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-Motif d'intervention ? Demanda l'agent Ashtray prêt à démarrer.

-Tapage nocturne putain... Comme si on n'avait pas autre chose à foutre ! 228 Avenue Arlington, au sud de Chicago... Les voisins seraient venus frapper à la porte pour se plaindre et ça a vrillé. Il y aurait menace d'arme à feu...

-Quelle bande de cassos... Se plaignit Ashtray qui actionna la sirène pour se permettre de doubler et griller certains feux rouges en travers de leur route.

Durant les dix minutes de trajet, l'adjoint du Shérif installa son gilet par balle dans la plus grande des banalités. Lui qui espérait que la nuit serait calme afin de rentrer plus tôt rejoindre sa femme et ses trois enfants en ramenant le petit déjeuner. L'adjoint Palmers chérissait son travail sauf depuis que sa femme lui avait comme mit un couteau sous la gorge pour lui demander de s'impliquer davantage sur sa famille. À l'article du divorce, une pression se pesait contre lui... Arrivés sur les lieux d'un quartier assez défavorisé, deux hommes s'envoyaient des injures, l'un était torse nue, le tee-shirt à la main, comme s'il voulait exposer ses muscles pour dissuader son adversaire.

-Un combat de coq... dit Ashtray lui-même dépassé en détachant sa ceinture.

Palmers déjà sorti du véhicule, leva les mains  en l'air pour mener l'affrontement par la parole. De la musique résonnait dans la maison de droite, tout le quartier pouvait en profiter.

-À qui appartient cette maison pour commencer ? Lança Ashtray.

-Lui ! On n'en peux plus, quand ce ne sont pas des cris, c'est de la musique, les gens travaillent ! Se plaignit le voisin.

-Des cris ? Vous vivez seuls ?

-Non j'ai un coloc, on ne s'entends pas toujours... Répondit le suspect. Mais ça va !

-Il est où votre coloc ?

-Il travail ! C'est bon... Je décompressais !

-L'on va tout de même devoir entrer vérifier le domicile. D'après vos voisins, vous les auriez menacé d'utiliser une arme. Dit Palmers en s'y dirigeant. L'on va devoir vérifier si vous en possédiez bien une et si vous êtes en règle pour en posséder.

-Euh...

L'homme hésitant suivit l'adjoint shérif en se rhabillant.

-La vache, c'est quoi ce bordel ? Dit Palmers. Ashtray appel des renforts et viens voir !

Dès l'entrée, le chef d'intervention marchait sur de la boue, des feuilles papiers jonchant le sol et tout un tas de déchets divers et variés. Il fit la remarque ironique que la chambre de son fils était mieux rangé que ça. Des peaux de bananes et des épluchures traînaient sur le sol, la poubelle semblant se déverser un peu partout dans le domicile.

-Quoi ? Je n'ai juste pas fait le ménage... Vous savez quand on travail quinze heures par jour... tenta de se justifier l'homme face aux regards méprisants des policiers.

-C'est infecte ! Se plaignit Ashtray en pénétrant les lieux.

-Fouille-moi ça ! Ajouta Palmers à son collègue. Seigneur, cette maison mériterait d'être rasée... Il n'y a rien à sauver là-dedans !

-Qu'est-ce que j'ai fais ? Geint le suspect.

-Vous n'avez rien à vous reprocher autre que les menaces faites à vos voisins ?

-Non. Dit l'homme en avalant difficilement sa salive.

-Et bien éteignez moi cette musique de sauvage pour commencer !

Ashtray fit le tour des lieux. Ce n'était pas bien grand et, outre le minuscule couloir, il arriva sur le salon et la cuisine. L'état des lieux était bien ignoble, rien qu'en ouvrant le frigo il y trouva une multitude de produits avariés baignant pour certains dans une sauce étrange. Plus loin, il trouva une porte menant à une chambre en fouillis, le lit n'étant pas fait et les draps étaient couverts de tâches. Après avoir regardé ce qu'il se cachait à l'intérieur de l'armoire, où il avait prit le soin de mettre des gants, il s'attaqua à l'unique table de chevet de la pièce :

DisparueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant