Basement {Hwang Hyun-Jin}

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Mes pieds se bataillaient dans mes talons aiguilles que j'avais enfilé ce matin, à toute vitesse en me rendant compte de mon retard. L'appel d'hier soir avec mon responsable de stage avait été ma seule motivation. Car en me rendant compte que Si-Hun avait dormi à mes côtés, je n'avais eu qu'une seule envie, me terrer au fond d'un trou. Je répète sans cesse qu'il faut que j'arrête d'enchaîner les conneries, mais j'ai bien l'impression que c'est dans ma nature. Je n'aurais jamais dû appeler Hyun-Jin, comme je n'aurais jamais dû laisser rentrer Si-Hun dans ma chambre. Et je n'aurais jamais dû aller boire en plein milieu de l'après-midi. Mais Pil-Do est beaucoup plus tendu en ce moment. Il ne cesse de me prendre la tête à longueur de semaine alors que j'essaie simplement de faire au mieux pour tout le monde.

Na-Yeon ne semble toujours pas décidée à faire un choix concernant son avenir, et c'est moi qui en paye les pots cassés. Jake ne m'aide pas trop non plus, préférant ne pas la brusquer avec tout ça pour le moment. J'espère sincèrement pour ces deux-là qu'il ne se passe strictement rien entre eux. Parce que qu'elle laisse Pil-Do croire à sa mort, c'est une chose, mais qu'elle se permette en parallèle de voir quelqu'un d'autre... c'est un tout autre sujet. Un sujet que je préférais ne jamais avoir à aborder avec elle.

Je rentrai dans l'agence, ayant déjà au moins dix minutes de retard, et m'engouffrai dans l'ascenseur aussi vite que je le pus. Et pour une fois, j'y étais seule. Sa montée me sembla interminable, mais j'arrivai finalement à l'endroit désiré. Ha-Neul n'était pas là, elle était sûrement déjà dans notre bureau avec Hyeong-Joong.

« Hyo-Joo. »

Je me retournai brusquement, surprise d'entendre une voix dans ce hall vide.
Son visage quelque peu cerné s'offrît à moi, subitement.

« Hyun-Jin. Lâchais-je, la bouche entrouverte. »

Un sourire étira ses lèvres, et il s'approcha d'un pas.

« Tu m'appelles par mon prénom, maintenant? »

Son intonation joueuse fit battre mon cœur un peu plus rapidement.

« Désolée, je... commençais-je.

- C'est bon. Me coupa-t-il. Viens avec moi. »

Il passa à mes côtés sans même essayer d'avoir un contact, puis s'éloigna en direction de son bureau. J'inspirai profondément, avant de le suivre. J'entrai en refermant la porte dans mon dos.

Son immense bureau me donna le vertige une nouvelle fois, mais je parvins tout de même à me guider jusqu'à lui, quelques mètres plus loin. Il semblait un peu désorienté, comme si quelque chose le perturbait depuis plusieurs mois déjà. Son souffle était rapide, et puissant, et l'odeur mentholée qui s'échappait de son corps me fit fermer les yeux un moment. J'avais soudainement furieusement envie de le sentir contre moi. De percevoir ses bras m'entourer, de frissonner à cause de son souffle sur ma peau, d'avoir ses lèvres tellement proches que...

« Tu veux boire quelque chose? »

Il coupa court à mes pensées.

« Après ce qu'il s'est passé la semaine dernière, tu crois que je vais te laisser me servir un verre ? »

Ses yeux croisèrent les miens.

« Je t'autorise à utiliser la machine à café, dans ce cas là. Dit-il en appuyant le bas de son dos contre son bureau. »

Je l'observai à mon tour.

« Ça ira. Finis-je par dire. »

Il ne bougea pas, restant là, son regard braqué sur moi. Je sentais un courant chaud parcourir toute mon échine depuis quelques minutes déjà, et ses yeux n'arrangeaient rien. Ça en devenait presque brûlant. Et puis, comme s'il se réveillait, il les déplaça sur le sol.