Chapitre 9 : Sous la pluie

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Avril 2013

La pluie inondait les rues de Los Angeles rendant le Traffic impossible. Les voitures s'entassaient dans les rues, bloquées par les inondations.

Je n'avais jamais vue de telles torrents de pluies, je pense que si je creusais une piscine elle serait remplie en moins d'une demi-heure.

- On arrive bientôt ? Je ne voudrais pas être en retard pour mon premier jour. Questionnais-je Henri notre chauffeur.

- Oui mademoiselle, nous arriverons dans moins de 5 minutes. Après ce bref échange, sa concentration se reporta sur la route.

Mes écouteurs dans les oreilles, ma playlist défilait et c'était au tour de Roar de katy Perry de déchainer mes neurones.

Je commençais à chanter sous les yeux attendris d'Henri. Il était notre chauffeur et mon ami depuis aussi longtemps que je m'en souvienne. Il était d'ailleurs mon seul ami.

Mes parents voyageaient beaucoup, trop. Et même si ce n'était pas le cas, je n'aurais jamais la complicité que j'ai avec Henri. Ils sont trop...

Eux.

Je n'avais jamais le temps de m'accrocher à une ville et encore moins aux personnes qui y vivaient.

La seule stabilité dans ma vie était un homme de 57 ans.

Dans un autre contexte c'est chelou...

- Voulez-vous que je mette le bluéfoute ?

- On dit le Bluetooth Henri, mais oui je veux bien. Me moquais-je en lui tendant mon appareil.

Ses gants blancs l'empêchèrent de taper sur l'écran de mon téléphone, ce qui amplifia mon rire. A cause des larmes, je sentis mes lentilles de couleurs se faire la malle. J'ouvris mon miroir de poche pour les remettre à leur place. Une fois terminé, Henri lui, n'avait pas fini de se battre avec mon téléphone.

- Vous pouvez enlever vos gants pour avoir plus de facilité.

Son regard perplexe me força a ajouter

- Je ne dirais rien, je vous le promets. Je ne suis pas Cassandre.

Il sembla se souvenir à qui il s'adressait et enleva avec précaution son gant alors que nous étions toujours à l'arrêt. Sa phalange manquante me fit encore ce même haut de cœur que lorsque je le voyais.

Il s'agissait du prix qu'il avait payé pour s'être lavé les mains devant ma demi-sœur Cassandre.

J'étais dans la pièce d'à côté ce jour-là, je m'en souviens comme si c'était hier et je pense m'en souvenir encore longtemps. Je faisais mes devoirs pour mon cours de solfège, Henri se lavait les mains dans la salle de bain et avait retiré ses gants. Je le savais car je l'avais déjà surpris une fois, il ne m'avait pas remarqué et que les anges en soient loués. Je n'avais rien dit, à personne. Je savais ce qu'il lui arriverait si mes parents l'apprenaient. Tous les jeudis à 17h47 précise, il se lavait les mains car c'était la seule heure ou tout le monde était réunis dans le petit salon pour boire l'apéritif. Je veillais alors sur lui, pour m'assurer que personne ne le surprenne.

Chez nous les règles étaient très strictes, et l'une d'elle était de toujours et en toutes circonstances porter des gants.

Cette règle ne s'appliquait qu'aux domestiques et aux majordomes, Cassandre, la fille de mon très cher père avait peur des bactéries.

C'était très paradoxale puisqu'elle n'hésitait pas à aller coucher à droite et à gauche. Tout pouvait lui passer sous la main, mineur, adulte, quarantenaire, homme marié.

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