Basement {Hwang Hyun-Jin}

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Ma tête me faisait encore plus souffrir qu'hier. Des marteaux martelaient mon crâne, littéralement. Était-ce dû à la drogue qu'on m'avait injectée ? Et combien de temps allais-je devoir attendre ici ?

Depuis la veille, la température était redescendue de plusieurs degrés, peut-être volontairement. Mes extrémités étaient froides, légèrement violacées et ma plaie à l'épaule me faisait un mal de chien. Heureusement, je ne semblais pas avoir de côtes cassées à la suite du coup de pied de Lee Min-Ho. Ça aurait pu poser problème pour le jour où Hyun-Jin déciderait de faire son apparition. Maintenant que je savais qu'il allait venir, l'attente était insoutenable. Je ne cessai de me dire qu'à tout moment, je pouvais mourir avant son arrivée. Lee Min-Ho était imprévisible.

Il n'était pas revenu depuis qu'il avait essayé de me toucher sans mon consentement. Ou devrais-je dire, depuis qu'il a essayé de me violer.

Je n'ai pas revu In-Soon non plus, qui pourtant, avait risqué sa couverture pour me sortir de cette situation. Est-ce que je pouvais réellement lui faire confiance ? N'était-ce pas un autre piège pour me faire perdre la raison, pour de bon ? Elle avait l'air sincère, pourtant. Et je ne pouvais que garder espoir après ce dont elle m'avait fait part. Car, même s'il s'agissait de mensonges, je savais que Hyun-Jin finirait par me retrouver. Que je sois encore vivante, ou non. Je devais garder la tête haute, peu importe ce qui allait se passer.

Le corps de Na-Bi était toujours en face de moi, et l'odeur de putréfaction commençait à se répandre. Je n'arrivais pas à croire qu'elle n'était plus là. Dans ma tête, il ne pouvait pas s'agir d'elle. Elle devait encore être dans les sous-sols de Rain, frappant sur un sac de boxe ou écoutant les conseils de Pil-Do. Je refusais de me mettre la vérité en face des yeux. Cela faisait une mort de plus, quelqu'un qui ne méritait pas de perdre la vie, mais qui, finalement, s'était retrouvé entre les griffes de celui qu'il ne fallait pas, à cause de moi. Si-Hun serait encore en vie si je ne m'étais pas autant rapprochée de Hyun-Jin, et pour ça, je m'en voudrais toute ma vie. Malgré tout, nous avions partagé des choses similaires, toutes les deux, avec une personne que nous avions appréciée. Au départ, je lui en voulais pas mal, je l'avoue. Mais elle restait, après la mort de celui que nous aimions, la seule à avoir partagé des moments aussi intimes avec lui. J'aurais pu en discuter avec elle, nous aurions pu nous aider à faire notre deuil mutuel. Aujourd'hui, son corps sans vie ne cessait de me hanter. Elle m'observait sûrement, de là où elle était.

J'avais eu le droit à une courte douche et à un repas, hier soir. Comme si l'on me préparait à quelque chose. Qu'est-ce qui pouvait bien m'attendre, désormais ? Est-ce que j'allais servir de cible et d'appât comme me l'avait dit Lee Min-Ho ? Et comment allait-il se servir de moi ?

Mes questions allaient peut-être se trouver des réponses, puisque la porte venait de s'ouvrir. Une silhouette que je fus incapable reconnaître pénétra dans la pièce, et je tentai de me redresser comme je le pus, m'aidant de l'appui de mes épaules. J'avais passé les dernières heures allongée sur le sol dur, mes membres étaient désormais endoloris.

« Lève-toi. »

Sa voix grave me glaça le sang, mais je réussis à me mettre sur mes deux jambes, sans grande facilité. Je me sentais lourde et faible, je n'avais pas réellement été nourrie depuis plusieurs jours, je ne pouvais donc bien évidemment pas me sentir en pleine forme.

L'homme présent s'avança vers moi, puis passa dans mon dos. Je sentis ses doigts chauds encercler mes poignets et il délia les cordes qui les maintenaient serrés. Par réflexe, je vins frotter délicatement les marques qu'elles avaient laissées, me rendant compte qu'elles avaient entaillé ma chair.

Il me prit le bras et m'obligea à le suivre. Nous sortîmes, à ma grande surprise, de la pièce dans laquelle nous nous trouvions jusque-là. L'air chaud que j'avais ressenti la dernière fois me frappa de plein fouet et mes extrémités glacées se retrouvèrent remplies de petits fourmillements. Le couloir était sombre, les murs gris foncés rendaient cependant l'atmosphère plus inquiétante. Plusieurs petites ampoules éclairaient le passage et je distinguais, droit devant nous, un escalier en marbre blanc menant à une pièce qui semblait bien plus lumineuse qu'ici.