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Je repris difficilement conscience, sûrement plusieurs heures plus tard. Un marteau ne cessait de frapper ma tête, alors qu'un sifflement incessant résonnait dans mes oreilles. Mes yeux furent compliqués à ouvrir, mes paupières semblaient être collées entre elles, presque impossibles à dissocier. Et lorsque ce fut le cas, j'aurais voulu n'avoir jamais réussi à les ouvrir à nouveau.

J'eus un haut-le-coeur et me penchai en avant pour vider le peu de choses restantes dans mon estomac. Puis les larmes coulèrent sur mes joues.

« Bordel... Soufflais-je en grimaçant. »

Je relevai prudemment les yeux devant moi, mais les refermai presque dans l'immédiat. C'était affreux, comment pouvait-on faire une chose pareille ?

C'est en voulant essuyer les larmes coulant sur mes joues que je me rendis compte que mes poignets étaient attachés dans mon dos, tout comme mes pieds étaient liés entre eux. Je ne pouvais alors qu'observer le corps de Na-Bi, cloué au mur tel le Christ sur sa croix. On lui avait arraché les yeux, son visage était taché de sang et son corps meurtri d'hématomes et de coupures de tout genre. Sur son ventre découvert, entaillé dans sa peau, on pouvait y lire la chose suivante : "tu aurais dû partir plus loin". J'avais désormais plus d'informations sur mon ravisseur.

La pièce dans laquelle je me trouvais était froide, sombre et humide. Des tuyaux parcouraient les murs et le plafond, je pouvais entendre le flux les traversant. Une porte rouillée était la seule sortie probable de cet endroit, et aucune fenêtre ne me permettait de me renseigner sur l'heure qu'il pouvait bien être. Seule une ampoule suspendue au-dessus de ma tête me permettait d'apercevoir les alentours.

L'odeur du sang revint à mes narines et j'eus à nouveau envie de vomir. Mais des bruits de pas lointain m'en dissuadèrent. Ils venaient pour moi.

Un bruit de serrure et la grande porte s'ouvrit, laissant apparaître plusieurs silhouettes. Trois, je dirais, deux hommes et une femme aux vues de ses jambes élancées. Un courant d'air chaud pénétra dans la salle, ne permettant cependant pas de me réchauffer. La vue s'offrant à moi m'avait suffisamment glacé le sang.

« Mon petit cadeau te plait ? »

Je reconnus cette voix presque instantanément et les frissons qui parcoururent mon échine me firent me redresser. Ils fermèrent la porte derrière eux.

« Va en enfer. Dis-je simplement en guise de réponse. »

L'un d'eux s'avança de quelques pas, me permettant d'apercevoir son visage.

« Ce n'est pas très gentil ça. »

Il leva précipitamment son bras. Je voulus contrer son attaque, mais mes mains liées dans mon dos m'en empêchèrent. Je me pris alors un violent coup au visage. La douleur se propagea péniblement jusqu'à mon épaule déjà meurtrie par un méchant coup de couteau.

« Chung-Su ne t'a pas appris les bonnes manières, à ce que je vois. »

Je voulus me débattre pour lui en mettre plein la figure, mais je compris vite que cela était peine perdue. Ils avaient le dessus, et je ne pouvais que rester là à les regarder, maudissant mon sort. Pourquoi est-ce que je n'avais pas simplement pris le temps de discuter avec Hyun-Jin plutôt que de partir pour éviter cette conversation ? J'avais mis mon départ sur le dos de son comportement, alors que je savais pertinemment que j'avais simplement voulu éviter le sujet pour ne pas avoir à lui expliquer l'état dans lequel je m'étais mis quand j'ai décidé de quitter sa vie et de m'éloigner de l'histoire que nous aurions pu vivre. Ma fierté finira par me tuer, un de ces jours. Peut-être même aujourd'hui.

« Chung-Su n'a rien à voir là-dedans. Laissez-le reposer en paix. Répondis-je.

- Au contraire. »

Basement {Hwang Hyun-Jin}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant