Une maladie addictive.

7. Eric

Toute la journée je n'ai fait que de regarder le message de Maddison. Putain, oui. Elle a succombé, madame polaire m'a donné rendez-vous ! A mon réveil je n'étais pas sûr que ce soit vrai, mais si. Elle m'attend. La journée a été d'une éternité abominable. Entre les réunions dans l'open-space pour établir les nouvelles maquettes du nouveau parfum et les appels incessants de notre nouveau collaborateur, je dois dire que ma tête et ma bite sont à deux doigts d'exploser.

Depuis que j'ai repris l'affaire familiale, mon stresse est à son comble. Je ne vois plus le bout du tunnel. Depuis maintenant plus de soixante ans, l'entreprise n'a cessé d'augmenter en chiffres d'affaires. Notre but est simple. Aider nos clients à vendre leurs produits à l'aide d'animations extérieures.

En ce moment, nous sommes sur l'un des plus gros projets jamais réalisés au cours de ces trente dernières années. La marque du parfum "L'incandescent" a fait appel à nos services pour augmenter leur pouvoir d'achats, car pour être transparent et le plus honnête possible, il n'a pas fait fureur, comme les précédents...

Nous voilà donc pris au piège depuis plus de deux mois à chercher une solution pour subvenir à leur besoin. Mais grâce à Jason, nous avons enfin trouvé la solution !

Je dois l'admettre, ça ne fait même pas un mois qu'il est ici et il a déjà réussi à trouver le remède que nous cherchions désespérément. Ce gars en a dans le crâne, il ne faut pas se le cacher. A chaque fois, qu'on se croise ou qu'il entre dans mon bureau pour me faire une conclusion de ce qu'il a trouvé, une touche d'amertume me brûle la langue.

Il me fait ressentir la même peine que celle que j'éprouve pour Manon, comment font-ils pour vivre avec les monstres que nous sommes ? Ce qui me brise encore plus c'est quand il vient me demander des conseils pour sa relation. Ce mec est tellement amoureux que je viens à me poser la question si j'aime vraiment ma femme. C'est absurde parce que je sais que je l'aime mais...MERDE. Il est piqué par Maddison et je dois l'admettre des fois ça me fout les boules. Pourquoi lui, il arrive à désirer sa compagne aussi puissamment alors que moi non...

— Eric, je vais y aller si ça ne te dérange pas, j'ai terminé, dit Jason en entrant dans mon bureau.

Je jette un œillard à ma montre et découvre qu'il est déjà 20h30. encore plus qu'une heure et demie à tenir. Mais si elle venait pas finalement. Non je pense...

— Oh, oui bien sûr. Ta femme t'attend, merci d'être rester plus longtemps que prévu, dis-je faussement content.

— Non, ce soir je vais chez mes parents. Maddy n'est pas là, elle est partie rendre visite à sa grand-mère.

A sa grand-mère, voyez vous ça.

— Sans ta moitié toute une nuit ! Tu vas arriver à tenir ? dis-je en rigolant, pas du tout amusé par ce mensonge.

— C'est sûr, ça fait toujours mal de pas l'avoir dans mes bras le soir mais comme on dit, ça rend les retrouvailles meilleures.

Il me fait un clin d'œil. Et je me vois obliger de lui décrocher un sourire crispé. Il faut qu'il parte au plus vite sinon je ne suis pas sûr de pouvoir tenir longtemps avant de me frapper, très, très fort.

— Bon et bien... Bonne soirée, je conclus. Je ne veux pas que tu fasses attendre ta maman, quand même. On sait tous que nos mamans sont nos deuxièmes femmes. Il ne faut pas les énervés.

Jason rit à gorge déployée. Son rire est doux mais viril. Je comprends pourquoi Maddison l'aime. Il est charismatique avec une aura enfantine et innocente. Le genre de mec qui ferai fondre n'importe qu'elle femme saine d'esprit.

— Tu as raison. A demain, alors. Passe le bonsoir a ta femme de ma part.

-Ce sera fait, dis-je amèrement.