Disparue

.5.

Le lendemain, Michael était revenu au chevet d'Abigail, accompagné d'Anna. Cette fois les médecins avaient posé certaines limites auxquelles Michael s'est vu se soumettre, dont entre autre pas plus d'une heure de visite. Et pour ajouter à cela, pour ne pas brusquer l'enfant, Anna devrait rester en-dehors de la chambre, d'abord l'observant simplement derrière la vitre de cette dernière. Apparemment Abigail avait été agitée toute la nuit dernière. Les médecins en avaient déduis que le retour de Michael avait sacrément perturbé Abigail. Ce dernier avait largement compris que son séjour à Chicago allait devoir s'allonger, et Anna n'allait pas pouvoir rester trop longtemps. Elle,avait d'ailleurs réussie à se faire remplacer pour quelques jours à son rôle d'enseignante, mais mercredi elle devait reprendre son poste. Anna s'était beaucoup inquiétée en voyant rien qu'à travers la vitre l'état de la jeune fille. Allaient-ils réussir ? Allait-elle vraiment rentrer à la maison un jour ? Regardant Michael jouer, comme avec un bébé de trois ans, elle avait craqué et fondu en larmes. Au bout d'une heure la star avait salué Abbie, et a prit Anna dans ses bras une fois hors de la chambre. Durant cette après-midi, ils avaient beaucoup discuté sur le futur, sur ce qu'ils pouvaient tous les deux mettre en place pour le retour d'Abigail. Michael avait appelé ses enfants, il leur avait raconté sa rencontre par téléphone avec leur jeune soeur. Les ados s'impatientaient déjà de les revoir revenir pour s'unir enfin. La seconde nuit d'hôtel fut longue et dur, personne ne pouvait s'empêcher de penser à Abbie. Tout le monde l'imaginait dans son petit lit d'hôpital, soit à exprimer des comportements anxieux, soit à dormir paisiblement dans un vrai lit. De retour de cette nuit à n'en plus finir, le couple s'était levé tard. Ils avaient avaient voulu au départ se promener en ville pour trouver un cadeau pour Abbie mais dehors, tout était noir de monde qui demandait le retour du Roi. Ils ne sortirent que pour retourner voir Abbie à l'hôpital, où ils furent accueillis par un groupe de médecin :

-Après réflexion Madame va pouvoir rencontrer Abigail en personne, on recommande quinze minutes avec la présence de Monsieur Jackson.

Une introduction en douceur pour permette à la jeune fille de découvrir peu à peu ce qu'on lui présentait comme étant sa famille, un concept jusque là inconnu pour elle. Si le climat semblait bizarre aux premiers abords, l'ambiance s'était adoucit quand Abigail avait tendu une de ses chaussettes à Anna. Le temps avait encore été respecté et les médecins espéraient bientôt qu'Abigail s'habitue vite de ces visites et s'attache à sa véritable famille. Ils plaçaient en eux l'espoir de vrais progrès.

En rentrant à nouveau à l'hôtel, Michael avait appelé ses enfants pour avoir de leurs nouvelles et leur montrer qu'il serait toujours présents pour eux aussi. En participant enfin aux visites Anna avait fait des pieds et des mains pour prolonger son absence pour le reste de la semaine. Elle s'était instantanément attachée à la petite Abigail. Ils n'avaient certes pas encore le mauvais rôle qu'était entre autre l'apprentissage à la propreté que les soignants s'efforçaient d'enseigner à la fillette, mais justement, ils devaient s'y former pour pouvoir bientôt remplacer les soignants et prendre leur rôle entièrement à coeur. C'était clair, Anna voulait s'impliquer davantage.

Cela allait faire maintenant une bonne semaine que Michael et Anna étaient ici, ils s'impatientaient tous deux de pouvoir rentrer à la maison et découvrir enfin leur nouvelle vie. Mais depuis jeudi, la pression était monté d'un cran quand les médecins ont fixé un rendez-vous au couple quant à l'avenir d'Abbie.

-Abigail prends enfin du poil de la bête ! Et comme vous savez, nous lui avons fait passer une batterie d'examens. Avec mes confrère, médecins, pédopsychiatres et les services sociaux, nous nous sommes entretenus hier dans la matinée... En plus de l'inquiétude de l'état mental, de ses retards de développement et du traumatisme de ces onze années de captivité, on se préoccupe réellement de la possibilité d'une future réinsertion. Évidemment, on est arrivé à un moment où nous allons devoir mettre en place tous types de stratégies pour encadrer au mieux Abigail. On remarque bien évidemment des améliorations notable à son sujet et surtout socialement. Elle supporte de mieux en mieux le monde et les nouvelles personnes qui se présentent à elle. Elle semble curieuse, et à soif d'apprentissages. Mais voilà... On pense réellement à un centre spécialisé de rééducation situé dans le Minnesota.