𝐁𝐄𝐀𝐓𝐄𝐍 𝐓𝐄𝐄𝐍𝐀𝐆𝐄𝐑 | Tome 1

ÉPILOGUE

" Ne perdez pas espoir, même si dans la nuit la plus sombre, disparait la dernière étoile."

- Christoph Martin Wieland

♫ - Lovely - Bille Eilish - ♫

DYLANE

Mort...
Je déteste ce mot. Il s'est immiscé dans ma tête il y a une trentaines de longues minutes, mais déjà, il me hante, il m'écrase.

A peine que j'arrive chez moi, le cœur lourd que mes genoux fléchissent et s'écrasent contre le sol. Mon cœur, lui, se brise en mille morceaux. Une douleur sourde m'envahit, et ma main, presque instinctivement, se pose sur ma poitrine, là où mon cœur bat encore, mais si faiblement. Mes ongles s'enfoncent dans ma chair, comme pour tenter de retenir ce qui s'effondre en moi. Le choc est parti, quand je suis arrivée à l'hôpital et qu'ils m'ont annoncés sa mort, je n'ai rien fait a par partir de là-bas.

Mon souffle devient chaotique, incontrôlable, se mêlant à mes sanglots. Les larmes coulent sans fin, jusqu'à noyer mon visage. Et alors, je crie. Un cri brut, animal, qui déchire l'air et m'arrache la voix.

Non ! Il n'avait pas le droit ! Non ! Il ne pouvait pas partir ! Pas maintenant. Pas comme ça. Il devait rester avec moi...

Je supplie, désespérée :

— S'il vous plaît... Non... Je ne peux pas...

Alertés par mes cris, mes parents se précipitent à l'enter. En les voyant, je relève la tête, mes yeux noyés de larmes croisent leurs regards. Des regards emplis d'inquiétude, mais aussi de tristesse. Ils comprennent, sans que je n'aie à prononcer un mot. La douleur qui m'habite est si forte, si vive, qu'elle irradie autour de moi.

Mon père s'approche le premier. Lentement, comme s'il craignait de me briser davantage. Il s'agenouille à mes côtés et me prend dans ses bras, m'enveloppant de sa chaleur rassurante.

— On est là, Dylane... On ne te laissera pas tomber.

Ma mère nous rejoint, son visage bouleversé, mais empreint de la douceur infinie des mères. Elle se penche sur moi, et dans un geste d'une tendresse inégalable, dépose un baiser sur mon front.

Je murmure, brisée :

— Je l'ai perdue...

Ma voix s'étrangle.

Je veux l'entendre... Sa voix... juste une dernière fois... Je veux revoir ses magnifique yeux de couleurs si belles et agréables à regarder? Je veux entendre ses mots doux et sentir son odeur. Je veux ressentir une énième fois la chaleur de ses bras...

Mais les mots se coincent dans ma gorge. Je balbutie :

— Il... il... il est... il...

Ma mère pose une main apaisante sur mon dos, sa voix douce comme une caresse :

— Ne te force pas, ma chérie... Ne te force pas...

Je baisse les yeux. Un vide immense m'engloutit.

— Je ne vais pas y arriver... Je ne tiendrai pas...

Et pourtant, dans cette étreinte de mes parents, je sens une fragile lueur. Un fil ténu, qui me raccroche encore à la vie.

***

5 mois plus tard...

Nous sommes le 13 juin. Les derniers jours de cours avant les vacances d'été. Emma est déchaînée, courant dans les couloirs, presque exaltée par la perspective de cette fin d'année. Chaque étape qu'elle franchit semble l'emporter un peu plus loin dans l'enthousiasme, comme si la fin de cette période scolaire marquait la fin d'un cycle, celui d'une épreuve qui, elle l'espère, laissera place à un peu de légèreté, de bonheur.