PAINT ME (naked) ➹ hyunchan

» chapitre 4

Deux jours. C'était le temps que Chan s'était laissé avant de prendre une vraie décision. Il voulait revoir cet inconnu, mais il voulait aussi être sûr de ne pas faire de bêtises. Ce n'était pas rien, ça allait être un grand pas pour lui. C'était la première fois qu'il allait revoir une de ses conquêtes dans un autre contexte. Et le fait qu'il s'agisse d'un homme le mettait très mal à l'aise. Minho lui avait envoyé quelques messages pour l'encourager, non seulement dans son travail, mais aussi à revoir cet inconnu qui, visiblement, lui avait redonné un souffle de créativité. Et son ami avait raison. Pouvait-il vraiment se permettre de passer à côté de ça ? Il avait besoin d'inspiration pour se remettre à peindre durant des jours comme il l'avait fait. Mais il n'était pas forcément prêt à tout accepter.

Tout d'abord, il allait rendre le portefeuille à son propriétaire. Il allait aussi s'excuser pour son comportement. Peut-être qu'ensuite, il pourrait lui proposer quelque chose. De discuter autour d'un verre, une soirée, un rendez-vous. Il secoua la tête. Il ne savait pas s'il était capable d'une telle chose. Cela faisait bien longtemps qu'à part Minho, il ne côtoyait plus d'autres personnes en dehors des quelques fêtes auxquelles il allait. Ça ne s'annonçait pas facile.

Après avoir piétiné du salon à la cuisine et de la cuisine à la salle à manger, Chan s'arrêta. Il resta droit, le regard fixé vers la porte de sa chambre. Peu à peu, il retrouvait quelques images de cette nuit-là, et les sensations lui paraissaient fabuleuses. Cela l'embêtait de penser ça. De ressentir ça. D'aimer ça. Il soupira et fit volte-face pour retourner au salon. Il saisit le portefeuille et se dirigea vers l'entrée. Il enfila une veste, ses chaussures, puis attrapa ses clés de voiture. Il allait y aller, il était décidé et il ne ferait pas demi-tour. Il irait le voir, s'excuser, lui rendre ce qui lui appartenait et lui proposer de se revoir. Ce n'était pas qu'il désirait cela plus que tout, mais il pouvait toujours tenter. Et il n'était tenu à rien. S'il voulait mettre un terme à tout ça, il n'aurait qu'à le lui dire. Pour une fois, il partait en vainqueur, oubliant presque le fait que cet inconnu pouvait refuser sa proposition.

Calé dans le siège conducteur, Chan entra l'adresse qui se trouvait sur la carte de visite dans le GPS et il se mit en route. Plus les kilomètres défilaient et plus il sentait que sa respiration s'affolait. Ses mains, cramponnées au volant, devenaient horriblement moites. Il avait peur de se confronter au jeune homme qu'il avait foutu à la porte quelques jours auparavant. Peut-être qu'il allait l'insulter de tous les noms et même le gifler. S'il le faisait, ce n'était que mérité. Il avait vraiment mal réagi, mais il était tellement choqué de se réveiller à côté d'un autre homme… Il n'avait pas été capable de gérer la situation correctement. De toute façon, depuis un certain temps, il ne savait plus rien gérer, alors c'était plutôt normal qu'il eut été totalement déboussolé. Les minutes de trajet sur l'écran de son véhicule diminuaient et les battements de son cœur devenaient de plus en plus incontrôlables. Il repéra l'immeuble qui était indiqué comme sa destination et, une fois devant, il s'arrêta. Il y jeta un coup d'œil, il était immense et devait sans doute recevoir plusieurs entreprises. Des gens vêtus de costumes ou de tailleurs allaient et venaient dans les locaux. Chan baissa les yeux pour observer sa tenue. Il allait vraiment faire tâche s'il entrait. Avec son jean troué aux genoux, sa chemise en satin violet et ses grosses boots noirs, il allait même leur faire peur. Il redémarra et chercha une place à proximité pour se garer. Il saisit le portefeuille sur le siège passager et sortit de la voiture.

Ses pas lents et incertains le menèrent tout de même près de l'immeuble et à plusieurs reprises, il hésita à pénétrer à l'intérieur. Il pouvait juste se présenter à l'accueil, demander à ce que la personne appelle le dénommé Hwang Hyunjin, et aller l'attendre dehors. Ce n'était pas non plus insurmontable. En théorie. Son regard balaya les alentours et il repéra un petit groupe de salariés à quelques mètres. Ils se dirigèrent vers l'immeuble pour y entrer et en profita pour les suivre. Il arriva dans un immense hall au carrelage immaculé. Il pouvait même y voir son reflet. Dans le fond, juste à côté des cages d'escaliers et des ascenseurs se trouvait un large comptoir avec un grand panneau portant le nom de toutes les sociétés implantées là. Quelques regards curieux se posèrent sur lui et il préféra ne pas trop s'en préoccuper. Il se dirigea vers le comptoir et une jeune femme s'inclina.