J'ai Vendu mon Âme dans un Porte-monnaie Magique

CHAPITRE VIII : LE MODE D'EMPLOI

Tout se passait bien dans ma vie depuis l'obtention de mon portemonnaie magique. Je ne me souciais plus de la vie tellement elle était devenue facile pour moi. Je ne manquais pas de quoi manger, j'avais toujours un endroit où dormir, j'avais toujours des gens autour de moi avec qui causer et avec qui faire la fête, même si je savais que ses gens me suivaient pour l'argent que je possédais, mais tant qu'ils ne se souciaient de rien, cela m'arrangeait car j'avais besoin d'eux pour me maintenir en vie.

Un an était déjà passé depuis que j'avais quitté le village et je n'avais plus aucune nouvelle de mes proches depuis mon départ. J'avais toujours en tête qu'ils étaient au quotidien dans leur état de pauvreté absolu et que rien n'avait changé dans leurs vies pendant que moi je jouissais de mon trillion de FCFA. Alors que le soleil brillait de mille feux dans ma vie, le manteau sombre des ténèbres avait commencé à s'installer dans mon quotidien.

Un jour alors que je dormais, aux environs de 03h du matin, j'avais fait un rêve. Dans ce rêve j'étais en face du serpent géant qui m'avait sauvé de mes agresseurs et qui me disait ;

« Sébastienssss Abenasssss j'ai faimsssss je veux que tu me donne à mangertttsss »

Et moi je lui posais toujours la question ;

« Mais pourquoi as-tu faim ? »

Il me répondait ;

« Si tu veux continuer à jouir de ta fortunessss il faut que tu me donne quelque chose en sacrificesss »

Après cet échange avec le serpent dans mes rêves, je m'étais réveillé soudainement à 06h00 sous le chant d'un coq. Suite à ce rêve que j'avais fait je me doutais que peut-être cela était des signes des retombés du portemonnaie magique mais, je refusais cette réalité et je là mettais toujours à l'écart de mon esprit car j'avais donné ma confiance au Grand Sorcier et qu'elle m'avait rassuré qu'il n'y avait pas de conséquences lors de l'utilisation de ce portemonnaie, qu'elle me l'avait donné afin de m'aider à faire sortir ma famille de la pauvreté.

Ce même jour, j'avais prévu d'aller me balader en voiture dans la ville de Douala. Bien sûr c'était mon chauffeur qui conduisait et pas moi vu que je n'avais pas de permis de conduire. J'avais fait tout le tour des quartiers chauds de la ville de Douala tel que Bonapriso, Bonanjo, Akwa, Logpom, Kotto, etc... J'étais vraiment heureux de découvrir mon pays sous un nouvel angle de vue. Moi qui pensait que le Cameroun était un pays sous développé à cause du fait que j'avais grandi au village, les différentes constructions et complexes que je voyais au travers de la vitre fumée de ma Rolls Royce me rendait admiratif et fier de mon pays. Alors que je visitais le dernier lieu de ma journée de visite qui était Bonamoussadi, j'avais vu deux (02) fous manger dans une poubelle. Au début c'était flagrant pour moi de voir ce genre de scène en ville mais j'avais fini par m'habituer à ce genre de spectacle. Alors que mon chauffeur passait à côté de l'endroit où les fous mangeaient dans la poubelle, un s'était retourné et je n'en croyais mes yeux... S'était l'un de mes amis que j'avais croisé pour la première fois chez le Grand Sorcier pour avoir mon portemonnaie magique ensuite, c'était au tour du deuxième fou de se retourner et c'était son ami, j'avais su dès l'instant même que c'était mes deux camarades de classes qui étaient soudainement devenu bourgeois grâce au portemonnaie magique que le Grand Sorcier leur avait donné et j'avais aussi deviné à l'instant ''T'' que mes jours étaient surement déjà comptés. J'avais demandé à mon chauffeur d'arrêter la voiture. J'étais sorti de la voiture et j'allais en direction de mes anciens camarades afin d'essayer de leur demander ce qui leur était arrivé au cas où ils pouvaient me répondre. Quand je m'étais approché d'eux, ils s'étaient tous deux retourné et on s'était fixé tous les trois pendant environ quatre (04) secondes. Après ce petit moment de contact visuel, ils s'étaient retournés pour continuer à fouiller dans la poubelle. J'étais figé sur place, j'avais les pieds qui tremblaient et je ne pouvais presque plus tenir debout. J'avais la gorge toute sèche, les larmes étaient au bord de mes yeux et mon cœur était devenu comme défectueux à force de continuer à voir le spectacle de mes anciens camarades de classes se nourrir dans les poubelles. Ça se voyait bien qu'ils n'avaient plus tous leurs sens et qu'ils étaient tous les deux comme perdu. J'avais avalé de force un peu de salive afin d'humidifier un petit peu ma gorge sèche, je m'étais avancé vers eux afin d'essayer dès leur parler, avec une voix toute tremblante, je leur avais demandé ;