Basement {Hwang Hyun-Jin}

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A peine arrivée dans les sous-sols de Rain, j'ôtai ma veste ainsi que mes talons, me retrouvant pied-nus sur le bêton ciré de la grande salle.

Il n'y avait presque personne, et je savais pourquoi. Depuis le temps que l'on attendait ça... Qui aurait voulu le manquer ?

Je courus presque vers l'une des seules pièces avec des murs blindés, et à l'instant où je pénétrais dans celle-ci, tous les regards se tournèrent vers moi.

Je ne m'étais pas trompée...

Une bonne quinzaine de personne était ici, le regard livide ou rempli de haine. Les cas comme ça, on les détestait. Car s'attaquer à sa propre famille, c'était encore bien pire qu'un meurtre de sang-froid.

Mes yeux le cherchèrent, pendant de longues secondes, avant que je ne découvre son corps étalé sur le sol, couvert d'hématomes et de sang séché. Voilà tout ce qu'il méritait. Il devait souffrir, au moins autant que sa femme et ses deux filles, qu'il a noyées, l'une après l'autre, les obligeant à être témoin du massacre qu'il était en train de commettre. Et au final, qu'est-ce qu'il en récupère ? Vingt pauvres années en prison ? Dont cinq avec sursis ? Comment peut-il s'en sortir de cette manière ?

Je suis sûre que s'il n'avait pas été blindé de fric, il n'aurait jamais pu se payer cette avocate qui a plaidé la légitime défense. Et jamais il ne s'en serait tiré avec une peine aussi légère.

Il les a tuées, en les noyant, en tenant leur tête sous l'eau pendant des putains de minutes... Si vraiment il ne voulait pas le faire, il les aurait sorties, il aurait arrêté. Jamais il n'aurait pu les faire passer à tour de rôle, les observant mourir avec un sourire sur le visage.

Je passai ma main dans mon dos, prenant mon flingue entre mes doigts. Mes pas résonnèrent dans le silence macabre qui régnait ici, alors que je m'avançai vers ce meurtrier.

« Christopher Lee... Chuchotais-je en observant les détails de mon arme. Comme on se retrouve. »

Je l'entendis cracher sur le sol, avant de se tordre de douleur lorsque j'appuyais sur son torse avec mon pied. Il devait avoir au moins cinq côtes cassées.

« Ça fait plaisir de voir que tu souffres. »

Je m'abaissai à sa hauteur, observant son visage meurtri. Ses yeux étaient gonflés, son visage presque complètement violacé.

Je l'aidai à se mettre assis, pour qu'il puisse voir mon visage entier. Il tenta de détacher ses mains accrochées dans son dos, avant de me regarder avec haine.

« Qui êtes-vous ? Lança-t-il. »

Je ris légèrement, observant le nombre de personne m'entourant. Puis je me reconcentrai sur lui.

« Ton pire cauchemar. »

Je lui mis un coup de poing dans le ventre, qui le fit se plier en deux dans un cri d'agonie.

« Tu regrettes maintenant ? Dis-je un peu plus fort que voulu. »

Je distinguai, du coin de l'œil, Pil-Do se frayer un chemin, pour arriver non loin de moi. Je savais qu'il était là, au cas où je viendrais à déraper. Mais je sais également que ce ne changera rien à la finalité de cette entrevue.

« Qu'est-ce que je pourrais regretter ?! Cria-t-il à son tour. Elles s'étaient léguées contre moi ! Je n'ai fait que me défendre. Pleurnicha-t-il. »

Je ris nerveusement.

« Te défendre ? Elles n'avaient que cinq ans, bordel ! »

Ma main partit toute seule, s'écrasant sur sa joue déjà meurtrie.