46. Max

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J'attends ma belle mère comme convenu par message, dans le hall de l'hôpital à la cafétéria.
Je me prends un café, et m'assois à une table, la tête entre mes mains.
Je dois rester fort, pour Alma. J'ai déjà faibli une fois, et je me suis juré que plus jamais ça ne sera le cas. Mais là c'est différent, sa vie est en danger, et je me battrais jusqu'au bout, même si ça ne dépend plus de moi.
Je sens une main sur mon épaule me faisant lever la tête. Je me lève et prend ma belle-mere dans mes bras. Même si on est pas encore marié, c'est tout comme, et cette femme et moi on est de la même famille désormais.
Elle me chuchote

« Merci d'avoir téléphoner...

- je vous en prie c'est normal. Venez je vous accompagne sa chambre. »

Elle prend ma main et la serre fort en suivant mes pas.
Lorsque j'ouvre la porte d'Alma, elle reste figée devant.

« Ma fille... »

Elle avance doucement, et regarde le corps étendu face à elle. Ses mains se portent à sa bouche, elle se met à pleurer en s'asseyant près d'elle et lui prend la main.

« Ma chérie...C'est si dur de te voir comme ça... tu m'avais promis que je ne te verrai plus dans un lit d'hôpital, hormi si tu m'offrais de beaux petits enfants.. »

Je reste silencieux, ébranlé par ce secret sorti de nulle part, Alma ne m'a jamais raconté qu'elle avait déjà été hospitalisée.

« Alma, ma belle Alma, il faut que tu te réveille maintenant, aucune mère ne peut supporter ça... »

Sa voix est douce mais la détresse de cette femme me boulversé, je n'ai jamais autant pleurer de ma vie.  Je m'avance et embrasse le front de Jeanne.

« Je vais vous laisser seule avec elle, je vais aller me doucher et me changer, je reviens tout à l'heure d'accord »

Elle hoche la tête sans détourner le regard de sa fille. Je sors doucement et marche au radars jusqu'à ma voiture. J'allume la radio pour m'aérer la tête. Mauvaise idée, les paroles de cette chanson sont écrites pour moi on dirait. Le monde m'en veut on dirait.

« J'imagine encore ton rire
S'envoler comme un écho
...

Pendant que nos souvenirs
Se changent en larmes sur ma peau
Oh j'ai mal, j'ai peur
De rester seule dans ce vide
Alors je laisse mourir mon cœur

Des millions de gens mais je n'veux que toi
Même sur les photos j'entends ta voix
Ce qu'il y a de pire, c'est ta main que j'aimerais tenir
Et je sais pourtant qu'elle ne reviendra pas

I'm still holding, holding
I'm still holding on »

Je me secoue la tête, bordel! Oui je m'accroche et je m'accrocherai jusqu'au bout. Je tiendrai sa main à nouveau et elle y répondra!

Je me gare devant chez moi et coupe le contact. Je suis tellement en colère en passant la porte de chez moi. Mon regard se pose sur l'assiette avec la crêpe préparée par Alma, que j'avais oublié de manger la veille au matin. Je l'attrape et la balance de toute mes forces de l'autre côté de la pièce, elle se brise en morceaux, autant que je suis brisé intérieurement. Ça ne sert à rien, mais ça soulage... un peu. Je m'écroule sur le canapé, mon visage entre mes mains. Puis je regarde le plafond et hurle de colère.

« Écoute moi bien toi la haut. Rends la moi! Tu la mises sur ma route c'est pas pour me la reprendre! Je comprends que tu la veuilles pour toi, mais elle est à moi! »

Je soupire et diminue le volume sonore.

« Je t'en prie, ne la prends pas... ma vie ... sa vie... sont liées maintenant. Je t'en supplie... si tu me disais quoi faire pour la sauver, je le ferai sans hésiter. Mais ne me l'enlève pas... »

Urgences Où les histoires vivent. Découvrez maintenant