Disparue

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Pendant que le couple géraient les différents rendez-vous qui attendaient Abigail, les deux aînés de la fratrie prenaient le chemin de l'école. L'humeur était bien différente de l'un à l'autre : alors que Jake rayonnait à la simple évocation de la petite dernière, Millie n'avait pas encore digéré le réveil en fanfare d'il y a quelques heures, restant silencieuse et tentant de profiter, en vain, du trajet pour récupérer quelques minutes de repos.

-Eh, sourit un peu ! On dirait que tu viens de vivre une épreuve ! Remarqua Jake qui ne pu s'empêcher de la taquiner sur les champs.

-Ce n'est pas comme si ces derniers jours ont justement été mouvementés, excuses moi de subir le contrecoup ! Lui jeta-t-elle un sale regard. J'espère en tout cas que ça ne sera pas comme ça tous les matins...

-Sinon quoi ? La défia-t-il, ce à quoi elle leva les yeux d'agacement. Papa et Anna nous avaient prévenus que tout serait différent maintenant et que ce genre de choses seraient plus que probables d'arriver. Et encore, pour une petite demi-heure de sommeil perdue... On a connu pire comme inconvénients !

-Je n'ai donc pas le droit de dire que je suis fatiguée ? Tu ne comprends donc rien, je ne sais même pas pourquoi je m'embête à te parler !

-C'est toi que je ne comprends pas Millie... On a enfin retrouvé notre petite sœur après toutes ces années, tu devrais être rayonnante et reconnaissante d'un tel miracle !

-Mais je suis aux anges qu'elle soit enfin avec nous ! S'exaspéra l'adolescente presque offusquée. C'est juste que je ne m'attendais pas à ce que les dégâts sur sont comportement soient aussi graves... j'ai le droit d'être aussi inquiète...

-Millie, Abigail a passé douze ans enfermée dans une cave sans aucun contact avec l'extérieur, ni avec d'autres êtres humains très probablement... Tu croyais quoi ? Qu'en même pas une semaine après sa libération elle se tiendrait droite à table, parlant du beau temps tout en sirotant une tasse de thé le petit doigt en l'air ? Ne put-il s'empêcher de commencer à la sermonner.

-Non, bien sure que non... soupira Millie d'un ton plus adoucie, baissant les yeux avant de se tourner vers la vitre pour fuir son frère.

-Eh... vint ce dernier poser sa main sur la sienne. Je sais que ce n'est pas simple, ça ne l'est pour personne, même pour Abby. Moi aussi je suis parfois pris de court devant ses comportements, mais après tout ce qu'on a subit, et surtout elle, on peut prendre un peu sur nous tu ne crois pas ? Pense à ce qu'elle peut aussi ressentir, elle qui se retrouve d'un coup au milieu d'une grande maison entourée d'inconnus... Au fond elle doit être terrorisée par moment...

-Tu ne m'apprends rien Jake, je me doute bien de ce qu'elle peut ressentir. Quoique non, même pas ! Je ne pense même pas qu'on soit capable d'imaginer ce qu'elle a pu vivre durant toutes ces années...

-Pour une fois tu as raison. Plaisanta l'adolescent. Mais si toi même tu en as conscience, essaie de faire des efforts s'il-te-plait. Pense aussi à papa. Jamais je ne l'avais vu aussi heureux ! Tu imagines comment on pourra tous plus vivre sereinement maintenant si on fait de notre mieux pour qu'Abby se sente bien ici ? Peut-être bien même qu'il va enfin apprendre à se détendre et à lâcher du leste avec nous si tu vois ce que je veux dire...

Jake conclut son argumentaire par un malicieux clin d'œil qui arracha un discret sourire à sa sœur. Elle voyait ce à quoi il faisait allusion, et elle reconnu qu'il n'avait pas totalement tord. Maintenant calmée, l'adolescente promis à son aîné de faire des efforts et, la voiture se garant enfin devant les grilles de l'école, enlacé son frère avant que leurs routes ne se séparent. Il restait encore un peu de temps avant la sonnerie annonçant le début des cours, Millie en profita donc pour rejoindre son groupe d'amies qu'elle n'avait eu le temps de contacter durant ce drôle de week-end. Annie, Pricilla et Hope, telles étaient les noms du trio dont elle ne se séparait presque jamais depuis son entrée au collège. Ces dernières ne tardèrent pas à la remarquer au loin et se hâtèrent de la rejoindre, lui épargnant de faire les derniers mètres les séparant.