Chapitre 37

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[PDV Aether]

Je me réveille, je me suis assoupis si vite ! Je me relève dans le lit, me souvenant rapidement où je suis. Scaramouche lève directement ses yeux sur moi. Je ne vois Kazuha nul part dans la pièce. Je me sens un peu chaud, la tête qui bouillonne.

-Tien tien... tu es réveillé. Kazuha est partie il y a deux minutes pour aller t'acheter des médicaments. Tu peux te rendormir.

Je suis donc seul avec lui ? Impossible que je me rendorme dans ces conditions. Je tire la couverture qui me donne plus chaud qu'autre chose, ce sous le regard insistant de Scara.

-Pourquoi tu n'es pas aller casser les couilles à Xiao et sa copine ? Tu pourrais briser leur couple pour être avec lui.

Je me réveille, suant avec un mal de crâne intense et lui me balance cela. Je lui lance un regard agacé, il lève les bras comme si j'étais un policier sur le point de l'arrêter.

-Ce n'est qu'une proposition.

-C'est absurde. Rien ne dit qu'il finira avec moi, autant qu'il soit heureux avec sa copine.

Cette réflexion l'interroge encore plus.

-Tu es trop bon.

-Tu es trop mauvais.

Il ricane, je me sens épuisé rien qu'à l'idée de tenir ce genre de conversation avec lui.

-En tout cas, je te comprends.

Mes yeux s'écarquillent, sa voix est devenue douce. Je ne comprends pas en quoi il me comprend ?

-Comment ça ?

-La personne que j'aime était elle aussi jusqu'à récemment avec quelqu'un. J'ai ressentis ce mal qui ronge à petit feu en imaginant, étant observateur du bonheur qu'ils avaient ensemble.

Il décrit à peu près ce que je ressens actuellement. Qui aurait pu croire qu'il était du genre à avoir le coeur meurtri ?

-Pourquoi tu parles au passé ? Si cette personne n'est plus avec son ou sa partenaire, pourquoi tu ne fonces pas ?

Il sourit, amusé par ce que je viens de dire. C'est que cette proposition est très simpliste et enfantine, la réalité doit être plus compliquée. Elle est toujours plus compliquée.

-Il a été déçu par cette relation, et on ne peut pas dire qu'une relation sérieuse avec ma personne soit la plus confiante.

Il n'a pas vraiment tord, au moins il n'est pas narcissique sur ce coup, et se rend compte de son comportement. Mais en attendant, il semble sincèrement tenir à cette personne. Je peux le confirmer rien que par son expression. Ses yeux pétillent doucement, un léger sourire et des joues légèrement cramoisies. Il est fou de cette personne.

-Tu me mets dans une position délicate, je risque de m'imaginer le pire avec Xiao maintenant.

Il pouffe.
Je réalise que je viens de dire ouvertement que j'étais intéressé par Xiao. Bien qu'il ne semble pas surprit du tout ? Kazuha lui aurait tout raconté ?

-Tu le fais déjà bien assez, je me trompe ?

J'échappe un léger rire, il n'a pas tord. Ce gars comprend plus de chose que ce que je ne pensais. Peut-être n'est-il pas aussi narcissique que ce que je pensais. Il doit observer en silence, dans son coin. Il doit savoir beaucoup de chose.

-Je n'aurais jamais pensé qu'un gars comme toi puisse être aussi « romantique ».

Il hausse les épaules.

-Quand la majorité des gens te tournent le dos, tu ne fais attention qu'à ceux qui reste volontairement près de toi. Et avec cette personne, j'ai beau être le plus exécrable possible, il arrive à faire ressurgir le meilleur de moi-même. Je suis différent avec lui.

Il lui est carrément dévoué. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans sa vie mais dans un sens, les gens qui tournent le dos, c'est tellement fréquent. J'en fais partie... Je ne peux que le comprendre et le rejoindre dans ces termes-là.

-Je te comprends. Tu es plus humain que ce que je ne pensais.

-Dit que je suis un monstre pendant que tu y es.

On rigole tous les deux mais je finis par tousser car ma gorge m'irrite encore. Je me sens plutôt mal d'un coup. Comme un léger vertige.

-Ça va ?

Il arrive pour plaquer sa main sur mon front, ses s'ouvrent en grands.

-Quand tu dis que tu es malade, ce n'est pas du Pipo.

Je ricane, provocant encore un vertige. Je suis exténué. Le moindre effort va représenter une source de mal être maintenant. Je n'aime pas me sentir aussi faible.

-Je devrais rentrer dans mon dortoir et passer une bonne nuit de sommeil.

Je cherche à me lever, mes jambes lâchent aussitôt. Scara me rattrape mais trébuche et on tombe tous les deux sur le côté. Heureusement pour moi, il a glissé sa main sous ma tête, me protégeant d'une chute dangereuse.
Il se redresse, soupirant et grognant.

-Tu es débile ou quoi ?

Étrangement, je me suis déjà retrouvé dans cette situation mais la personne était Xiao. Je regarde Scara se redresser et finir à quatre patte au-dessus de moi.

-Ça va ?

Il change d'humeur en une microseconde. C'est impressionnant. Je soupire doucement.

-Désolé, j'oublie que quand je suis malade, mes jambes ont tendance à lâcher prise.

Pourtant cela m'est arrivé tellement de fois que je devrais y être habitué.

-Hum... Enfin-

Il ne finit pas sa phrase que la porte s'ouvre en grand. Deux voix qui discutaient s'arrêtent soudainement. Je lève la tête en arrière, voyant d'abord Kazuha abasourdi. Puis derrière Xiao... La seule personne que je désirais éviter de croiser, notamment dans ce genre de situation.

Scaramouche se décompose alors que Kazuha commence à devenir furieux.

-Connard ! Je t'ai dit de ne rien lui faire !

Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que mon ami lâche son sac plein de médicaments pour se jeter au cou de son colocataire. Il vient le tirer en arrière, le retirant d'au-dessus de ma personne pour le plaquer au sol et se mettre en califourchon dessus. Il lui hurle plein de chose inaudible, serrant fortement le col de Scara pour le secouer dans tous les sens.

Alors que je m'apprêtais a arrêter Kazuha, tendant la main timidement vers lui, une poigne apparaît sur mon poignet. Je lève les yeux et Xiao tout aussi furieux me regarde. Il semble déprimé comme énervé.

Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit qu'il me relève rapidement, provoquant un violent vertige mais je n'ai pas le temps d'y songer. Il commence à me traîner en tirant sur mon poignet.

-On rentre.

Sur ces mots assez froids, il me fait quitter la chambre de Kazuha, m'empêchant de relever le quiproquo.
Il me traine ainsi, malgré le fait que j'ai beaucoup de mal et peu de force, jusqu'à notre dortoir. Je ne peux pas parler car je suis trop occupé à reprendre mon souffle qui est déjà inexistant. Une fois vers notre chambre, il ouvre la porte qui il a dû laisser ouverte et il me pousse doucement dans la chambre, me lâchant enfin.
Je vais directement me poser sur mon lit.

-Mais t'es complètement taré !

Je n'ai pas le temps de m'énerver, ne comprenant rien à son attitude soudaine, que son regard me glace le sang. Ses yeux jaunes me transpercent de par en par.

-Il faut qu'on parle.

Teyvat University - Xiaother -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant