Massacre à Strauz

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⚠ Disclaimer: Ce texte contient des passages violents et gores ⚠

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 Le vent soufflait particulièrement fort ce jour-là, contraignant les habitants du village de Strauz à rester chez eux, au chaud et à l'abri des puissantes bourrasques. Seuls quelques villageois se trouvaient à l'extérieur et discutaient par petits groupes, la mine sombre et jetant fréquemment des regards apeurés autour d'eux.

Vous en êtes sûrs ? Demanda l'un d'eux à son aîné. C'est censé être une légende...

Malheureusement, il n'y a pas d'erreurs possible. Rien d'autre n'aurait été capable de... ça.

Qu'est-ce qu'on doit faire... ?

Rien. À vrai dire, nous ne pouvons rien faire, à part prier et espérer qu'Il retourne prochainement dans les limbes avant de nous décimer...

Et le Fléau ou la Trinité ? Ils ne peuvent pas le sceller ?

Parce que tu penses qu'ils vont lever le petit doigt ? Pour nous aider ? Ah ! La bonne blague... ricana amèrement le cadet du groupe, un grand blond vêtu de haillons.

C'est horrible à dire... mais je crois que nous allons devoir faire de nouveaux sacrifices, si nous voulons qu'il y ait des surviv- commença un vieil homme bedonnant, avant de se faire brutalement bousculer par un jeune homme.

Hé, reviens-là et excuse-toi, petit con !

Ce dernier fit quelques pas avant de s'arrêter. Puis, lentement, il se retourna vers l'adulte en arborant un regard chargé de haine et un sourire flamboyant de mépris.

Je vous prie de m'excuser de n'avoir bougé que de quelques centimètres le gros tas de graisse qu'est votre corps de lâche, Monsieur Ekilia. J'essaierai de faire mieux la prochaine fois. déclara-t-il d'une voix horriblement mielleuse. Je vous souhaite de passer une bonne journée, au revoir Monsieur Ekilia, finit-il plus froidement en insistant sur le nom du vieillard, avant de s'éloigner.

Jarris Ekilia s'apprêtait à le rattraper, mais son cadet l'en empêcha.

Laisse-le... Vu ce qu'on a dû faire, c'est normal qu'il agisse ainsi. Ses blessures sont trop profondes pour qu'il pardonne à qui que ce soit, sa rancœur est légitime...

Hmpf. C'est pas le seul à avoir perdu des proches, ici. Les gosses d'nos jours sont de plus en plus fragiles... maugréa Jarris avant de s'en aller à son tour.

L'adolescent fulminait. Les poings serrés de colère, il était comme un volcan sur le point d'entrer en éruption. Comment pouvaient-ils oser le regarder, lui parler, lui ordonner quoi que ce soit ? Comment arrivaient-t-ils à se comporter comme s'il ne s'était rien passé ? Cela le rendait malade, autant le comportement de tous que ce qu'il ressentait et ce qu'il avait vu. Incapable de se contenir davantage, le jeune homme à la chevelure d'un blanc pur donna un violent coup de pied dans une pauvre poubelle, la projetant contre un mur.

Marre de ces connards d'enfoirés de lâches... Marre de cette vie à la con... Marre de cette saloperie de Chose... qu'ils crèvent tous... marmonna-t-il avec hargne en reprenant son chemin, le dos courbé pour mieux résister au vent.

Malgré la puissance de celui-ci, rien ne semblait pouvoir souffler l'incendie de colère, le brasier chargé de rancœur mais aussi de tristesse qui brûlait en lui, carbonisant tout le reste. Il voulait se venger, il voulait massacrer la Chose qui plongeait les environs dans la terreur depuis des semaines... Mais il était trop faible pour y arriver. Comme tout le monde. Comme tous les humains.

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