CHAPITRE NEUF

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" Le bonheur est parfois caché dans l'inconnue."

- Victor Hugo

AARON

- Comment vas-tu, Mon pote ?

Une voix, que je reconnais être celle de mon meilleur ami, me fait revenir sur terre. Depuis que je suis réveillé de mon coma, ma mère hante mes pensées. Elle ne veut pas partir. Elle est apparue au moment où j'en avais le moins besoin. Maintenant, j'espère la revoir, être à ses côtés et l'enlacer comme quand j'étais plus jeune.

- Ouais. Je vais bien. Réponds, je las.

Aujourd'hui, je quitte l'hôpital, j'y suis resté un jour de plus. D'après eux, je n'ai rien de grave, mes coupures que m'a faites mon paternel sont en train de se refermer. Et mes bleus vont partir dans quelques semaines.

Il faut que je me lève, je suis allongée depuis déjà deux semaines. Je retire la couverture et m'assoie sur le lit d'hôpital. Kiotchi se lève du fauteuil et s'approche vers moi. Je m'aide de son bras et réussi à me lever, même si je sens la douleur dans mon dos.

- Il faut que tu te prépares. On ira ensuite chercher Hazel à l'école. Elle t'attend avec impatience. Me dit-il en rigolant.

Kiotchi est ma deuxième source de lumière. Même dans les moments les plus durs, il arrive tout de même à me faire rire ou sourire. Je le considère comme mon grand frère, et lui, il me considère comme son petit frère. Depuis qu'on se connaît, il a toujours pris soin de moi, et maintenant encore plus depuis qu'il sait pour mon père.

Il l'a su par hasard. On rentrait des cours avec Kiotchi et ma petite sœur, sauf qu'à ce moment, mon père était également là, attendant que je lui file ce que j'avais gagné en travaillant dans la boîte de Charly. Ça faisait seulement quelques mois que je travaillais là-bas, maintenant ça fait trois ans.

Depuis trois ans, il essaye de me convaincre d'aller voir les flics. Mais j'ai fait une promesse à ma mère et je dois l'honorer. Une promesse ne sert à rien, si on ne peut pas la respecter. Mon père me l'a appris.

Je m'avance jusqu'à la petite salle de bain, Kiotchi derrière moi avec mes affaires. Il me les passe et moi, je ferme la porte.

Quand j'enlève la blouse, mon regard s'arrête sur mon corps. Grâce au miroir, j'arrive à voir les blessures qui ornent ma peau pâle. Le bleu vire au violet et le violet vire au jaune. Mes bleus recouvrent mon corps.

Mon corps est comme une toile sur laquelle on a défoulé toute la haine.

Le peintre de cette toile n'est nul d'autre que mon père.

Je fixe mon visage. Ce visage qui avait autrefois un sourire qui allait jusqu'aux oreilles. Un sourire d'innocence comme celui d'Hazel. Un vrai sourire.

Mais il me l'a enlevée quand ses coups ont marqué ma peau. Quand il a commencé à commencer à m'insulter. Quand il me met à la porte. Quand il pense à moi seulement pour l'argent. Déjà cinq ans qu'il me l'a enlevé.

Il a réussi à me faire peur. À éprouver un sentiment de terreur quand je rentre chez moi. La peur m'anime constamment, mais encore plus quand je suis chez moi.

Il a réussi à me faire des crises d'angoisse juste en pensant à lui.

C'est mon enfer, et je dois encore le supporter pour honorer la promesse de ma mère.

Je fini finalement par m'habiller d'un pull noir et d'un jean de la même couleur. Niveau style vestimentaire, j'ai toujours fait avec le moins cher et le plus basique possible. La plupart de mes fringues sont de la même couleur que mes habits que je porte actuellement. J'aime le noir, c'est discret et me représente.

𝐁𝐄𝐀𝐓𝐄𝐍 𝐓𝐄𝐄𝐍𝐀𝐆𝐄𝐑 | Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant