Chapitre 12 : Maudit patron

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- Ou-est-il ? Hurlais-je à plein poumons dans le couloir menant jusqu'à la pièce centrale, ma voix se répercutant sur chacune des parois des murs les faisant presque gronder.

- Kate, calme-toi je t'en supplie. Les supplications de Thomas n'avaient pas d'importances.

William était ici, au QG.

Il était chez moi

Encore une fois...

Thomas venait de m'informer que William avait signé un contrat avec Franck deux jours après mon hospitalisation. Au début je pensais que c'était une blague de mauvais gout, mais quand les yeux de mon ami s'étaient détournés des miens. Une rage sanglante s'était emparée de mon corps, c'était comme si des milliers de décharges électriques contrôlaient mon corps et mon esprit. Je ne répondais plus de rien et me laissant envahir par cette sensation que je savais néfaste.

Je n'avais pas pris la peine d'enfiler des chaussures et m'étais levée en furie à la recherche de cet enfoiré, déambulant dans les couloirs avec les habits propres qu'on m'avait passés lorsque j'étais dans le coma. Le pantalon trop large me freinait dans mes mouvements, et le T-shirt ne me protégeait pas du froid du QG qui me procurait des frissons.

Ou était-ce mon adrénaline.

Je m'arrêtais un instant. Je ne pouvais pas l'attaquer à main nues. Il ne ferait qu'une bouchée de moi, si j'avais guéri lui aussi. Je me dirigeais vers mon bureau, la salle d'arme m'avait été interdite après que Thomas ait vue l'expression meurtrière dans mes yeux. L'envie de tuer n'avait jamais été aussi forte.

J'avais l'avantage, il ne se doutait surement pas que j'étais ici, que j'étais réveillée et prête à me venger.

J'allais me le faire.

- Ou est-ce que tu vas ?

Je fis de grands pas jusque mon bureau, j'ouvrais les tiroirs un à un, vidant leur contenu sur le sol à la recherche de quelque chose. Un pistolet, un couteau, je ne sais pas.

Mais il me fallait...

Mon regard s'attarda sur les dagues en argent massif que je caressais lentement du bout des doigts. Je ne les utilisais qu'en cas d'extrême urgence.

Il s'agissait d'une urgence.

J'emportais avec moi quatre dagues en argent sans que Thomas ne puisse s'en apercevoir. Par la même occasion, j'attrapais la clé du bureau qui était cachée dans le pot de fleur. Je feignais de me détendre pour attirer son attention sur mon visage et non sur ce que j'avais dans la main.

D'extérieur, je paraissais plus calme, un long ruisseau tranquille. Mais à l'intérieur, la tempête faisait rage, des tsunamis de colère ravageaient mon corps et mon esprit. Les pulsions meurtrières étaient de plus en en plus violente. Et la seule façon de les apaiser, était de les laisser s'exprimer.

Mon arme camouflée sous mon maigre pull je me dirigeais vers la porte, mon épaule reposant sur le cadrant. Je croisais les bras sur ma poitrine et regardais mon ami. Je me sentais coupable pour ce que j'allais faire mais c'était nécessaire.

C'était un mal pour un bien.

Mon ami était assis sur le canapé en cuir qui se trouvait en face de mon bureau. Ses pieds reposaient sur la table basse en face de lui. Il me fixait, attendant que des mots sortent de ma bouche mais au lieu de dire ce qu'il attendait de moi, je soufflais un simple.

- Désolée.

Je pus voir la lueur d'incompréhension dans ses yeux, avant de refermer violement la porte et de l'enfermer à double tours.

MonarqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant