Disparue

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Cela faisait maintenant plus d'une semaine que Michael avait tout quitté pour Chicago : travail, famille, enfants... Ses journées entières se résumaient à sa fille retrouvée, à préparer son retour tant attendu en Californie. Bien évidement tout son entourage s'était montré compréhensif quant à ce départ précipité. Comment ne pas se réjouir pour lui face à un véritable miracle ? Tous attendait avec tout autant d'impatience l'arrivée d'Abigail, à commencer par Jake et Millie qui allaient enfin revoir leur petite sœur après tant d'année. Leur quotidien s'était aussi tourné uniquement à la préparation de l'arrivée de la benjamine. Entre deux rendez-vous de décorateurs commandités pour préparer une chambre au plus vite pour cette dernière, frère et sœur tentait de se remémorer le peu de souvenirs qu'ils avaient d'elle. Jake, malgré ses cinq ans à l'époque, se souvenait particulièrement du jour où Michael était rentré à la maison avec ce tout petit bébé dans les bras. Il se rappelait également de quelques moments les semaines suivantes, de son père la nourrissant au biberon, de lui tentant d'interagir avec elle, de ses sourires... Millie, elle, n'avait malheureusement presque aucun souvenir d'elle, n'ayant qu'à peine deux ans lorsqu'elle était venue au monde. Tout comme Jake, les véritables souvenirs qu'elle avait d'elle furent sa disparition et le traumatisme qui en résultèrent : les voitures de police, les agents par dizaines fouillant l'hôtel ou s'était arrivé, les questions de ces derniers, les pleurs et cris de douleurs de son père en apprenant qu'il était trop tard et qu'elle devait déjà être loin... Quelle tristesse de songer que les seuls souvenirs de leur sœur se résumaient à tant de douleur et de peur... Mais elle et Jake se consolaient en songeant à tout ce qu'ils allaient faire pour rattraper le temps perdu. Ils avaient déjà mis du leur en aidant à préparer la future chambre d'Abbigail, une chambre d'amie jusque là peu utilisée. Ils furent quelques peu étonnées de voir les aménagements demandés par Michael et les médecins, la chambre ressemblant quelque peu à une chambre d'enfant malgré les douze ans d'Abbigail. Leur père les avait bien prévenus sur les retards de leur sœur, mais c'était pour eux un premier aperçu de ce qui pouvait les attendre. Jake l'oublia rapidement, bien trop heureux à l'idée de la retrouver et ce qu'importe son handicap. Millie était déjà plus inquiète à cette idée, mais cela n'entacha pas sa hâte de revoir enfin cette petite sœur dont elle n'avait aucun réel souvenir.

Du côté de Michael, pas une journée ne s'était déroulée sans passer par l'hôpital. Il s'y rendait tous les jours afin de continuer de voir Abigail, apprendre à la connaître et s'occuper d'elle avec l'aide des médecins. Ces derniers réglaient les derniers détails quant à son départ, transféraient les dossiers à leurs collègues de Los Angeles afin de prendre le relai, effectuaient les derniers tests... Ces derniers se montraient plutôt encourageants : en une dizaine de jours Abbigail avait pris un peu de poids et son bilan sanguin s'améliorait, elle avait une bien meilleure mine que quand elle était arrivée ici. Elle faisait également des progrès socialement et au niveau psychomoteur, révélant une véritable soif d'apprendre quand elle était en présence de personne en qui elle avait confiance. Elle découvrait la parole et voulait maintenant apprendre à s'en servir du mieux qu'elle pouvait, pointant tout ce qu'elle voyait afin qu'on lui en donne le nom qu'elle essayait ensuite de répéter. Son vocabulaire s'enrichissait, bien qu'elle n'arrivait pas encore à construire de véritable phrase, ne s'exprimant qu'en mots clés tel un jeune enfant. Michael prenait un plaisir fou à guider sa fille et à lui apprendre à parler. Dans sa démarche d'aider la jeune fille à progresser, il était allée lui acheté tout un tas d'imagier pour enfant pour qu'elle puisse enrichir d'avantage son vocabulaire. Les médecins avaient salué son initiative, tout comme sa manière d'être en général. L'on voyait qu'il voulait offrir le mieux à Abbigail en plus d'être le meilleur père possible. Quand il n'était pas à l'hôpital, il faisait les boutiques pour préparer son arrivée ou achetait tous les livres qu'il pouvait trouver sur la psychologie de l'enfant, les traumatismes, etc... Il passait ses soirées à les lire dans sa chambre, à prendre des notes. Malgré tout, il restait inquiet quand à ce que l'avenir lui réservait, au point de ne pas réussir à dormir au fur et à mesure que le jour tant attendu du départ arrivait. Ce n'est qu'avec l'aide de somnifères qu'il put se reposer un peu, il en avait cruellement besoin vu ce qui l'attendait.