Disparue

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La semaine fut longue et difficile pour tout le monde. Tout d'abord pour Abigail qui découvrait chaque jours de nouvelles choses, de nouvelles sensations, de nouvelles règles à apprendre, allant jusqu'à la saturation face à une telle surcharge d'informations. Elle craquait régulièrement, s'effondrant dans de violentes crises à la moindre contrariété. La pauvre enfant avait été privé pendant si longtemps des besoins les plus basiques que la moindre attente, le moindre refus pour sa propre sécurité était perçu par la jeune fille comme une terrible crainte de manquer à nouveau de quelque chose. L'aide des infirmières et éducatrices qui partageaient son quotidien était précieuse pour canaliser Abbigail qui tantôt semblait prendre ses marques dans la maison puis la seconde d'après avoir l'air complètement perdue et paniquée... Malgré tout il y avait déjà quelques progrès, ne serait-ce que réussir à lui faire avoir une routine quotidienne similaire au reste de la famille. Elle était également curieuse et moins timide qu'à son arrivée, essayant régulièrement d'entrer en contact avec les autres malgré son manque flagrant de vocabulaire. C'est naturellement auprès de son père Michael qu'elle avait le plus de repères, une timide complicité commençait même à germer entre père et fille dans les moments calmes.

Concernant le père de famille, c'était certainement le plus impacté avec Abigail par la situation. En plus de devoir revoir complètement comment s'y prendre avec son enfant revenue du jour au lendemain s'ajoutait la terrible pression de devoir réussir à lui procurer un environnement sain et propice à son développement en plus de celui de faire vivre le reste de la famille. Il avait déjà loupé énormément son travail et même si il pouvait en faire une partie depuis chez lui, il était régulièrement interrompu par Abigail qui demandait une attention de presque tous les instants. Malgré les bons conseils et encouragement des éducatrices, Michael vivait en permanence dans la crainte et le doute. Chaque crise d'Abigail était un crève-cœur et perçu par la star comme une forme d'échec. L'idée de ne pas pouvoir s'occuper de sa fille et de devoir l'envoyer dans un établissement spécialisé était sa plus grande crainte, une seconde disparition de sa cadette qu'il ne pourrait supporter... Il y avait également sa compagne Anna qui, il le reconnaissait, passait plus de temps à jouer les psychologues qu'autre chose. Quant à Jake et Millie, difficile de leur accorder l'attention qu'il voulait tant leur offrir. Avec une fille aux besoins si particuliers, Michael culpabilisait terriblement de cette absence auprès d'eux...

Si Jake se montrait particulièrement compréhensif et empathique, pour Millie l'adaptation  semblait se compliquer au fur et à mesure. En plus du manque d'attention qu'elle reprochait à son père, le comportement d'Abbigail la mettait dans un profond embarras. Il était pénible  pour elle de voir cette jeune fille de bientôt une douzaine d'année se comporter entre ce qu'elle considérait comme un mélange d'animal sauvage et un enfant de quatre ans...

De toute la famille il était évident qu'elle était celle qui avait le plus de mal avec sa jeune sœur. Millie accordait beaucoup moins de patience envers les comportements de sa soeur que les autres.

Mais, il n'y avait pas que la petite famille de Michael et Anna qui était impactée par ce retour si inattendue de la jeune fille. C'était toute la famille Jackson qui, dès l'annonce de sa réapparition, ne cessait d'harceler Michael pour avoir de ses nouvelles. Il faut dire que tous avait été profondément touchés par sa disparition. Après tout c'était une nièce, une filleule, une petite fille ou encore une cousine qui avait soudainement été arrachée à leur famille. Sans compter la douleur de Michael et ses deux aînés qu'il fallait aider durant toutes ces années. Tous n'avaient qu'une idée en tête : revoir enfin cette enfant miraculeusement retrouvée. Et bien qu'ils comprenaient qu'il fallait lui laisser le temps de s'habituer à cette nouvelle vie, l'impatience commençait à se faire ressentir pour certains. C'est après de longues discussions avec les éducatrices d'Abbigail que fut donc décidée d'une première rencontre pour le weekend, à l'occasion d'un repas de famille.