𝐁𝐄𝐀𝐓𝐄𝐍 𝐓𝐄𝐄𝐍𝐀𝐆𝐄𝐑 | Tome 1

CHAPITRE VINGT HUIT

" Le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient. "

— Charles Caleb Colton

♫ - Those Eyes - New West - ♫

AARON

Je n'ai jamais aimé le nouvel an, depuis que ma mère est morte, les fêtes sont devenues de véritables enfers. Je me suis toujours privé de tout pour donner à ma sœur, le bonheur que nous offrent les fêtes. J'ai vite perdu le goût de la vie, au bonheur, à l'amour. Je n'avais plus goût à ça, mais maintenant que je l'ai rencontré, tout a changé, je me sens important au yeux de quelqu'un et ça fait une grande différence.

J'ai retrouvé la joie de vivre et l'amour qu'une personne peut nous donner.

Je n'ai jamais vraiment su savoir quand on était heureux, mais maintenant tout est plus clair pour moi, le bonheur a enfin frappé à ma porte. Elle m'a tendu la main et m'a aidé à me révéler.

La patience...

J'ai attendu cinq ans pour l'être. On sera tous un jour heureux dans notre vie. Et chacun a ses raisons. Moi c'est une fille de mon âge et brune qui me la rapporte.

Deux âmes brisées...

Deux âmes brisées à réparer...

Alors que Kiotchi, Emma, Marlon, Dylane et moi sommes en ce moment à la fête foraine. Nous marchons et achetons des barbares à papa et des churros.

J'observe mes amies parler tous entre eux. Ils sourient tous. Ils sont tous heureux. Kiotchi et Emma se tiennent la main. Marlon a son bras sur les épaules à ma copine. Et moi je les observe, le sourire aux lèvres. J'aborde moi aussi un sourire.

Je me fais un peu de soucis avec Hazel. C'est la première année que je ne suis pas avec elle pour le nouvel an. On avait toujours cette habitude, lors du nouvel an. Chaque année, je prépare son repas préféré, les pâtes à la bolognaise. Nous mangeons et après nous allons toujours au petit parc qui est proche de la maison. Quand il arrive les coups de minuit, nous allons au sommet d'un toit abandonné. Le même depuis trois ans.

Ce même toit où je vais quand je vais mal.

Puis nous attendons que les feux d'artifices recouvre le ciel noir et cette merveilleuse vue. Ensuite nous regardons le ciel étoilé et je parle de notre mère à Hazel. et plus ma petite soeur grandit, plus elle ressemble à notre mère. Il m'arrive de pleurer le soir du nouvel an, quand je regarde Hazel, et qu'elle me parle ou rigole, j'entends la voix de ma mère, et sa me fait peur. J'ai peur de ne plus entendre la voix de ma mère mais celle de ma petite soeur. Que finalement je ne la vois plus mais que seule Hazel traverse mon esprit.

Une douce main, me prend la mienne. Je relève ma tête, et je croise les yeux foncés de ma petite amie. Naturellement mon sourire se dessine sur mon visage. Dylane s'approche un peu plus de moi. Avec sa main libre, elle essuie une larme qui descend. Son regard est doux.

- Tout va bien, Aaron ?

- Oui désolé. Ma main libre se pose sur la sienne, sur ma joue. On fait quel manège ?

Kiotchi s'avance à son tour, le regard chargé d'inquiétude. Il a toujours endossé le rôle de grand frère, protecteur et indéfectible. 

Quand je suis arrivé au collège, mes yeux différents faisaient de moi une cible facile pour les moqueries. Kiotchi, lui, n'hésitait jamais à prendre ma défense, peu importe les conséquences. Une fois, il a même été renvoyé pendant deux jours à cause de moi. C'était Tyler, encore lui, qui m'avait insulté et qui avait plongé ma tête dans les toilettes.