12. Comment se remonter le moral en deux étapes

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"Que se passerait-il si quelqu'un avalait l'anneau ?"

" Je vous demande pardon ?"

"Pippin a demandé ce qui arriverait si quelqu'un avalait l'anneau ?"

" Je ne..."

" Ou si quelqu'un faisait fondre une coque de bronze sur l'anneau ? De cette façon, aucun de nous ne pourrait être tenté de le mettre jusqu'à ce qu'il soit détruit."

"Je suis tout à fait d'accord avec vous, Calliope."

"Merci Pippin."

Gandalf roula des yeux, soupira, marmonna quelque chose d'incompréhensible, soupira à nouveau et s'en alla trouver une compagnie plus intelligente en la personne d'Aragorn. Pippin et moi, après quelques secondes de silence, éclatèrent de rire. Gandalf ne pouvait pas comprendre notre genre d'humour.

L'air froid me piquait les joues et je remontais mon écharpe sur mon visage. Mes bottes crissaient dans la neige poudreuse, laissant une traînée d'empreintes derrière moi. Le monde était enseveli sous un dôme de silence, comme si l'hiver avait étranglé et étouffé toute vie sur terre.

Tout semblait calme, à l'exception du vent glacial qui sifflait à mes oreilles, faisant piquer ma peau. Le Caradhras se dressait devant nous : un pic imposant, couronné de neige argentée, mais aux flancs nus et abrupts, d'un rouge blafard, comme maculé de sang. Ça donnait la chair de poule.

Je devais me retenir de m'allonger sur le sol et faire un ange de neige. J'avais l'impression que les autres ne me prendraient plus jamais au sérieux si je faisais ça.

"Ce que nous disions avait beaucoup de sens, cependant", ajouta Pippin après réflexion.

"C'était des questions très légitimes et intelligentes. Je pense simplement que notre esprit dépasse celui de la personne moyenne, c'est pourquoi Gandalf ne pouvait pas nous répondre. Vous savez..."

J'avançai mon bras d'un coup sec pour pousser Pippin hors du chemin. Frodon, glissant sur du schiste, dévala la pente et s'écrasa sur moi, me faisant trébucher au sol avec lui. Nous étions maintenant tous les deux à moitié ensevelis sous une épaisse couche de neige. Sympa.

J'avais de la neige dans le cou. Glacial.

Frodon tenta de se relever tant bien que mal, mais sa cape s'était prise dans mon sac et il retomba. J'essayai à mon tour, sans plus de succès. Ce n'est que lorsque Legolas et Sam vinrent nous aider que nous pûmes enfin sortir de la masse glacée et craquante dans laquelle nous étions piégés.

J'essayais désespérément de reprendre mon souffle, et d'arrêter de rire à cause de mes côtes déjà douloureuses après la chute de Frodon. Ce n'est que dans le silence qui m'entoura soudainement que je remarquai que l'Anneau était tombé sur le sol. Il était là, brillant dans la neige, comme un diamant pur au milieu d'une flaque de cristal.

Boromir avait cessé de rire de nos pitreries et l'avait lentement ramassé par la chaîne. Il se tenait debout, l'anneau pendant devant ses yeux troubles. Après quelques secondes, Aragorn s'approcha prudemment de Boromir qui était figé comme une pierre, fixant toujours l'anneau. Oh là là...

"Boromir ?"

"C'est un destin étrange pour que nous souffrions de tant de peur et de doute pour une si petite chose... une si petite chose."

L'inquiétude me serra la gorge, coupant mon souffle. Un sombre pressentiment me tenaillait tandis que Boromir continuait à ignorer Aragorn, un étrange sourire éclairant son visage.

"Boromir, donnez l'anneau à Frodon."

Boromir sortit de sa transe et rendit l'anneau à Frodon, tout en répondant sur un ton léger:

Des chewing-gums , une guitare et un anneauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant