Bonus

1.1K 89 90
                                    

Retour en arrière, chapitre 44. Les 3 minutes dans le placard entre Kaveh et Al.

***

[PDV Kaveh]

Je rentre dans ce placard de malheur, juste après la grande perche aux cheveux gris. On se cale comme on peut et Tighnari ferme rapidement la porte. On n'entend presque plus rien. Le silence faisant rage.
Je sens mon rythme cardiaque augmenter, je me sens mal à l'aise. Nos jambes sont entrecroisés et nos dos calés contre les étagères : une position bien désagréable.

-Ils sont vraiment relou.

-Au sujet de ?

Sa voix est neutre. Il n'est absolument pas boulversé ou en posture de malaise. Je suis donc le seul, comme à chaque fois.

-Nous.

Je peux entendre le « oh » bien qu'il soit faible. En levant le regard, je peux tout juste dessiner la forme de son visage grâce à la lumière du dessous de la porte. Quelle idée de le faire dans le noir...

-Je ne suis plus avec ma copine.

Mes yeux s'écarquillent. Pourquoi il me dit cela maintenant ? Je commence à mordiller ma lèvre inférieur.

-Elle était pourtant mignonne la petite blonde...

-Mais elle n'était pas toi.

Mon coeur pourrait bondir hors de ma poitrine à tout instant. Surtout s'il ne prévient pas face à ce genre de chose.
De plus, il remet sur la table un sujet qui était déjà clos depuis cette fameuse nuit.

-Je t'ai déjà dit que je ne veux rien entre nous...

-Je sais, tu as trop de chose à gérer. Tu ne veux pas t'enfoncer avec une relation.

Le couillon ! Il le sait déjà et pourtant il remet ça sur le tapis. Je le déteste !

-Depuis cette nuit-là, je ne suis plus satisfait par personne. Je ne pense qu'à toi.

-Arrête... C'est plus que gênant trou du cul.

Il pouffe, pour ma part je me sens bouillir. Je déteste quand il fait ça ! Je le déteste lui !

-Le temps que je me retrouve dans une stabilité, tu pourrais fonder une belle famille. Alors oublie-moi.

-J'ai essayé de t'oublier mais je n'y arrive pas. Je te jure.

Si je pouvais le tarter ce serait déjà fait. Mais on est tellement à l'étroit que juste remonter mon bras serait une épreuve bien trop difficile et trop longue.

-Débrouille-toi. Fais ce que tu veux mais ne vient pas me faire chier.

Ça me fait mal au coeur dans le fond. Moi non plus je n'arrive pas à oublier. Pas depuis cette fameuse nuit où tout a dérapé. Quelle idée j'ai eu ! J'ai été trop stupide !

-Je t'attendrais.

Je me fige. Mon coeur cesse de battre pendant quelques secondes pendant que mes yeux s'ouvrent tel des soucoupes. Je peux aussi percevoir la chaleur qui s'intensifie sur mes joues. Comme il veut que j'avance s'il me dit des choses comme ça ? C'est déjà bien assez dure au quotidien de devoir le recaler...
Ce couillon... Il va me faire tomber amoureux.

-Tu vas attendre longtemps.

-J'attendrais autant qu'il faudra. Puis nous sommes colocataire alors si ça ce trouve, pas si longtemps que ça.

Colocataire alors que je ne fais que squatter chez lui le temps que ma situation s'améliore. En attendant, j'ai le sentiment que je suis sur le point de craquer. Ma lèvre doit être plus que rouge vu comment je la mordille dans tous les sens.

-Couillon.

-Mon blond.

Vivement qu'on sorte de se foutu placard ! A ce même instant, la porte s'ouvre. Je me dépêche de sortir, récupérant l'air frais.

A cause de ce foutu jeu, je vais sûrement rien dormir ce soir... Il m'a encore une fois tout chamboulé. Il espère que je perde à nouveau le contrôle mais je ne laisserais pas ça arriver. Je le ferais attendre tellement longtemps qu'il perdra tout intérêt pour moi. Il se trouvera quelqu'un de mieux, quelqu'un qu'il mérite d'avoir.
Ce n'est sûrement pas moi.

Teyvat University - Xiaother -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant