Se retenir | Romance MxM | Original Characters

18.

Le retour avait été compliqué. Les cours avaient repris et les examens approchaient à grand pas. Lucas n'avait pas reparlé avec Elias du problème évoqué pendant les vacances, à propos de sa réussite scolaire. A la place, il s'était contenté de passer tout le temps libre qu'il avait avec lui pour qu'ils puissent réviser ensemble. Allan s'était joint à eux à de nombreuses reprises et le footballeur s'était même étonné de retrouver Trey chez son petit-ami. Il savait qu'ils s'étaient un peu éloignés, mais il voyait bien que le basané avait l'air de vraiment tenir à lui pour qu'il s'accroche de cette manière à leur amitié.

Le brun avait fait preuve de dureté envers lui-même. Il connaissait ses faiblesses et jetait rapidement l'éponge bien que Lucas soit présent et tente à maintes reprises de lui réexpliquer. Ce dernier ne lâchait pas prise, il se montrait fort pour eux deux. De plus, il sentait que son copain n'en pouvait littéralement plus. Il avait du retard à rattraper et pessimiste comme il était, c'était difficile.

Ce fut un soir, cinq jours après leur retour, qu'il craqua. Ils étaient installés tous les deux dans le canapé du plus jeune, cahiers, feuilles et crayons sur les genoux. Lucas rappelait les consignes d'un exercice de mathématiques, et Elias envoya réellement tout valser. Son cahier se retrouva à trois mètres du sofa et les feuilles s'envolèrent à sa brusquerie. Ça faisait à peine une heure qu'ils s'y étaient mis, le footballeur le sentait faiblir, mais il ne s'attendait pas à cette réaction de sa part.

— Ça m'agace, Lu. J'arrive à rien.

Les bras croisés, le jeune homme se replia sur lui-même. Lucas posa ses affaires sur la table basse et pivota, faisant toucher leurs jambes. Il s'était muré dans le silence et il sentait que ça allait être délicat.

— Arrête d'être si dur avec toi-même.

Une main sur la cuisse de son compagnon, il resserra sa prise. Le brun baissa la tête tout en se mordant la lèvre inférieure. Il n'appréciait pas quand il le ''réprimandait''.

— Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu crois en toi ?

Il haussa les épaules. Malheureusement, Lucas aurait beau tout faire, ça ne suffirait pas. C'était au fond de lui, ancré. Il ne pouvait absolument rien faire.

— Eli, souffla-t-il.

Il ne répondait pas, gardant le silence, parce qu'il n'avait aucune réponse à lui donner. Il ne voulait pas lui mentir, lui assurer que s'il faisait telle chose, tout irait bien. Il ne méritait pas ça. Il méritait bien plus.

La main du jeune homme glissa lorsqu'il remonta ses genoux contre sa poitrine. Il se renfermait.

— J'aime pas quand t'es comme ça, chuchota son petit-ami.

— Pourquoi tu restes ?

Sa voix tremblante lui fit mal. Ils avaient eue cette discussion, Lucas avait même failli lui dire qu'il l'aimait. Elle remontait a à peine une semaine. Il avait crû que c'était bon, qu'il avait saisi qu'il ne le lâcherait pas.

Sans lui demander son avis, le plus grand tira sur les doigts qui tenaient fermement ses jambes.

Il saisit sa main et la serra fort. 

— Je ne vais nulle part, tu le sais bien.

Le brun frissonna. Depuis le début de la semaine, il pleuvait presque tous les jours et en ce début de soirée, il pleuvait littéralement des cordes. En rentrant, ils avaient même dû aller chercher une serviette pour s'essuyer, bien que le plus vieux avait fait le trajet spécialement en voiture.

Elias n'était pas malade, sauf qu'il avait froid. 

— Je ne comprends pas.

Il s'extirpa du canapé subitement, faisant retomber la main de son copain sur le coussin. Ce dernier le dévisagea, perturbé.