trop pompette ou alors on peut discuter comme deux adultes responsables ?

Je l'entends grommeler dans son coin. Je retire ma veste, je suis fatigué mais je n'ai pas réussi à dormir en le sachant dehors dans un état d'agacement aussi fort. Je viens m'assoir sur le bord de son lit, calant mes bras vers l'arrière. Je menace de toucher à quelques centimètres sa cheville dénudée.

-J'ai fait quelque chose de mal ?

Il ronchonne et se met sur le dos, pour me regarder à nouveau mais pas de la même façon qu'il y a quelques minutes.

-Non... Tu n'as rien fait de grave et c'est ça qui m'énerve le plus !

Je ne comprends pas ? Je dois avouer que j'ai la sensation d'avoir sauter en plein vole mais que lui est resté dans l'avion. 

-Qu'est-ce qui te chagrine autant ?

Il commence à tirer une petite mou adorable. Une pulsion me prend, si je l'écoutais je serais entrain de dévorer ses joues. Rien que d'y penser je peux sentir mes joues rougir.

-Rien...

On dirait qu'il est coincé. Je ne sais pas ce qu'il a mais ça le démange. Et s'il ne veut rien me dire c'est que cela forcément a voir avec moi, du moins je suppose.

-Si j'ai fait un truc, ou dit quelque chose de déplacé, n'est pas honte de me le reprocher.

Il retire sa mine boudeuse et redevient sérieux. Son regard... Je me sens bouillir de l'intérieur. Je suppose que la fatigue ne m'aide pas...

-Tu n'as rien fait, rien dit. Tu es parfait, même un peu trop.

Moi parfait ? Première nouvelle.
Étrangement, avec sa façon de me regarder une certaine tension nait et envahit la chambre. Le genre de tension hautement dangereuse lorsque je suis aussi excité par quelque chose. Je pourrais presque devenir fou. Il me rend fou.

C'est assez étrange mais c'est comme si son regard, ses lèvres m'appelaient tous les deux. Dans un mouvement incontrôlé, je me tourne pour lui faire face et je commence à me pencher dans sa direction. C'est la première fois que je ressens cela dans une situation pourtant délicate.
Alors que son regard reste identique, je continue de m'approcher.
Mes lèvres tout près des siennes, je m'apprête à sûrement faire une grosses bêtises. Ce, sans nul doute. Mais... Je ne la ferais pas. Tout cela parce qu'il vient de plaquer sa main sur ma bouche, me stoppant net dans ma lancé.
Nous restons ainsi plusieurs secondes, nos regard  plongés l'un dans l'autre. Je suis un peu confus, le rouge me monte rapidement aux joues voir même aux oreilles.

Maintenant son attitude change, il me regarde avec ses yeux accusateurs. Comme si j'avais fait une bêtise. Cette fameuse bêtise. Je me recule rapidement, détournant le regard.

-Je suis désolé, je ne sais pas ce qu'il m'a prit.

Il ne me lâche pas des yeux. Lui aussi rougit doucement, sûrement de honte. Je me lève, retournant dans mon lit sans chercher plus loin. Je viens de détruire tout ce que j'ai construit. Aether ne me pose aucune question, je peux juste l'entendre se retourner.

J'ai tout fait foiré. A tout moment, je suis le seul à ressentir cela pour lui.

***

Je ne parviens toujours pas à dormir. Le réveil va sonner dans une heure. Ce faire prendre un râteau par quelqu'un qu'on aime beaucoup, ça fait plus mal que ce que je pensais.
Je me redresse dans le lit. Je tourne directement le regard vers Aether qui semble endormi. L'alcool a dû l'aider à s'endormir aussi facilement.

Je tire la couverture, le froid me fait frissonner. Je ne peux le lâcher du regard. Il dort comme un bébé. Cela me rend mélancolique un peu.
Je me lève, puis je viens de mettre à genoux devant son lit. Je le regarde dormir un peu, remettant tout en cause.
Il est tout rouge, c'est assez amusant. Je recale une mèche qui se coince dans ses cils. Il grogne et se tourne a de mon côté. Dire que je ne pourrais jamais le serrer dans mes bras pour lui partager mes émotions.

La vie est cruelle parfois.

Teyvat University - Xiaother -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant